Le sélectionneur national a animé hier une conférence de presse durant laquelle il a répondu à plusieurs interrogations concernant sa dernière liste des 23 joueurs qui prendront part au tournoi de Doha, les cas disciplinaires et le dossier Nabil Fekir. D'emblée, Christian Gourcuff dresse un préambule général avant de se donner avec sérénité au jeu des questions des journalistes présents. «Ce tournoi du Qatar sert à préparer l'avenir. Ces deux matchs que nous allons livrer à Doha contre le Qatar et Oman sont très intéressants sur plusieurs registres. C'est une étape importante en prévision des éliminatoires de la CAN-2017 et celles du Mondial-2018». «Djabou s'est mis en porte à faux avec ses camarades et la FAF» Après avoir évité de répondre à Abdelmoumen Djabou, Gourcuff s'est vu un peu obligé d'éclaircir cette éviction du meneur de jeu du Club Africain et d'autres joueurs écartés de sa liste. «En termes de discipline, je précise qu'il n'y a aucun problème de discipline en sélection, que ce soit pendant la CAN ou avant. En ce qui concerne Djabou, je pense qu'il s'est fait piéger. Il est en situation difficile après s'être exprimé, il s'est mis en difficultés par rapport à la FAF et ses camarades, moi je ne suis pas rancunier, je n'ai aucun problème d'égo.» «Je ne l'ai pas insulté, j'ai juste dit ce que je pensais de lui» «J'ai bien dit en conférence à mon retour de la CAN que Djabou était un gentil garçon avec beaucoup de qualités, mais on était en décalage par rapport aux exigences du haut niveau. Ce n'est pas une insulte ! C'est tout simplement un constat. Je crois que l'entraîneur national a le droit de dire ce qu'il pense sans insulter le joueur.» «Sa mise à l'écart est aussi un choix, il est en concurrence avec Ghezzal et Chenihi» «Je crois qu'il y a un problème de langue ou d'interprétation, je dirais que Djabou s'est fait piéger mais par la suite, en matière de communication, ça cause un problème. Par rapport à ses camarades et à la fédération, il se met en porte à faux, il est en situation difficile maintenant, parce que c'est lui la première victime de ses propres déclarations, Djabou n'a jamais causé de problèmes dans le groupe. Après, sa mise à l'écart est aussi un choix technique, il est en concurrence avec Ghezzal et Chenihi.» «Soudani a fauté face à la Côte d'Ivoire, avec lui, au moins le problème est réglé» «Le problème de Soudani, il n'était pas content de sortir dans ce match contre la Côte d'Ivoire, ça arrive dans n'importe quel club, mais lui au moins on a vite réglé le problème, on s‘est expliqués et ça fait maintenant partie du passé. Il ne faut pas que ça se reproduise à chaque fois, mais c'est un point final. Son comportement ne cause pas problème par rapport à moi mais par rapport à ses coéquipiers remplaçants. Que peuvent penser ses camarades sur le banc à ce moment-là ? Que pensez-vous d'un garçon comme Slimani qui remplace Soudani, c'est un manque de respect par rapport aux partenaires.» «Le Twitte de Guedioura est un comportement d'adolescents» «Adlane Guedioura a demandé des explications par Twitter ! Je sais qu'en France, il y a des présidents qui s'expriment via Twitter mais pour moi, c'est des comportements d'adolescents. La maîtrise de la communication, ce n'est pas ça, on n'est plus dans ses responsabilités avec de tels agissements.» «Si Adlane reste performant, il peut revenir en juin» «A 30 ans, ce n'est pas un joueur fini, Guedioura on le connaît, aucun problème particulier, si en juin il sera performant et postule à une sélection, il sera avec nous, il aurait dû ne pas twitter et patienter un peu pour attendre mes explications. J'allais l'appeler mais j'ai su qu'il avait un match, donc cela ne s'est pas fait.» «Les journalistes font leur travail, c'est aux