L'Algérie s'est particulièrement distinguée à l'occasion des Glo CAF Awards. Huitièmes de finalistes au Brésil lors de la Coupe du monde, les Fennecs ont été honorés tout comme Yacine Brahimi qui a été nommé Meilleur espoir du continent. Brahimi, qui brille à Porto cette saison, figure également dans l'équipe type africaine de l'année. Les distinctions ne s'arrêtent pas là pour le football algérien, puisque l'ES Sétif, lauréat de la Ligue des champions de la CAF, a hérité du prix de Meilleur club de l'année, son entraîneur Kheireddine Madoui étant pour sa part considéré comme le Meilleur entraîneur d'Afrique. Par ailleurs, Akram Djahnit et El Hadi Belameiri se sont classés respectivement deuxième et troisième meilleur joueurs du continent. Auteur d'une grande Coupe du monde, Raïs Mbolhi est pour sa part simplement remplaçant dans l'équipe type africaine, le Nigérian Vincent Enyeama lui ayant été préféré. Akram Djahnit prend également place sur le banc des remplaçants. L'ESS, meilleur club africain C'est fait, et ce n'est réellement une surprise. L'ESS, le tout récent champion d'Afrique, a été sacré Meilleur club africain 2014. L'ES Sétif a surclassé son adversaire en finale de la LDC, l'AS Vita Club, les deux demi-finalistes malheureux CS Sfaxien et TP Mazembe, les deux finalistes de la Coupe de la CAF Orange Al Ahly et Séwé Sport et l'Espérance Sportive de Tunis, Coton Sport, AC Léopards et N kana FC. Ces clubs forment le gratin sur le plan africain et cela valorise un peu plus la consécration de l'Entente. Bravo ! Belameiri et Djahnit sur le podium C'est Firmin Mubele Ndombe (RD Congo-AS Vita) qui a été désigné Meilleur joueur du continent. Il est talonné par les deux Sétifiens Belameiri et Djahnit. C'est justement cette double présence qui a quelque part pénalisé le club sétifien. Madoui meilleur entraîneur africain Il fallait bien un premier à ce top coach africain et il fallait bien que ce soit Kheireddine Madoui. Parce que le meilleur, le plus fort lors de l'année 2014, c'est lui. Il a été plébiscité par des entraîneurs et des directeurs techniques africains. Ses concurrents étaient de taille. Le premier n'est autre que Vahid Halilhodzic qui a mené la sélection algérienne en huitièmes de finale du dernier Mondial qui s'est déroulé au Brésil. Le second nominé est Jean-Florent Ibenge, l'entraîneur de l'AS Vita Club. Ce dernier a mené son équipe jusqu'en finale de la LDC, avant de chuter devant la formation sétifienne.
Madoui : «Le collectif prime sur l'individuel» Son titre de Meilleur coach africain selon ses pairs du continent, son ESS, son avenir, son métier, son évolution, tout a été évoqué dans cet entretien total football avec Kheireddine «Magic» Madoui, le meilleur technicien du continent. Parlons du métier d'entraîneur. Est-ce une vocation ? D'abord, il faut qu'il y ait un talent. Mais il est encore plus important que ce talent soit alimenté par un grand amour, avec une certaine culture du professionnalisme. Il faut avoir la certitude de toujours pouvoir donner plus. Et puis il faut avoir une certaine sensibilité... Laquelle ? Il est certain que cette réussite est due à mon club où le projet technique a pu prendre plus de place que les intérêts de toutes sortes. La différence s'est d'abord faite lors du choix des joueurs en qui nous pouvions avoir confiance, sur qui l'on pouvait compter. Ils ont compris que sans le travail, il n'y aurait pas de résultats. A une certaine époque, vous rendiez-vous compte que vous étiez en train de révolutionner le jeu de l'équipe ? Non, on ne pensait pas faire ce que l'on a fait. J'ai même posé la question à plusieurs joueurs s'ils pensaient qu'on allait devenir champion d'Afrique. Personne ne s'y attendait... Mais, tout le monde faisait de son mieux. Quand j'y repense, on n'aurait pas pu donner plus. Et c'est le plus important. J'ai toujours pensé que le moteur du football était le jeu. Et en partant de cette idée de jeu, j'allais chercher des personnes de confiance, et puis des joueurs fonctionnels avec ce système. Et nous nous sommes mis à travailler ensemble. Justement, qu'est-ce qui a fait la force de l'ESS, cette année ? Je n'arrêtais pas de répéter que le collectif est meilleur que l'individu. L'individu peut te faire gagner un match, mais les exploits se font avec une équipe. Le football est un sport collectif avec des moments individuels, pas le contraire. Et pour faire tout cela, nous avons énormément travaillé. Quelles sont les choses qui vous rendent fier ? Je suis particulièrement fier d'une chose : la formidable mobilisation nationale qui a entouré l'ESS. Cela n'a pas de prix. Après le sacre africain, nous avons reçu des messages de félicitation de Tindouf, de Tamanrasset et d'un peu partout de par le monde. C'était grandiose. Vous nous avez dit un jour que vous vouliez voir vos onze joueurs en position active. Etes-vous arrivé à ce résultat ? Là, ce serait atteindre la perfection. Onze joueurs qui jouent comme s'ils n'en étaient qu'un, c'est le rêve de tout entraîneur. C'est seulement ainsi que l'on multiplie les capacités de chacun. Dans ce cas, le joueur qui est déjà bon devient extraordinaire. Qu'est-ce qui compte pour un entraîneur ? Ce qui compte, c'est la stabilité, et de prendre des joueurs en fonction de ses idées. Il est vrai qu'en Algérie, il y a peu de patience. Par ailleurs, on part toujours du fait que le football est un sport défensif. Mais la réalité est que c'est un sport d'attaque. Il y a onze personnes qui jouent ensemble, cela ne peut pas être un sport individuel. Par ailleurs, on veut gagner à tout prix, même sans mérite. Quel a été le meilleur moment de votre jeune carrière ? Ils sont nombreux mais je retiens un moment particulièrement exaltant. Le jour du sacre africain. Avez-vous des regrets particuliers ? Non, absolument pas. J'ai toujours été très exigeant avec moi-même, et donc aussi avec les autres. Mais il est évident qu'aujourd'hui, je peux bien évaluer ce qui allait, et ce qui n'allait pas. Et mon opinion n'a pas changé pour autant. Il est vrai qu'on a parlé de déception après notre cinquième place au championnat du monde. Je souhaite à tout le monde, dans sa propre activité, d'être cinquième au monde. Je pense que cela doit rester un motif de satisfaction pour le club et pour le pays. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit aux joueurs dans les vestiaires après le dernier match du Mundialito.