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Meghni : «Le surnom de Petit Zidane' a ralenti ma carrière»
Publié dans Le Buteur le 16 - 02 - 2010

«C'était ch… d'être comparé à lui à tout bout-de-champ»
Lorsque la sélection de France U18 avant reporté la Coupe du monde en 2001 aux Bahamas, beaucoup de journalistes français n'ont pu s'empêcher de faire le parallèle avec le sacre de la France en 1998 chez les seniors, toutes proportions gardées. Bien sûr, on avait cherché à repérer le Zidane de la bande et il a vite été trouvé : Mourad Meghni, le meneur de jeu des jeunots champions du monde. Ce dernier a été bombardé du surnom de «petit Zidane» sans qu'il n'ait rien demandé. Durant 5 ou 6 ans, cela l'a poursuivi dans les médias français et même dans les médias algériens, son nom s'associant presque immanquablement à celui de son illustre aîné.
Que de points communs entre les deux !
En fait, les deux joueurs avaient plusieurs points communs : mêmes origines algériennes, mêmes schémas de formation (l'un à l'AS Cannes, l'autre au centre de formation de Clairefontaine), mêmes silhouettes, même adresse dans la conduite de balle, même habilité à conserver le ballon… Plus même : ils ont tous deux un caractère très timide, jusqu'à paraître effacés dans la vie de tous les jours. Cela démontre bien que la comparaison reposait quand même sur des éléments palpables. Ceux qui avaient suivi les prestations de Meghni du temps où il évoluait chez les jeunes étaient unanimes : ce jeune joueur avait un talent fou et ils piaffaient d'impatience que «petit-Zidane» devienne grand afin de prendre le relais de son aîné.
«C'était ch… d'être comparé à lui à tout bout-de-champ»
Or, deux facteurs ont brouillé le «plan de carrière» que les observateurs avaient tracé pour Meghni. Le premier est la malédiction des blessures qui s'est abattue sur lui. En effet, mise à part la saison 2006-2007 qu'il a pu accomplir sans pépins physiques, il n'a jamais été épargné par les blessures. Cela a freiné son évolution car il n'y a pas pire pour l'épanouissement d'un joueur que de ne pas être régulier dans ses prestations. Le deuxième facteur défavorable a été justement d'avoir associé le nom de Meghni à celui de Zidane. «Je ne vous cache pas que c'était ch… de se voir comparé à tout bout-de-champ à Zidane», reconnaît le joueur de la Lazio. «J'avoue que cela a ralenti ma carrière car on a toujours voulu voir en moi un autre joueur.» Cet aveu, fait d'un ton timide, illustre parfaitement le mal que Meghni a dû endurer en se voyant accoler un titre qu'il n'a jamais demandé.
«J'aurais aimé être anonyme»
Pour lui, il aurait gagné à jouer en étant considéré comme Meghni et personne d'autre. «C'est mauvais de jouer en voulant ressembler à un autre et c'est tout aussi mauvais d'être comparé à un autre. Pour qu'un jeune réussisse, il faut qu'il fasse son propre chemin tout doucement. J'aurais aimé être anonyme et percer par mes qualités propres, avec mon style de jeu, plutôt que d'être constamment comparé à un autre joueur.» Depuis trois ou quatre ans, on l'a un peu «oublié» en France et c'est à partir de là qu'il a commencé vraiment à s'épanouir car il est enfin considéré comme Mourad Meghni et non plus comme un «petit Zidane». «Je me plais en tant que Meghni. D'ailleurs, je ne me suis jamais senti autre que Meghni, en dépit du discours des médias.»
Meriem, autre victime de la «Zizoumanie»
Cette tendance française à voir du Zidane partout avait fait déjà une autre victime : Camel Meriem. Lui aussi a eu à faire face au jeu malsain des comparaisons en se faisant affubler à un jeune âge, du titre pompeux de «futur Zidane» après une excellente saison passée à Sochaux. Depuis, et hormis une saison honorable à l'Olympique de Marseille en 2003-2004, le poids de ce «legs» a fini par peser sur lui, puis par carrément l'effacer. C'est dire combien les surexpositions médiatiques et les comparaisons hâtives peuvent être broyeuses de carrière. Meghni a encore de belles années de carrière devant lui et il compte les vivre en étant lui-même, Mourad Meghni, joueur au talent immense et au style authentifié et non pas produit d'une quelconque «contrefaçon».
F. A-S.
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Bouteflika lui a dit : «Tu as pris beaucoup de coups»
On se rappelle qu'au retour de la sélection nationale de Khartoum où elle s'était brillamment qualifiée pour la Coupe du monde de football aux dépens de l'Egypte, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait reçu l'ensemble de la délégation algérienne à la résidence Djenan El Mithaq après le mémorable défilé à travers les artères d'Alger. Le Président avait salué les joueurs un par un, adressant à chacun d'eux une phrase ou un bon mot. Qu'avait-il donc dit à Mourad Meghni ? «Il m'a dit que j'ai pris beaucoup de coups», nous a-t-il révélé. Il est vrai que son habilité balle au pied a poussé les Egyptiens à user de jeu dur à plusieurs reprises afin de le freiner.
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Des coéquipiers l'appellent pour prendre de ses nouvelles
En pleine convalescence afin de soigner sa tendinite, Meghni n'en est pas pour autant oublié par ses coéquipiers de la sélection. Ainsi, plusieurs joueurs l'ont appelé ces derniers jours pour demander de ses nouvelles, entre autres Yazid Mansouri, le capitaine d'équipe, Madjid Bougherra, qui s'était fait soigner dans le même centre où se trouve actuellement Meghni, ainsi que Samir Zaoui, qui a encore fait appel à son humour pour remonter le moral de son coéquipier.
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Zidane, la seule star avec laquelle il s'est pris en photo
Si Mourad Meghni n'aime pas être comparé à Zinédine Zidane, il n'en est pas moins l'un de ses plus fervents admirateurs. Ainsi, c'est la seule star avec laquelle il s'est volontiers pris en photo. «C'était lorsqu'il était stagiaire au centre de formation de Clairefontaine. L'équipe de France y effectuait un regroupement et, ayant croisé Zizou, Mourad l'avait sollicité pour une photo», se rappelle le papa. En fait, il ne se rappelle pas que son fils se soit pris en photo avec d'autres stars du football. Cela ne l'avait jamais intéressé d'avoir des souvenirs avec eux. «Il nous arrivait de croiser de grands joueurs. Mourad les reconnaissait, mais cela ne lui est jamais venu à l'idée de se faire photographier avec eux. Il n'en voyait pas la nécessité», témoigne-t-il.
Henry était là, mais il a préféré rentrer chez lui
Le grand-frère Saïd évoque une anecdote édifiante à ce sujet, en nous montrant une photo accrochée sur le mur du salon : «Vous voyez cette photo ? Elle a été prise sur le plateau de l'émission “Téléfoot“, le dimanche 7 octobre 2001. C'était au lendemain du match amical France-Algérie qui s'était déroulé au Stade de France. Mourad, ainsi que deux autres joueurs de la sélection France U18, étaient invités pour avoir remporté, quelques jours auparavant, la Coupe du monde de la catégorie et il y avait aussi Thierry Henry et un autre joueur français pour parler du match de la veille contre l'Algérie. A la fin de l'émission, il y avait une petite collation et nous pouvions discuter avec les invités. J'avais demandé à Mourad s'il voulait se prendre en photo avec Henry et il m'avait répondu : “Non. Allons rentrer à la maison.“ Il s'est contenté de cette photo où il a posé avec la Coupe du monde qu'il venait de remporter.» C'est dire que les photos de prestige ne l'ont jamais intéressé.
F. A-S.
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Meghni tient à protéger son fils des médias
Si Mourad Meghni a consenti volontiers à se prendre en photo avec ses parents et son frère, ce qui constitue déjà un beau cadeau pour les lecteurs du Buteur vu que sa maman était jusque-là inconnue du public, il a cependant souhaité ne pas se faire photographier avec sa petite famille, notamment avec son fils, Imrane. «Je tiens à préserver ma vie privée et c'est pour cela que je ne veux pas que mon fils soit exposé dans les médias. C'est ma manière de le protéger», nous a-t-il expliqué. Cette prudence est motivée par le fait qu'une photo de son fils, alors qu'il était âgé de quelques mois, circule sur Internet. «C'est la preuve qu'une photo peut tourner et être visionnée et utilisée par n'importe et sur n'importe quel site et c'est ce que je ne veux pas.» Bien sûr, nous avons très bien compris sa démarche et c'est pourquoi nous nous abstenons de publier des photos que nous avons prises de lui et de son fils.
Les fils de Mourad et Saïd ont 3 jours d'écart
Le hasard a voulu que Mourad Meghni et son frère aîné Saïd soient devenus papas à la même période, à 3 jours près. En effet, Adam, le fils de Saïd, est né le 11 avril 2009, alors que Imrane, le fils de Mourad, a vu jour le 14 du même mois. D'ailleurs, les deux cousins sont très proches malgré leur jeune âge, comme s'ils étaient des frères.
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Anna, la plus Algérienne des mamans portugaises
Anna, la maman de Mourad Meghni, est originaire du Portugal, mais n'était son léger accent et son type européen, sa personnalité dégage une profonde algérianité. Outre sa simplicité désarmante, qui est apparemment le propre de tous les Meghni, sa gouaille sympathique, son discours simple, mais tellement chaleureux et la l'esprit très famille qui l'anime n'est pas sans nous rappeler nos bonnes vieilles mères. L'Algérie ? Elle ne connaît que trop bien. «J'y vais depuis 40 ans, soit depuis que j'ai épousé mon mari algérien. C'est rare les années où je n'y vais pas», assure-t-elle non sans fierté.
Elle a participé au rituel de Aïd El Adha à Ouled Hadadj
Cette présence régulière au pays de son époux lui a fait assimiler beaucoup d'us et coutumes algériennes. C'est vrai qu'elle ne parle pas l'arabe - «Je comprends généralement quand on me parle, mais je ne sais pas le parler» -, mais elle voue un respect profond pour la culture algérienne, si bien qu'à chaque fois qu'elle va à Ouled Hadadj, elle est vraiment chez elle, sans protocole. «Je vous dirai même mieux : elle était en Algérie lors de l'Aïd El Adha et elle a participé au rituel de l'égorgement du mouton», nous a confié Ali, son mari, qui a ajouté : «Elle est même allée à la mosquée. Je vous le dis : elle est Algérienne de cœur.»
Mourad est trop timide, selon elle
C'est que la maman de Mourad Meghni s'est convertie à l'islam jeune, par profonde conviction, et elle se sent comme un poisson dans l'eau dans la culture de son époux, tout en conservant toutes les belles choses positives de sa culture ancestrale. C'est ce mélange subtil d'authenticité et de modernité qui fait la force des Meghni, une famille parfaitement unie et qui vit dans l'humilité et la sérénité. La percée de Mourad dans le monde du football et l'aura qu'il a acquise dans le pays de son père dont il défend amoureusement les couleurs y est pour quelque chose. Anna n'est pas la moins fière du succès de son fils, même si elle regrette qu'il se montre trop timide et effacé lorsqu'il est interviewé. «Elle a été déçue que Mourad ne soit pas bien visible lors de la réception qu'avait organisée le président Bouteflika en l'honneur de la sélection après sa qualification pour la Coupe du monde. D'ailleurs, elle lui a reproché d'être resté, lors de la photo collective, dans un coin d'où on ne pouvait pas le voir», nous a confié Ali. Elle est comme ça, maman Meghni : une mère qui ne cache pas son bonheur de voir son fils faire la fierté des Algériens. C'est assurément la plus Algérienne des mamans portugaises…
Anna a même poussé des youyous après Khartoum
A l'issue du match Algérie-Egypte de Khartoum, maman Meghni était tellement transportée de bonheur qu'elle a poussé carrément des… youyous ! C'est le papa, Ali, qui nous a fait cette agréable révélation. Anna la Portugaise a appris cela de la culture algérienne et elle n'a pas manqué d'en faire (bon) usage lorsque l'heure des festivités avait sonné.
F. A-S.
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Ali, un grand père heureux
S'il y a une personne chez les Meghni qui est particulièrement heureuse, c'est bien le papa, Ali. Venu en France à la recherche d'un travail décent pour gagner sa vie, il est désormais retraité en voyant ses enfants à présents grands, autonomes et pères de famille. «Désormais, mon plus beau loisir est de m'occuper de mes petits-enfants», nous confie-t-il, les yeux brillants, en jouant par terre avec Adam et Imrane, fils respectifs de Saïd et Mourad. Son deuxième loisir est de suivre le football, sport dont il était un mordu avant même que ses fils ne commencent à taper dans un ballon. D'ailleurs, il avait pratiqué le football lorsqu'il était en Algérie. Grâce à Canal Algérie, il ne rate rien des matches du championnat algérien. Il peut citer de mémoire des joueurs ayant évolué dans différents clubs algériens à différentes époques. C'est qu'il reste très attaché au pays, qu'il visite au moins une fois l'an et auquel il a habitué ses enfants dès leur jeune âge.
Enfants, ses enfants allaient au bled sans être accompagnés
«Depuis qu'ils étaient enfants, je les envoyais tous deux en Algérie, auprès de leurs oncles et cousins. Quand je ne pouvais pas partir avec eux, ils voyageaient seuls dans l'avion, avec, bien sûr, le badge pour mineurs afin que le personnel de bord dans les avions s'occupent d'eux et les remettent, à l'arrivée à Alger, entre les mains de mes frères qui viennent les attendre à l'aéroport. Je les ai habitués à cela : aller en Algérie le plus souvent possible, même sans moi», se rappelle-t-il. C'est ainsi que Saïd et Mourad ont toujours conservé un lien avec le pays et se sont imprégnés de sa culture. Aujourd'hui, c'est avec fierté qu'il suit les matches de son fils Mourad, surtout lorsqu'il joue avec la sélection. «Pour toute la famille, c'est un immense honneur. Vraiment, je suis fier.»
F. A-S.


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