«L'ambiance est très bonne et on vous fera vibrer pendant la CAN !» * Comment est l'ambiance de l'équipe avant votre départ pour l'Angola ? L'ambiance est aussi bonne qu'elle l'a toujours été au sein de l'Equipe nationale. Tous les joueurs se respectent et s'admirent. Tout est fait pour que cette harmonie demeure comme on elle l'était à Khartoum où les liens sont devenus très forts. * Et la préparation de cette CAN ? Elle se déroule dans des conditions normales. On peut même dire que tout se passe très bien entre nous sur le terrain, comme vous l'avez remarqué. On s'entraîne dans la joie et la bonne humeur. Tout le monde est sérieux dans son rôle et cela se voit lorsqu'on est à l'entraînement. Nous avons effectué, jusque-là, deux phases de préparation. La première concernait plutôt le volet médical avec tout ce qu'il faut pour que les joueurs récupèrent des efforts fournis en club. La seconde a démarré dès notre retour, le 2 janvier, avec trois séances d'entraînement intensif pour nous permettre de rentrer dans le bain de la CAN. * Est-ce que les problèmes internes ont été réglés entre vous, et est-ce qu'il y aura des répercussions sur la production de l'équipe pendant la CAN ? Je ne veux pas parler de ces problèmes, car il s'agit de quelque chose qui nous regarde nous seulement. Tout ce que vous devez savoir, c'est que tout est rentré dans l'ordre et qu'il n'y a aucun souci à se faire pour l'équipe. Nous avons des joueurs assez forts mentalement et toutes nos forces sont concentrées sur notre préparation pour cette CAN. Le public doit croire en nous une fois de plus, et je suis sûr qu'on ne va pas le décevoir. Nous sommes tous conscients de la tâche qui nous incombe et de nos responsabilités. On saura quoi faire pour défendre nos chances jusqu'au bout. * Est-ce que le climat froid qui règne ici au Castellet ne va pas influer négativement sur votre préparation à la CAN ? Je ne le pense pas, puisque le plus important en venant au Castellet était de travailler dur pour être prêts avant la CAN. C'est ce que nous sommes en train de faire, de manière très sérieuse et consciencieuse, pour ne pas rater notre préparation. Les choses avancent comme prévu. Nous aurions pu aller dans un pays chaud, en Afrique, mais les conditions nous auraient peut-être gênés avec cette température très élevée qui pouvait nous empêcher de donner le maximum pendant notre préparation. Et puis, n'oubliez pas qu'il nous restera quatre jours avant le début de la CAN et je pense que ce sera largement suffisant pour nous habituer au climat qu'on trouvera sur place. * Pensez-vous que la CAN va se jouer sur le physique ? Non, je ne dis pas que ce sera strictement physique, mais celui qui ne répondra pas présent physiquement partira avec moins de chances que les autres. Mais rassurez-vous, il n'y a pas lieu de s'inquiéter plus que ça, parce que ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est le physique. Le reste, je pense que nous le possédons, sinon on n'aurait pas pu se qualifier à la CAN et au Mondial. C'est pour cela que nous voulons charger nos batteries au maximum, afin de faire face à l'adversité des équipes africaines. L'épreuve peut être longue et éprouvante si on parvient à aller très loin, comme nous l'espérons tous. Il faut donc être prêts pour cela. * Avez-vous discuté avec le coach des objectifs de l'équipe durant la CAN ? Non, on n'a jamais discuté de cela. Je pense que nous sommes assez mûrs pour ne pas attendre que le coach nous dise pourquoi nous sommes à la CAN. Il est très difficile de se prononcer sur l'avenir des équipes qualifiées avant le début de l'épreuve. Mais nous savons ce qui nous attend, et nous ferons de notre mieux pour honorer les couleurs nationales, comme nous l'avons fait pendant les éliminatoires. Nous jouerons cette CAN avec la même volonté qui nous a animés pendant les éliminatoires. Je crois que la clé de notre jeu est dans la tête de chacun d'entre nous. Nous n'avons qu'à nous remémorer comment nous avons joué auparavant pour retrouver notre manière de jouer. C'est une question de réglage, c'est tout. C'est pour cela que je vous ai dit que le plus important aujourd'hui est de bien travailler notre physique. * C'est bien d'avoir évité l'Angola et le Mali lors du premier match… Non, ce n'est pas cela le plus important. Jouer le Malawi, l'Angola ou le Mali, c'est pareil. Il suffit d'être bien prêts et il n'y aura pas d'inquiétude à se faire. Mais c'est vrai que le fait de jouer le pays organisateur en ouverture aurait été un peu plus tendu, on va dire. Mais le plus important