Didier Drogba avait cité cinq noms à craindre et a surveiller de près face à l'Algérie. Dans l'entretien qu'il nous a accordé avant le match de dimanche, Didier Drogba avait cité cinq noms à craindre et a surveiller de près face à l'Algérie. Il avait cité Belhadj, Ziani, Bougherra, Bouazza et Saïfi. L'attaquant de Chelsea avait-il tort ? Tentait-il de nous endormir ? Non bien sûr, il disait vrai et la suite lui a donné raison. Hormis Saïfi qui n'a pas participé à la rencontre, les quatre autres joueurs ont contribué, en effet, largement au succès des Verts, en participant activement aux trois buts inscrits par l'Algérie. Drogba avait vu juste, il ne parlait pas dans le vide, il les connaît tous. Bougherra le domine dans les airs «Ce sera un duel anglo-saxon», disait l'attaquant des Blues de son duel avec Bougherra. Finalement, le match ne s'est pas résumé à un coude à coude entre les deux joueurs puisque côté algérien, on se relayait, selon l'évolution du jeu, pour surveiller Drogba. Tantôt c'est Halliche, Tantôt c'est Bougherra, et quand il revenait en arrière, il trouvait un certain Yebda, aussi pugnace que ses consorts. Mais dans la lutte avec le Ballon d'Or algérien, c'est toujours ce dernier qui a eu le dernier mot, dans les airs notamment, pourtant le registre préféré de l'Ivoirien, même si Drogba était beaucoup plus à l'aise au sol. Bougherra avait même lancé un clin d'œil envers son vis-à-vis dès l'entame du match (3') en usant d'un tacle poussé, histoire de marquer son territoire, ce qui lui a valu d'ailleurs le premier carton de la partie. Le paradoxe Et le paradoxe, c'est que celui qui avait pour mission de marquer a échoué, et celui qui n'était pas censé le faire, l'a fait. Et de quelle manière ! C'est dire que Bougherra a gagné haut la main son duel contre l'attaquant de Chelsea, se permettant le luxe d'aller planter une banderille dans le camp ivoirien, en position d'attaquant s'il vous plaît, sous le regard impuissant de son adversaire du jour. Belhadj et ses centres assassins L'autre élément que l'Ivoirien avait cité, c'est Belhadj. Il le connaît assez bien puisqu'ils évoluent tous les deux dans le même championnat. Et comme par hasard, Belhadj vient de nous sortir, de l'avis de tous, son meilleur match sous le maillot des Verts. Très actif sur le couloir gauche, le défenseur de Portsmouth a constitué un véritable danger pour la défense ivoirienne de par ses offensives éclaires et ses centres qui ont souvent semé la panique dans le camp des Eléphants. Bien en jambes, Belhadj trouvait du jus, même dans le temps additionnel, pour ajuster un centre exceptionnel qui va se poser sur la tête du Magic, à la conclusion d'un contre assassin. Et s'il était irréprochable dans ce registre, il l'était tout autant en défense, son point faible jusque-là, puisque Gervinho, hormis quelques tentatives, n'a pas eu beaucoup de liberté sur ce côté. Ziani et ses passes décisives A l'instar de Belhadj, Ziani vient lui aussi de signer une de ses meilleures prestation en sélection, en s'imposant comme un véritable meneur, celui par qui vont passer toutes les attaques des Verts. Avec son esprit de combattant, et plus présent que d'habitude, l'attaquant de Wolfsburg n'a pas manqué en plus, tout au long de la partie, de motiver ses coéquipiers en les incitant à redoubler d'efforts. «Ils sont morts, il faut les achever», leur disait-il entre autres. Fidèle à son statut, monsieur passes décisive vient de récidiver avec un caviar sur la tête de Bouazza. A l'origine du but qui a propulsé les Verts en demi-finales, Ziani aura été l'un des pricipaux artisans de cet exploit. Le bourreau des Ivoiriens avait pour nom Bouazza Les gens ont peut-être rigolé lorsque Drogba avait qualifié Bouazza comme étant l'un des éléments les plus dangereux des Fennecs qu'il va falloir bien surveiller. Eh bien, l'issue finale du match vient de lui donner raison, puisque le bourreau des Ivoiriens, dimanche soir, avait pour nom, justement, Bouazza. Ce dernier, rentré en cours de jeu, a su comment profiter d'un marquage laxiste de Bamba pour assommer les espoirs des Eléphants d'une tête à bout portant. En plus de cette précieuse réalisation, le joker algérien s'est bien débrouillé en attaque en créant des espaces et faisant la différence face à des gabarits assez impressionnants. Pour l'avoir croisé sur les terrains de Premier League par deux fois, lorsque Bouazza évoluait à Fullham et Blackburn, Didier Drogba savait de quoi il parlait. En somme, des quatre joueurs que l'attaquant de la Côte d'Ivoire avait qualifiés de plus dangereux, deux ont été les auteurs des trois buts et de deux passes décisives. F. A-S.