Les Verts, les seuls qui peuvent priver les Egyptiens d'un troisième sacre Cela fait six ans, presque jour pour jour, que l'Egypte n'a pas perdu le moindre match en phase finale de la Coupe d'Afrique des nations. La dernière défaite des Pharaons remonte, en effet, au 29 janvier 2004, lors d'un certain Algérie-Egypte, disputé à Sousse devant plus de 28 000 supporters. Les Egyptiens, même à égalité de points avec les Fennecs (4), avaient quitté le tournoi au premier tour, l'Algérie ayant accompagné le Cameroun aux quarts de finale grâce justement à cette victoire contre la formation de Mohssan Salah (2-1). Mamouni avait ouvert la marque à la 13' avant qu'Ahmed Billal ne remette les deux équipes à égalité à la 26'. On s'acheminait vers la fin de la partie et l'Egypte croyait tenir le bon bout lorsque surgit, on ne sait encore d'où, un petit lutin, qui allait devenir quelques minutes plus tard le héros de tout un peuple, pour briser le rêve égyptien et propulser les Verts au deuxième tour. Achiou, puisque c'est de lui qu'il s'agit, surnommé Al Harami depuis, enterre les espoirs d'Oum Edounia grâce à un exploit individuel à quatre minutes de la fin. L'Egypte est revenue toutefois en force deux ans plus tard en organisant la 25e édition. Une édition qu'elle avait dominée de bout en bout, jusqu'en finale où elle a dû recourir aux tirs au but pour soulever le trophée face à la Côte d'Ivoire, avant de survoler la 26e édition, organisée par le Ghana, et rééditer l'exploit en conservant son titre à Accra. Les Verts, les seuls qui peuvent priver les Egyptiens d'un troisième sacre Depuis la défaite face à l'Algérie, l'Egypte n'a plus perdu et a cumulé, jusque-là, quatorze victoires et deux matches nuls. Cinq victoires et un match nul en 2006, même statistiques en 2008, et quatre victoires en cette édition de 2010. Des statistiques assez impressionnantes qui démontrent du niveau de performance qu'a atteint cette équipe qui aspire aujourd'hui, après son élimination en Coupe du monde, à un troisième sacre continental consécutif. Une suprématie qu'ose lui contester aujourd'hui une jeune génération avec une audace comme pas possible. Les éliminatoires jumelées de la CAN et de la Coupe du monde 2010 ont donné naissance, en effet, à un groupe de Fennecs que les Egyptiens ont vérifié à leurs dépens, ce même groupe qui est allé par la suite bousculer la hiérarchie en Angola, au grand dam de Shehata et ses joueurs qui n'auraient jamais souhaité le croiser encore une fois sur leur chemin après leur avoir barré la route du Mondial, il y a à peine deux mois. Car, il faut le dire, l'Algérie est la seule équipe qui peut priver les Pharaons de ce titre tant convoité après la désillusion de Khartoum, celui qui pourra enfin dissiper leur déception. Un ascendant psychologique pour l'Algérie Mais si l'Egypte n'a pu battre l'Algérie en 2004 alors qu'elle présentait une équipe bien meilleure que celle des Verts et mieux étoffée, l'on se demande comment elle pourra le faire aujourd'hui alors que les deux formations semblent plus ou moins au même niveau. Cet état de fait donne certainement un avantage et un ascendant psychologique aux Verts. Une chose est sûre, les Egyptiens nous craignent, et nous craignent beaucoup même. Ni Zaher ni Shehata ne pourront le cacher, cela s'est ancré au plus profond de leur esprit. Ils savent très bien que leur invincibilité depuis six ans en phase finale de la CAN pourrait prendre fin ce soir à Benguela, et ce n'est peut-être pas un hasard si la date d'aujourd'hui coïncide à 24 heures près, avec la défaite de Sousse il y a six ans. M. S.