n'est pas cela. Gagner le premier match est par contre très important pour la suite de l'épreuve. Que le Mali et l'Angola s'affrontent entre eux avant de nous rencontrer peut donner un avantage psychologique aux autres, mais à condition de gagner notre rencontre. * Comment voyez-vous ce premier match contre le Malawi ? Cette CAN sera extrêmement difficile pour tout le monde, vu que les équipes se valent pratiquement toutes. Nous avons, certes, un statut de mondialistes à défendre, mais ce n'est pas cela qui va nous faire gagner nos matchs. Il va falloir rester vigilants parce que nos adversaires ne vont pas nous faire de cadeau. A commencer par le Malawi qui a également des prétentions comme toutes les autres équipes dans cette compétition. Notre objectif dans ce premier match est de faire une entrée sécurisante. Il nous faudra les trois points à chaque match, si on veut aller loin dans cette CAN. Donc à chaque rencontre, il ne faudra penser qu'aux trois points de la victoire. C'est cela qui nous fera avancer. * On suppose qu'à quelques jours du match, vous avez certainement visionné les vidéos des matchs du Malawi, non ? Oui, bien évidemment. On a bien regardé comment cette équipe joue et on a déjà beaucoup d'éléments sur tous nos adversaires. On sait ce qui nous attend et ce qu'on doit faire face à chaque équipe. * Et l'Angola, qu'est-ce que vous en pensez ? Il ne faut pas brûler les étapes dans cette compétition. Il faudra donner à chaque rencontre la concentration qui s'impose, sans s'éparpiller. C'est vrai que l'Angola est le pays organisateur et qu'ils vont jouer devant un stade archicomble, tout acquis à leur cause. Mais on a déjà vécu des scènes pareilles et ça s'est bien passé pour nous. Le plus important à mes yeux, c'est de bien gérer nos matchs afin d'être présents d'abord au second tour. Ce sera difficile, mais pas uniquement pour nous. Les autres aussi savent à qui ils auront affaire en jouant contre l'Algérie. Celui qui sous-estimera l'autre fera une grande erreur. * Avez-vous senti chez vos camarades l'envie d'aller au bout dans cette CAN ? Je pense que les joueurs qui composent cette équipe n'ont vraiment pas besoin d'être motivés. Il suffit de les voir jouer tant en club qu'en sélection pour comprendre qu'ils ont tous la rage de vaincre. Personne d'entre nous n'a besoin qu'on le pousse pour se donner à fond sur le terrain. Et si l'un de nous venait à se relâcher un moment, il lui suffira de revoir dans sa tête les images de notre peuple en train de jubiler aux quatre coins du pays pour se fouetter le mental. Les scènes que nous avons vécues pendant les éliminatoires et après notre qualification ne quitteront jamais notre mémoire. C'est cela qui nous motivera pour le restant de notre carrière au sein de l'Equipe nationale. Nous essayerons donc à chaque fois de faire sortir le peuple dans la rue. C'est notre plus grand bonheur ! * Que pensez-vous de l'idée de ne pas permettre aux supporteurs d'assister à vos entraînements ? Personnellement, je ne suis pas contre le fait qu'ils soient dans les tribunes. Mais ce n'est pas à nous de décider de ces choses-là. C'est le coach qui a choisi, une fois, de les laisser entrer et de fermer les portes à Toulon, avant de leur permettre de nouveau de rentrer. Mais nous, les joueurs, n'avons rien contre la présence de nos supporteurs. Bien au contraire, cela nous fait toujours plaisir de les rencontrer et de les voir avec le drapeau national. Je peux même vous dire que c'est très stimulant pour les joueurs. * Y a-t-il des éléments nouveaux, concernant votre transfert à Burnley ? Franchement, ce n'est ni le moment ni l'endroit pour en parler. Quand je suis en stage avec l'EN, je préfère parler essentiellement de l'équipe d'Algérie. Mais je vous promets que dès qu'il y aura du nouveau, je vous en ferai part. J'aimerais rester concentré sur l'EN et notre préparation à la CAN. * Un mot pour le public d'Algérie ? Je voudrais dire à nos supporteurs de ne pas trop s'inquiéter pour nous et d'y croire à fond avec nous. Car nos intentions dans cette CAN sont celles d'une équipe conquérante qui ne lâchera rien jusqu'au bout. Nous jouerons avec la même détermination qui nous caractérise et nous ferons tout pour ne pas décevoir les Algériens. Notre but est de reconquérir cette place que l'Algérie a perdue depuis quelques années, et qui a eu pour effet de nous priver de la CAN deux fois de suite. Nous irons en Angola pour replacer l'Algérie à sa véritable place en Afrique, en attendant de faire mieux en Coupe du monde. Entretien réalisé par N. D. et M. H.