Cherif Saâdane : «Peut-être que la place d'entraîneur national est bonne» A l'instar de toutes les familles algériennes, les membres de la famille de l'entraîneur national, Rabah Saâdane, ont longuement fêté la qualification des Verts pour les quarts de finale de la CAN, lundi passé, à Batna. L'unique frère du coach national ne nous a pas caché que toute la famille a souffert au moment de la campagne de dénigrement orchestrée après l'échec face au Malawi. Cherif Saâdane nous dira que toutes ces flèches empoisonnées étaient pour la plupart de la méchanceté gratuite dirigée plutôt vers l'homme que vers le technicien. Il citera, pour nous, les noms de Guendouz, entre autres qui, sur une chaîne de télévision étrangère, a tenu des propos exagérés envers l'entraîneur national, alors que l'heure était à l'union et aux encouragements pour ceux qui étaient loin de leurs familles pour défendre les couleurs nationales. Cherif Saâdane : «Peut-être que la place d'entraîneur national est bonne» Le frère de l'entraîneur national, Cherif Saâdane, nous a dit être peiné par tout ce qui a été dit. Il expliquera cela par la volonté de certaines parties de tout faire pour qu'il y ait un changement au niveau du staff national et cela avant le départ en Coupe du monde. * Tout d'abord, quel est votre sentiment après la qualification de l'équipe nationale pour les quarts de finale de la CAN ? C'est un superbe cadeau qui est offert à tout le peuple algérien et il est de notre devoir de remercier tous ceux qui ont participé de près ou de loin à ce succès. Les joueurs, les membres du staff, les responsables à tous les niveaux et les journalistes qui y ont cru et qui ont fait leur travail honnêtement. * Avez-vous cru aux chances de l'EN après la lourde défaite concédée face au Malawi lors du premier match ? Je dirais que cette défaite, assez inattendue, a mis à nu beaucoup de choses. Plusieurs grosses équipes ont mal débuté la CAN. Ce qui est désolant est que l'on s'est tout de suite précipités pour dénigrer les joueurs et l'entraîneur national. Un climat exécrable a ainsi été créé. La plupart du temps, il n'y avait aucune objectivité dans ce qui était dit. * Vous voulez parler des critiques dont a fait l'objet votre frère, Rabah Saâdane. C'est cela ? Les joueurs aussi n'ont pas été épargnés par ceux qui ont tout prémédité pour distiller leur venin. Il ne se rendait pas compte qu'ils étaient en train de faire d'énormes dégâts chez ceux qui étaient en Angola. La défaite face au Malawi n'explique pas tout ce déferlement de haine. Pourtant, tout le monde savait dans quelles conditions s'est joué ce match. * Vous a-t-il parlé de tout cela ? Je suis en contact permanent avec lui par le biais du téléphone. En réalité, il a été déjà confronté à ce genre de situation par le passé et m'a répété qu'il voulait être au-dessus de tout cela et que le plus important est qu'il accomplisse sa mission comme il se doit. Seul son travail à la tête de l'équipe nationale a pour lui de l'importance. * Pensez-vous que la défaite face au Malawi n'a été qu'un prétexte pour ceux qui ont voulu s'attaquer à votre frère ? C'est certain et, personnellement, je fais la part des choses. Certains ont émis des critiques objectives sur une équipe qui a perdu face à un adversaire qui était à sa portée. Ils s'en sont arrêtés là. Ce n'est pas le cas pour d'autres personnes qui ne veulent pas que l'Algérie continue à gagner. Ils veulent que notre football ne vaille que par ce qu'il a montré en 82 et en 86. Ils ont voulu occulter tout le travail qui a été effectué ces deux dernières années. Ils n'ont pas trouvé d'autres moyens que de s'en prendre à la personnalité de l'entraîneur national car ils n'avaient rien à redire en ce qui concerne ses compétences qui sont reconnues de par le monde. * Que pensez-vous des explications données par l'entraîneur national dans l'entretien qu'il a accordé au Buteur et à El Haddaf ? Tout ce qu'il a dit est conforme à sa personnalité et a parlé sans utiliser la langue de bois. Il a eu raison de mettre le holà et de dénoncer ceux qui, en s'attaquant à sa personne, veulent nuire à l'EN et au pays. * Vous pensez donc que les succès accumulés par l'EN ne font pas les affaires de certains… C'est certain, car, comme on dit, la place est bonne. Peut-être qu'il y a des parties qui veulent placer leurs hommes au niveau du staff car ce n'est pas toujours que l'on va en Coupe du monde. Tout ce qui a été fait était, sans aucun doute, calculé. * Guendouz, pour le citer comme exemple, n'a pas été tendre avec votre frère sur le plateau d'une chaîne satellitaire. Un commentaire ? Ses propos sont exagérés et son analyse erronée. De toute façon, cela n'engage que lui. L'équipe nationale donne de la joie à tout un peuple et c'est cela le plus important. * Comment voyez-vous l'avenir de l'équipe nationale dans cette CAN ? Ce sera très compliqué, bien sûr. Les équipes qui ont passé le cap des poules sont très fortes. J'ai quand même confiance surtout que les joueurs blessés auront, pour la plupart d'entre eux, totalement récupéré avant le prochain match. Je souhaite de tout cœur, comme chaque Algérien, que l'Algérie aille le plus loin possible dans cette compétition. * Par quoi voulez-vous conclure ? Je veux préciser que mon intention n'était pas de prendre la défense de l'entraîneur national, tout simplement parce qu'il est mon frère. Si quelqu'un d'autre avait été à la place de Rabah, j'aurais tenu les mêmes propos. Il nous faut soutenir cette équipe car, tout simplement, elle le mérite et je ne peux que lui souhaiter bonne chance. Entretien réalisé par Salah Saâoudi