«M. Saâdane connaît pratiquement tous les joueurs qui sont sur la nouvelle liste, il aurait pu tester d'autres joueurs au cours de ce match amical. » «Deux jours avant mon départ en Turquie, un haut responsable de Sivaspor m'appelle pour me dire qu'une partie de l'argent que j'allais toucher ne serait pas déclarée. Cela voulait dire que je devais toucher une grosse somme d'argent en black et le reste en mensualités pour qu'ils évitent de payer les impôts. Pour ma religion, pour mes parents et pour mes principes, j'ai refusé alors que j'avais l'occasion de toucher beaucoup d'oseille.»
Avez-vous enfin signé au FC Bruges (entretien réalisé vendredi en soirée, NDLR) ? Ça s'est fait exactement à 17h 50 aujourd'hui. J'ai ensuite animé une conférence de presse avec mes nouveaux dirigeants et me voilà à votre disposition.
Dans la dernière interview que vous nous avez accordée, vous nous disiez que l'offre la plus sérieuse que vous aviez reçue émanait de la Turquie. Comment avez-vous atterri à Bruges ? Lorsque je vous avais accordé l'interview, il y avait effectivement une seule offre sérieuse, celle du leader du championnat turc Sivaspor. J'avais des touches avec des clubs belges dont le FC Bruges, Germinal Berschot et La Gantoise, et des clubs français, mais ce n'était pas encore officiel. Dès que les responsables du FC Bruges ont appris que j'avais rompu les contacts avec les Turcs, ils m'ont relancé et nous avons vite trouvé un accord.
Pourquoi avoir rompu le contact avec les Turcs alors que vous vouliez jouer là-bas ? Parce que les responsables de Sivaspor ont joué un jeu, disons, pas très loyal.
Comment ça ? Deux jours avant mon départ en Turquie pour signer et être présenté à la presse, un haut responsable du club m'appelle pour me dire qu'une partie de l'argent que j'allais toucher ne serait pas déclarée. Cela voulait dire que je devais toucher une grosse somme d'argent en black et le reste en mensualités pour qu'ils évitent de payer les impôts. Pour ma religion, pour mes parents et pour mes principes, j'ai refusé alors que j'avais l'occasion de toucher beaucoup d'oseille.
Pensez-vous avoir pris la bonne décision ? Bien sûr parce que quelques jours après, il y a eu la proposition du FC Bruges, l'une des meilleures équipes belges, qui joue toujours le haut du tableau et les coupes européennes. Dieu a fait que tout s'enchaîne très vite et me voilà donc joueur du FC Bruges. Même le président de Mons s'est montré très compréhensif alors que son équipe joue le maintien en me facilitant la tâche pour partir.
Pensez-vous que le fait de jouer pour le FC Bruges vous ouvrira enfin les portes de l'équipe d'Algérie ? Je serais déçu si on ne m'avait pas convoqué juste parce que je jouais à Mons, mais si mon départ au FC Bruges m'ouvre enfin les portes de la sélection, je serai le premier à en être ravi. Vous savez si on m'appelle à 3h du matin pour jouer un match à 8h du matin, je serai le premier sur le terrain, c'est vous dire que mon envie est grande d'honorer ma première sélection.
Votre déception a sûrement été grande en apprenant que vous n'étiez pas sur la liste des convoqués pour le match face au Bénin ? Je vous mentirais si je vous disais le contraire. M. Saâdane connaît pratiquement tous les joueurs qui sont sur la nouvelle liste, il aurait pu tester d'autres joueurs au cours de ce match amical. Je dis ça tout en respectant le choix de l'entraîneur, mais personne ne peut m'empêcher d'être déçu de ne pas pouvoir défendre les couleurs de mon pays. Heureusement que je reçois des messages de soutien à travers les forums de discussions notamment de la part des gens de mon patelin de Aïn Tarig à Relizane que je salue au passage. Entretien réalisé par M. S.