Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Hervé Renard, estime que «c'est le bon moment» pour voir la Côte d'Ivoire remporter une deuxième Coupe d'Afrique des nations, les Eléphants affrontant en finale le Ghana, ce soir. A quel match vous attendez-vous ? Le premier match dans le tournoi a été très difficile pour les deux équipes. Depuis, elles ont beaucoup progressé, y compris en défense. Ce sera un match très difficile, avec deux très bonnes équipes, deux pays très forts en Afrique depuis longtemps. Ce ne sera pas facile, mais ça fait longtemps qu'il n'y a pas de finale facile. On est sur la même ligne. Les deux équipes ont perdu leurs deux dernières finales. Peut-être qu'on a un avantage psychologique, parce que la CAN remportée par la Côte d'Ivoire en 1992, l'a été contre le Ghana. En 2006 et en 2012, la Côte d'Ivoire n'était pas loin (défaites ivoiriennes en finale aux tirs au but, ndlr). Maintenant, c'est le bon moment. Sur quoi le match se jouera-t-il ? Pour nous, il s'agit de bien fermer leurs joueurs offensivement importants. Leur métronome est André Ayew, en grande forme actuellement. Ils ont aussi Atsu à droite et Mubarak (Wakaso) au milieu, capables de faire la dernière passe et marquer. Ils ont des joueurs très solides, mais on a les mêmes arguments. Ce sera très serré. Peut-être que ça se décidera sur coup de pied arrêté, où on est très performants. On n'a pas de crainte spéciale. Quid de Yaya Touré ? J'avais dit avant la demi-finale qu'il serait présent, et on l'a vu: son but fantastique n'est pas venu par hasard. Ce genre de joueurs fantastiques sont toujours prêts pour les matches importants, ils n'ont pas la pression. L'adrénaline de la compétition les rend différents. Vous connaissez très bien de nombreux joueurs ghanéens... Entre mes passages au Ghana (comme adjoint du sélectionneur Claude Le Roy en 2007-2008, ndlr) et à Sochaux (octobre 2013-2014), je connais neuf joueurs, notamment deux défenseurs, Boye et Afful, je connais leurs points forts et points faibles. C'est mieux de bien connaître les joueurs. Si vous ignorez le bon jeu de tête de Gyan ou les qualités d'André Ayew, vous rencontrez des problèmes. Au Ghana, c'était mon arrivée en Afrique, c'était un rêve, fantastique. Mais il n'y aura pas de cadeau à faire, il faudra encore une fois battre le Ghana. A quel moment avez-vous senti le déclic au sein de votre équipe ? Contre le Cameroun (1-0 lors du 3e match de poule, ndlr) : là, on a réussi à se sublimer, à montrer une force collective très importante. Peut-être que cette équipe a moins de qualités que sa devancière, mais dans le foot les qualités esthétiques, c'est bien beau mais le plus important, c'est de remporter des trophées. Notre heure est venue. Votre expérience de 2012, titré avec la Zambie, vous sert-elle ? Mon aventure de 2012 me revient tous les jours. J'ai vécu quelque chose de magique. Je n'ai pas envie de quitter ce stade demain (aujourd'hui, ndlr) avec une autre issue que celle de 2012, c'est tellement magique de remporter un trophée qu'il ne faut pas laisser passer cette chance, c'est impossible. Avez-vous des nouvelles de Drogba ? Non, je n'ai pas de nouvelles de Didier, mais je suis sûr qu'il sera derrière l'équipe, le premier supporter de la Côte d'Ivoire. Si Drogba avait été là, ç'aurait été la même chose. Quand une occasion se présente, il ne faut pas la rater. Quand on subit des échecs, parfois ça vous rend plus fort, et un jour vous atteignez la consécration, il faut que ce soit demain (aujourd'hui) pour certains joueurs, sinon ce sera trop tard.