Zinedine Zidane, ambassadeur de la candidature du Qatar à l'organisation de la Coupe du Monde de la FIFA 2022, était tout sourire ce 2 décembre à Zurich. D'ordinaire assez réservé, le légendaire numéro 10 français était aux anges après la désignation des Qataris. Pour FIFA.com, il a bien voulu donner sa réaction en exclusivité, expliquant en quoi ce succès le touchait, ce que cela représente pour le monde arabe et des raisons de la réussite. Entretien. Zinedine, que ressentez-vous après cette décision ? D'abord un soulagement. Ce n'est jamais facile de soutenir une candidature, c'est comme une compétition. Ce qui me rend heureux, c'est que le message que j'ai donné au cours de la campagne est, me semble-t-il, passé : je disais "le football appartient à tout le monde." Or la Russie et le Qatar, qui n'ont jamais organisé la Coupe du Monde, ont obtenu cet événement incroyable. Il y a une logique certaine dans cette décision. Ce sera sublime pour les deux pays. On vous sent très heureux, pourquoi ? Je suis fier de faire partie de cette candidature, que j'ai soutenue. Je suis fier d'avoir contribué à ce que ce nouveau pays obtienne la Coupe du Monde. Le Qatar et, à travers lui, tout le Moyen-Orient méritait cette épreuve, alors ça me rend heureux. Vous évoquez le Moyen-Orient, vous estimez que cela va au-delà du Qatar ? Oui, c'est la victoire du monde arabe. Le Qatar a été soutenu par tout le monde arabe, je crois que cela a joué un rôle important. Maintenant ils ont un peu de temps pour se mettre au travail et pour faire ce qu'ils savent faire : réaliser de belles choses à travers le sport et le football. Ils ont 12 ans pour préparer une équipe et un Mondial extraordinaire. Qu'est-ce qui a fait la différence selon vous ? Je crois que ce qui a fait la différence, c'est la nouveauté. En écoutant le Président Blatter lors de son allocution, il m'a semblé qu'il était heureux, que la FIFA et son Comité Exécutif étaient heureux de donner cette compétition à un nouveau territoire. C'est ce que je retiens. C'est en tous cas, de mon point de vue, logique. Mais bien sûr, ce qui fait la différence au niveau du vote, ce sont des tout petits détails. Vous avez déjà connu ce genre d'émotion lors de l'attribution de la Coupe du Monde de la FIFA 1998, vous souvenez-vous ce que vous aviez ressenti ? Ca m'avait fait un choc considérable. Cela devait être avant 1994 et j'étais en équipe de France où à sa porte. Je me souviens très bien que je me disais que si la France obtenait cette compétition, je pourrais y participer. Que je pourrais avoir la chance d'en être. C'était beau pour la France mais pour moi, c'était encore plus extraordinaire de me dire qu'en tant que joueur français je pourrais y participer. Et ensuite, lors de l'épreuve, comment était-ce ? Vous savez, jouer une Coupe du Monde à domicile, la gagner, en battant le Brésil 3:0, vous ne pouvez pas trouver meilleur scénario, c'est une certitude ! (rires) Ce n'est que le début pour le Qatar, allez-vous tenir un rôle pour la suite ? Je n'ai pas de rôle précis à tenir maintenant. Mon rôle était de soutenir la candidature, je l'ai accompli et je peux vous dire que j'en suis content. Ce que l'avenir me réserve, on verra, ce n'est pas l'actualité. Ce qui compte pour moi c'est de profiter de ce moment. Je suis heureux de faire partie de cette équipe gagnante. In FIFA.com