joueurs d'éviter de tomber dans le piège !» «Je comprends la frustration des joueurs, mais on devait s'expliquer entre adultes, ça n'a pas à sortir dans la presse. Les journalistes font leur travail, c'est aux joueurs d'éviter de tomber dans le panneau. Maintenant, Celui qui n'est pas capable de maîtriser la communication à tout ça, il se met hors jeu par rapport à l'équipe nationale, voilà tout, je j'ai aucune affaire personnelle avec qui que ce soit.» «Pour Ghilas, s'il est convoqué, il doit jouer, ça ne marche pas comme ça !» «En écartant Ghilas de la dernière CAN, je ne voulais pas le punir. C'était un choix qui répondait à certains critères. Avant d'aller en Guinée, j'avais dit que les joueurs qui ne supportaient pas le banc ne seront pas avec nous, afin d'éviter les problèmes en pleine compétition. Seulement, pour Ghilas, si je dois le prendre, il doit jouer, donc voilà, ça ne marche pas avec moi.» «Vous devriez comprendre qu'il est en concurrence avec Slimani, Belfodil et Belaïli» «Vous me dites que je l'ai puni, non c'est faut, dans son profil, il y a aussi des bons attaquants, je pense surtout à Slimani et Belfodil. Ishak n'a pas été mauvais. Il a fait une bonne CAN, il y a aussi Brahimi et Belaïli qui peuvent jouer dans son poste. C'est pour vous dire qu'il est difficile de reprendre sa place dans ce groupe.»
L'absence des joueurs de l'ESS «Ce n'est pas parce qu'ils sont champions d'Afrique que vous allez avoir 5 joueurs de l'ESS en sélection» Même s'il reste admiratif des exploits réalisés par l'ES Sétif en Champion's League africaine et en Supercoupe d'Afrique, le coach des Verts a quand même trouvé une réponse à la question d‘un confrère qui voulait comprendre comment peut-on se passer des joueurs sétifiens : «Ce n'est pas parce qu'ils sont champion d‘Afrique que vous allez avoir 5 joueurs en Equipe nationale. L'ESS est un collectif remarquable, ça ne veut pas dire qu'ils soient tous sélectionnés. Il y a Khedaïria qui devait être là mais sa situation avec le club le met en porte à faux avec la sélection.»
Les objectifs du stage de Doha «Le tournoi du Qatar, une aubaine pour redistribuer les cartes» «Même si je suis persuadé que notre précédente CAN n'a pas été un échec, j'estime qu'il faudra ouvrir les portes à de nouveaux joueurs dont la tranche d'âge nous permet de travailler ensemble pour au moins trois ans en perspective de nos prochaines échéances. Ce sera une occasion pour découvrir le potentiel dont disposent certains nouveaux éléments. Il y aura des ouvertures, puisqu'on autorisera 6 remplacements, ça donne des chances à d'autres éléments.» «On travaillera les automatismes, je veux plus de fluidité dans notre jeu» «Les objectifs de ce tournoi sont simples pour voir à l'œuvre d'autres éléments et essayer de perfectionner notre cohésion. J'ai l'ambition de travailler pour avoir un jeu plus fluide et faire perfectionner les automatismes. Les résultats sont la suite logique du beau jeu, je ne suis pas ici pour 10 ans mais à moyen terme, je veux construire une grande équipe et ce tournoi du Qatar est une étape importante.»
Sa relation avec Mansouri «Mansouri est mon choix, il fait du bon travail» Dans son intervention, le driver des Verts a mis l'accent sur le rôle de fédérateur joué par l'ex-capitaine de l'EN, Yazid Mansouri. Gourccuf avance que l'une de ses exigences à son arrivée était la nomination de Mansouri dans son staff technique : «Il n'y a aucun problème entre les joueurs. Mansouri fait bien son travail, à ce niveau-là. D'ailleurs, c'est l'une de mes conditions que j'ai exigée à mon arrivée, je voulais qu'il soit présent parce qu'il connaît tout le monde. Les joueurs commettent des erreurs de communication à travers la presse, donc en sélection, ils n'ont pas de problèmes.»