«L'Algérie, un cadeau tombé du ciel pour les Anglais» Lorsque nous sommes allés récupérer nos accréditations hier, nous avons rencontré des confrères anglais de la BBC. Après les salutations d'usage et voyant que notre anglais était approximatif, l'un d'eux nous a orientés vers son collègue Richard Connelly qui s'exprimait assez correctement en français pour avoir étudié la langue de Voltaire à Valenciennes, comme il nous l'a expliqué lui-même. C'était une belle occasion pour nous de l'interroger sur l'intérêt de la BBC pour la Coupe d'Afrique des nations. 12 journalistes pour couvrir l'évènement Richard Connelly n'était pas seul avec son collègue en Angola. «D'autres journalistes arriveront bientôt et nous serons une douzaine à peu près à couvrir tous les matchs de la Coupe d'Afrique des nations», nous a-t-il expliqué. Pourquoi un tel intérêt pour une compétition qui ne concerne pas en premier lieu les Anglais ? Richard Connelly nous donne son analyse. «40% de notre audimat en Afrique» Pour lui et «en plus de l'ampleur qu'a prise le tournoi africain depuis plusieurs années déjà, une bonne partie de notre audimat se trouve en Afrique, notamment les pays anglophones qu'on doit absolument satisfaire, 40% de l'audimat ce n'est pas rien, croyez-moi», nous a encore explique M. Connelly qui maîtrise assez bien le football continental bien qu'il ne connaisse que les joueurs algériens évoluant en Grande-Bretagne. «On s'intéressera de très près à l'Algérie» D'autres raisons ont poussé la BBC à s'intéresser particulièrement au groupe de l'Algérie. «Comme tout le monde le sait, l'Algérie est dans le même groupe que l'Angleterre et nos téléspectateurs en Grande-Bretagne qui sont également très nombreux veulent voir jouer l'Algérie, l'un des adversaires de l'Angleterre et nous on va essayer de les satisfaire aussi», nous a dit M. Connelly. L'autre raison, c'est la présence des stars africaines de la Premier League comme Drogba, Essien et autres Kalou. «Mais aussi Belhadj, Yebda et Bouazza», a tenu à préciser Connelly, sans doute pour nous faire plaisir. «L'Algérie, un cadeau tombé du ciel pour les Anglais» Sans langue de bois, M. Richard Connelly nous a décrit l'état d'esprit des Anglais au lendemain du tirage au sort du Mondial. «Au risque de vous blesser, les Anglais étaient très satisfaits du tirage au sort car pour eux l'Algérie n'est pas une habituée des grands rendez-vous et l'avoir comme adversaire c'est mieux que d'avoir la Côte d'Ivoire, le Ghana ou le Nigeria», nous a-t-il expliqué avant de préciser : «Personnellement, je ne suis pas de cet avis car j'ai vu le match Algérie – Egypte au Soudan et j'ai découvert une très belle équipe avec un mental extraordinaire.» «Saâdane était déjà là en 86, ce n'est pas un hasard» A part le mental d'acier, que pense Richard Connelly de la sélection algérienne ? «Avant de parler des joueurs, je tiens à rendre un hommage à M. Rabah Saâdane, je n'ai pas besoin de décrypter sa tactique de jeu et de voir son travail à l'entraînement pour dire que c'est un excellent entraîneur, il était là en 86. On m'a dit qu'il avait participé à la qualification en 82 et il est là en 2010, cela prouve tout. Vous savez, le hasard n'existe pas dans le football de haut niveau. Pour moi, la réussite de l'Algérie est d'abord due à la présence de Saâdane dans le staff technique», a simplement analysé M. Connelly. «La nouvelle réglementation de la FIFA vous a aidés» Maintenant, parlons des joueurs M. Connelly ! «Volontiers, car vous me permettez en même temps de parler en français, une langue que je ne pratique pas très souvent. Je crois que la stratégie consistant à miser sur les joueurs algériens formés en Europe est la bonne, mais le coup de pouce qui a permis à l'Algérie de retrouver le haut niveau a été le nouveau règlement de la FIFA qui a permis à d'anciens internationaux jeunes français de choisir l'Algérie. Récupérer en même temps Yebda et Meghni, ce n'est pas rien, croyez-moi.» Les qualités principales des joueurs algériens selon Connelly sont : «La vitesse d'exécution, la condition physique et le cœur.» M. S.