« Le ramadan, c'est pour Dieu qu'on le fait, pas pour nous. » Pour Abderaouf Zarabi, 31 ans, défenseur central des Crocos depuis trois saisons, la question ne se pose même pas. Il fait le ramadan depuis l'adolescence, et ce n'est pas le football professionnel qui lui fera changer son rapport à la foi. Il suffit de s'adapter : « Je fais la prière à 22 heures à la mosquée, puis, rentré chez moi, je mange, et je bois 4 litres d'eau dans la nuit. Ensuite, ce qui est important, c'est de bien manger le matin. Un gros plat de pâtes vers 5 heures, et ça va ! » Alors, même si, en plein été, ne pas boire de la journée tout en s'entraînant quasi quotidiennement peut provoquer une certaine déshydratation, « il n'y a aucun souci ». Depuis le début du jeûne, il a d'ailleurs déjà joué cinq rencontres, que ce soit en championnat ou en coupe de la Ligue. Toutes comme titulaire, ce qui vise à prouver que le jeûne du ramadan n'altère pas ses performances. Et, ça, son entraîneur l'a bien compris : « Cavalli a travaillé dans des pays musulmans, a été sélectionneur de l'Algérie. Il n'y a aucun problème. » Comme avec la grande majorité des entraîneurs d'ailleurs : « Ça a juste été le cas quand je jouais à Gueugnon. Mais j'ai dit au coach, Victor Zvunka, de me juger sur mes performances. Il a vu qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter. » D'autant plus que, même si Abderaouf Zarabi perd un à deux kilos durant le mois de jeûne, il ne se sent pas affaibli physiquement : « C'est même bon pour la santé, le corps élimine beaucoup de choses. Il n'y a d'ailleurs pas de contre-coup à la fin. Après, il ne faut pas abuser le soir, mais quelques gâteaux, ça passe ! » C'est surtout un moment important, une période qui lui donne un certain équilibre : « Lorsque tu es croyant, tu es content quand vient le mois du ramadan. En ne mangeant pas, tu penses aussi aux personnes pauvres, qui ne mangent pas à leur faim toute l'année. Depuis tout petit, je suis bien dans ma peau comme ça. Si je changeais, je ne me sentirais pas bien. » Jusqu'au 10 septembre, date de la fin du jeûne du ramadan, Abderaouf Zarabi n'a donc aucune raison de changer de régime. Ni dans sa vie ni sur le terrain. In midilibre.com