«Les atouts de l'Algérie sont Bouazza, Ziani, Belhadj et l'expérimenté Saïfi» Alors qu'il était extrêmement difficile, voire quasi-impossible d'approcher Didier Drogba depuis son arrivée en Angola avec la sélection de la Côte d'Ivoire, il a accepté hier, à la fin de la séance d'entraînement qui s'est déroulée en soirée sur le terrain réplique du stade Chiazi, auquel Le Buteur a été le seul journal algérien à avoir assisté, de répondre aux sollicitations des médias. Il a consenti cette exception afin de s'exprimer sur le quart de finale que devra jouer son équipe dimanche prochain à Cabinda, surtout que l'adversaire a été «officialisé» deux heures plus tard : l'Algérie. Alors qu'elle les éludait les jours précédents en conférence de presse et dans la zone mixte sous prétexte que l'adversaire n'était pas encore connu, il a répondu cette fois-ci aux questions concernant la sélection algérienne sans détours. «L'état du terrain handicapera les deux équipes» * La Côte d'Ivoire affrontera l'Algérie en quarts de finale de la CAN ici à Cabinda. Un commentaire ? Ce sera un match vraiment très fort entre deux sélections qualifiées pour la Coupe du monde. Cela donnera lieu à un match ouvert entre deux équipes qui comptent parmi les favoris pour remporter le titre de champion d'Afrique. * Connaissez-vous des joueurs algériens ? Oui. Lorsque je jouais en Ligue 1, j'ai croisé plusieurs Algériens qui évoluaient dans les clubs français. S'ils ont joué à ce niveau, c'est qu'il s'agit de bons joueurs. L'Algérie est un pays qui a toujours compté des talents. * Que craignez-vous en particulier dans l'équipe d'Algérie ? Ce que je crains le plus, c'est sa force offensive. C'est une équipe qui joue devant et qui sait allier rigueur et efficacité. Elle possède des joueurs qui ont l'habitude du haut niveau. Il y a Bouazza que je connais, car il joue en Angleterre. Il y a également Ziani et Belhadj, deux joueurs talentueux, sans oublier le très expérimenté Saïfi (il dit cela d'un ton admiratif, ndlr). Avec cette somme de bons éléments, l'Algérie constitue un collectif très solide. * Vous avez oublié de citer Madjid Bougherra, qui évolue chez les Glasgow Rangers et qui sera certainement votre vis-à-vis dans le match… (Sourire) Je ne l'ai pas oublié. Avec Bougherra, ce sera un vrai duel anglo-saxon. Ce sera certainement chaud entre lui et moi. Ce sera certainement intéressant à suivre. * On remarque que le Drogba de la CAN est différent du Drogba flamboyant qu'on voit à Chelsea depuis le début de la saison. Qu'est-ce qui fait que vous n'êtes pas à votre niveau habituel ? Ce sont deux contextes différents, deux compétitions différentes, des terrains différents. Ici, il y a de beaux stades, des supporters très chaleureux, mais les pelouses ne sont malheureusement pas au même niveau de performance. Il est difficile de pratiquer un bon football sur des terrains pareils. Donc, il n'est pas évident d'être performant dans ces conditions. * Le but que vous avez inscrit face au Ghana était-il important pour libérer ? Je ne suis pas dans la situation d'attendre un but pour me libérer. Ce n'était pas mon premier but dans une CAN et cela ne sera certainement pas le dernier. J'ai été content de le marquer et j'ai été surtout heureux de la victoire de l'équipe. Je ne regarde pas uniquement mes performances individuelles. J'espère être meilleur au fil des matches. * Vous avez parlé du mauvais état du terrain. Pensez-vous que ce sera un handicap pour des équipes aussi techniques que le sont l'Algérie et la Côte d'Ivoire ? Oui, sûrement. Il est difficile de bien jouer sur ce genre de terrain. Je suis convaincu que le rendement des deux équipes serait meilleur sur un bon terrain. Cependant, il faudra faire avec. De toute façon, si le terrain est mauvais, c'est pour les deux équipes. * Pensez-vous que le match se jouera sur des détails ? Oui, certainement, comme c'est souvent le cas dans les grands matches. Ce qui est certain, c'est que ce sera très difficile. Ce sera très serré jusqu'à la fin. Nous tâcherons d'être prêts et à la hauteur le jour du match. * On dit que la Côte d'Ivoire n'a jamais été aussi proche du titre de champion d'Afrique compte tenu de sa valeur et de sa progression ces dernières années. En pensez-vous de même ? (Rire) Chaque deux ans, on dit cela, mais c'est la déception à chaque fois. Nous ferons de notre mieux pour que, cette fois-ci, ce sera la bonne. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda