Serge Aurier, le solide défenseur du Paris Saint-Germain, avait une lourde responsabilité sur ses épaules. Après les deux premiers tirs ratés par les Eléphants et la réussite des Ghanéens, le troisième tir du Parisien était capital. Il fallait à tout prix le réussir. Rencontré en fin de match, il raconte ça. Première impression Serge, vous êtes champion d'Afrique... Très content et heureux d'avoir contribué à cette consécration. Je pense que c'est mérité pour nous, du fait que nous nous sommes beaucoup sacrifiés, avant et pendant le tournoi. Dieu merci, nous avons été récompensés. Une première pensée ? C'est pour le peuple ivoirien. Parfois il pleurait, d'autres fois il jubilait. Désormais, il pourra laisser exprimer sa joie pendant un bon moment. La Côte d'Ivoire est championne d'Afrique. Beaucoup ne s'attendaient pas d'ailleurs à ce que cela se produise. Mais heureusement, il y a eu une grande volonté de la part des joueurs pour remporter cette CAN. Le peuple ivoirien a été aussi très déçu après les deux défaites en 2006 et 2012. Croyez-moi, c'est un moment unique lorsqu'on remporte une finale de Coupe d'Afrique. Avant de tirer votre pénalty, vous aviez eu peur ? C'est certain ! J'avais une très lourde responsabilité sur mes épaules. L'avenir de la sélection nationale, le titre, la joie et même le bonheur du peuple ivoirien étaient au bout de mes pieds. Il fallait réussir ce tir et marquer parce que, avant moi, les deux premiers tirs ont été ratés par mes coéquipiers. Alors que le Ghana avait réussi les deux premiers tirs. Cela dit, si j'avais raté, ç'a aurait été la catastrophe pour nous et on aurait perdu cette finale. Beaucoup regrettent le fait de ne pas avoir vu du beau football sur le terrain. Quel est votre avis ? L'enjeu a primé lors de ce match. C'est une finale, vous vous rendez compte si on avait perdu, ç'a aurait été très dur. Idem pour le Ghana. Chaque équipe voulait gagner, la manière importe peu dans de tels rendez-vous. Une finale, ça se gagne par n'importe quel moyen. L'histoire ne retiendra pas l'équipe qui a produit du beau jeu, mais celle qui a soulevé le trophée. C'est ce qui est important. On est contents. Notre mission est réussie. Sur le terrain, vous aviez en face un certain André Ayew, joueur de l'OM. Ça sentait le clasico sur le terrain ? (Rires) Oui, c'était un duel à distance, mais le plus important pour moi était de défendre les couleurs de la Côte d'Ivoire, et Ayew celles du Ghana. Dans une finale de CAN et dans un tel contexte, on n'a pas le temps de penser ainsi.