Les billets cédés à 400 DA au lieu de 300 dans les guichets… L'Equipe nationale est devenue aujourd'hui la convoitise de tous les sponsors soucieux de soigner leur image auprès du consommateur algérien, et de grandes entreprises, et autres multinationales, conscientes qu'il y a là une chance inouïe de gonfler leurs chiffres d'affaires, se bousculent aujourd'hui devant le portillon de la FAF pour avoir une part de ce marché juteux. Normal, chacun y trouve ses intérêts, et tant que cela permet aux Verts d'être dotés des meilleurs moyens possibles et d'être mis dans les meilleures conditions qui soient en perspective du Mondial, on applaudira. Mais quand des énergumènes, opportunistes et sans scrupules, profitent de l'engouement de la population autour de son équipe pour se faire du pognon sur le dos de pauvres gens, ça c'est inacceptable ! C'est ce qui s'est passé avant-hier au niveau des guichets du stade 5-Juillet où ont été mis à la vente les billets du match amical entre l'Algérie et la Serbie qui aura lieu le 3 mars. Tous les billets ont été écoulés dans la journée, environ 57 000. Mais ce qui est curieux, c'est qu'autour des guichets, il y avait beaucoup moins de monde que ça. Hier, les retardataires n'ont eu que dalle. Ils n'ont trouvé sur place que les flics pour les renvoyer chez eux. Mais si les guichets du 5-Juillet étaient fermés, ceux du marché noir étaient grands ouverts, partout à Alger, et l'ont comprend donc comment les 57 000 tickets ont été aussi vite vendus dans la journée. Les guichetiers du 5-Juillet mis à l'index Notre enquête nous a menés directement à la source de ce grand trafic : les guichetiers du stade 5-juillet. En tout cas, vers ceux qui vendaient les billets dans les guichets. Sachez d'abord que le prix des tickets a été fixé à 300 DA, mais de nombreux témoins nous ont affirmé qu'ils les ont payés à 400 DA au niveau des guichets, soit 100 DA de plus. Une différence qui va directement dans les poches des guichetiers et de leurs complices. Et pour en finir un peu plus vite, des carnets de 100 billets ont été vendus aux guichets à raison de 400 DA le ticket. Cela fait un bénéfice net de 10 000 DA pour chaque carnet vendu. On a donc pu vendre à une seule personne un carnet tout entier de 100 billets, et c'est ce qui peut expliquer, en effet, l'écoulement des tickets en un temps record. Voilà d'où et comment est parti le trafic. Les prix ont doublé, triplé, quadruplé avant de s'envoler Si aucun ticket n'est resté hier dans les guichets, les supporters de l'EN pouvaient en trouver en abondance dans le marché parallèle, mais à des prix qui ont déjà triplé, puis quadruplé, jusqu'à atteindre les 2 000 DA l'unité, soit environ sept fois le prix initial. Et les carnets qui ont été vendus aux guichets, nous les avons retrouvés chez les revendeurs qui écoulaient tranquillement leur «marchandise». «Il y avait des revendeurs qui nous proposaient des tickets, ici-même devant les guichets, à 600 et 700 DA pour ne pas faire la queue», témoignaient des supporters mercredi passé, alors que les billets étaient encore en vente dans les guichets. Voilà comment les suceurs de sang, à tous les niveaux, profitent de tout ce qui bouge, au détriment du simple salarié, pour se faire du fric, au su et au vu de tout le monde. L'EN qui n'attirait pas un chat il y a quelques années, elle suscite tout d'un coup l'intérêt de tout le monde, même ceux qui n'ont rien à voir avec le foot, et cela n'a pas échappé au tout petit délinquant. B. M.