Les médias étrangers ont trouvé plus de facilités que les journalistes algériens Ceux qui ont décidé d'empêcher les médias d'assister à la séance d'entraînement d'hier après-midi n'ont pas atteint leur objectif puisque des journalistes, dont ceux du Buteur, ont quand même pu faire leur travail. On est même tentés de les en remercier tant ils ont provoqué des circonstances qui nous ont permis d'y assister dans le chaud, loin de la pluie. Merci à la famille Kada Zouaouia En effet, une famille algérienne, celle de Kada Zouaouia, originaire de Sidi Bel-Abbès, nous a accueillis rien qu'en ayant su que nous étions des journalistes algériens venus couvrir le stage de la sélection nationale algérienne. Mieux : alors que cette famille avait des invités, ces derniers se sont effacés pour faire de nous de vrais invités, nous offrant thé, café et petits fours, dans la plus pure tradition de l'hospitalité algérienne. Cette famille est allée même plus loin dans son hospitalité en nous prêtant une paire de jumelles pour nous permettre de suivre, à partir d'un de leurs balcons, la séance d'entraînement des Verts. Serions-nous des espions ? Cela pour dire que ce n'est pas un huis clos qui nous empêchera de travailler. Jusqu'à preuve du contraire, nous ne sommes pas des espions à la solde d'ennemis. Nous avons donné la preuve à maintes reprises de notre attachement à la sélection et nous serons les derniers à divulguer des informations susceptibles d'aider les adversaires de l'Algérie. Nous ne demandons qu'à faire notre travail, sans que cela ne soit considéré comme un privilège qu'on nous offre. De plus, au vu de l'entraînement d'hier, on se demande ce qu'il y avait réellement à cacher au point d'empêcher des supporters, venus en famille et certains d'entre eux de loin, juste pour le plaisir de voir les héros de Khartoum qu'ils ont soutenus de toute leur âme et qui ont exacerbé leur fierté d'être des Algériens. Des supporters ont attendu des autographes sous la pluie… en vain C'est que le plus désolant dans cette histoire est qu'une cinquantaine de supporters sont restés tout au long de la durée de l'entraînement agglutinés devant le portail du stade de Toulon, espérant assister ne serait-ce qu'à un petit quart d'heure de la séance. Résignés devant l'intransigeance des agents affectés à la sécurité rapprochée des Verts et des policiers déployés dans et autour du stade, ils ont quand même patienté, croyant qu'ils auront au moins droit à quelques autographes et photos souvenirs, surtout qu'ils n'étaient pas nombreux, mais grand fut leur désappointement en voyant le cortège franchir le portail sans s'arrêter et s'ébranler à toute allure vers le Castellet, alors qu'ils attendaient sous la pluie. Parmi ces supporters, des femmes et des enfants, soit personne qui puisse s'apparenter à des «espions» envoyés par les sélections adverses. Un huis clos sous forme de bunker Certains de ces supporters sont venus de Gémenos, où était initialement programmé l'entraînement des Verts, parcourant ainsi une quarantaine de kilomètres. D'autres étaient venus de Nice, d'Antibes et de toute la Côte d'Azur. Qu'allait-on perdre à laisser les joueurs leur signer quelques autographes ? La situation est paradoxale : on fait fuir la sélection des supporters qu'on «draguait» à l'occasion du match de l'Egypte. Va pour des entraînements à huis clos, peut-être pour mettre au point des tactiques révolutionnaires, mais pourquoi sanctionner même des supporters en les empêchant de s'approcher des joueurs même après la séance ? A notre connaissance, huis clos ne veut pas dire bunker. «On veut leur donner de l'amour, mais ils le fuient» Des informations font état d'une exigence sécuritaire des autorités françaises d'éviter l'entrée du public dans le stade afin d'empêcher que les tristes scénarios de débordements qu'ont connus les matches disputés par l'Algérie en France ne se renouvellent. C'est une circonstance atténuante pour les responsables de la délégation algérienne, sauf que même les policiers français n'auraient pas vu d'un mauvais œil une séance d'autographes à la fin de l'entraînement. «On veut leur donner de l'amour, mais ils le fuient.» Cette réflexion aussi philosophique qu'émouvante a été dite par un… policier français. Oui, un policier tout ce qu'il y a de plus «gaulois», avec cheveux blonds et yeux bleus, de faction devant le stade. Comme quoi, encore une fois, on aime être plus royaliste que le roi. Pourquoi les médias étrangers ont-ils été admis dans l'hôtel ? Autre paradoxe : les médias étrangers présents lors de la première semaine du stage ont été autorisés même à entrer dans l'hôtel où sont hébergés les Verts et y faire leur travail, alors que les représentants de médias algériens en ont été empêchés. On sait que nul n'est prophète en son pays, mais on découvre que les journalistes de la presse algérienne ne le sont même pas dans un pays étranger. Pourquoi le bouquet Al Jazeera avec ses différentes chaînes, Canal+, TF1, l'hebdomadaire But et bien d'autres médias ont-ils eu des facilités afin d'accomplir leur travail correctement à l'hôtel et pas les journalistes venus d'Algérie ? Question à poser aux royalistes qui préfèrent avoir des bouffons dans leur cour… F. A-S.