La CAN-2010 en Angola a pris fin hier avec la consécration attendue de l'Egypte qui a battu en finale le surprenant Ghana à trois minutes de la fin par l'intermédiaire de son jeune et nouveau prodige Geddo (1 à 0). Sacrés compétiteurs, les Egyptiens ont terminé invaincus de leurs six rencontres, faisant même tomber tous les Mondialistes, quatre – sans la Côte d'Ivoire, écartée par l'Algérie – qui se sont dressés sur leur chemin. Tour à tour, le Nigeria, au premier tour, (3 à 1), le Cameroun, aux quarts, (3 à 1), l'Algérie, en demi (4 à 0) et le Ghana, en finale (1 à 0), sont passés à la trappe. Du coup, les Pharaons ont de quoi se consoler de leur élimination de la Coupe du monde en Afrique du Sud, qui a pris des allures plus que dramatiques au soir d'un 18 novembre 2009 à Khartoum, après avoir pris leur «revanche» sur les Algériens, et en alignant une série de records dont un septième titre africain, le troisième consécutif. Une performance jamais réalisée auparavant par une autre nation du continent, d'autant qu'elle fait suite à 19 matchs sans défaite, soit depuis le match de Sousse contre … L'Algérie (1 à 2) ! L'Algérie, pour sa part, qui ne compte qu'un seul trophée, doit gagner ce titre régulièrement durant seize ans pour pouvoir égaler le record de l'Egypte qui tire, sans conteste, profit de la présence du siège de la CAF sur ses terres. Car comment expliquer que cette grande puissance du football africain n'a pu se hisser qu'à deux reprises à une phase finale de Coupe du monde : la première en 1934, sous forme d'invitation, et la seconde en 1990, en éliminant l'Algérie lors d'un match retour au Caire explosif qui a fait naître une véritable animosité entre les deux nations. Le but marqué par Hossam Hassan, entaché d'une charge sur le gardien Drid, restera toujours en travers de la gorge des Algériens. Seulement, la participation égyptienne en Italie, en cet été 90, fut insipide et surtout sans la moindre victoire. D'où le funeste projet des Egyptiens de faire de la CAN un moyen de se qualifier à la Coupe du monde en proposant que les quatre demi-finalistes devraient être systématiquement les ambassadeurs du continent. C'est à se demander pourquoi. Les plus avertis ont compris que lors des éliminatoires du Mondial, c'est la FIFA qui gère et un championnat sur une longue période n'a jamais souri aux Egyptiens qui, en revanche, se retrouvent sur une compétition plus ramassée et sur une courte durée comme la Coupe d'Afrique. C'est là aussi qu'ils parviennent à bien gérer les coulisses en leur faveur, comme ce fut le cas lors de la CAN-2010 alors qu'ils avaient largement les moyens de l'emporter sans recourir à leurs sales habitudes. Oui, mais sait-on jamais, il vaut mieux se prémunir. Et le scénario d'Omdurman a donné à réfléchir à plus d'un chez des Pharaons connus pour leurs sept péchés capitaux. Ils se disent les meilleurs, mais ils restent des vaniteux. Ils se prennent pour le centre du monde et pour Oum Dounia, alors qu'ils restent de petits prétentieux sans vergogne. Ils se disent, bons et généreux, mais ils oublient qu'ils sont souvent hautains envers leurs adversaires. Ils se prennent pour des stratèges dans les batailles sportives, mais au fond, ils sont des provocateurs et des manipulateurs de coulisses. L'hypocrisie, c'est leur fort, y compris lorsqu'ils avouent que l'Algérie mérite d'aller en Coupe du monde, la veille de leur match face aux Fennecs, avant de retourner leurs vestes le lendemain toute honte bue. Menteurs, ils le sont devenus, en jetant l'anathème sur une délégation dont le bus a été caillassé et les joueurs qui s'y trouvaient ont vu leur sang couler. C'est pour cela que le jour où le siège de la CAF quittera le Caire pour Johannesburg, le règne des Pharaons prendra un sacré coup. Là, on verra s'ils continueront à glaner les titres aussi facilement comme ils le font si bien depuis des décennies. Un titre de plus ou de moins pour l'Egypte, ne changera en rien nos convictions.