«J'ai joué 6 mois avec lui et je sais de quoi je parle» Le 3 mars, le géant Serbe du FC Valence, Nikola Zigic (2 mètres 05), rencontrera une vieille connaissance au stade du 5-Juillet : Medhi Lacen qu'il a côtoyé lors de son deuxième passage à Santander la saison dernière. En lisant le point de vue de Zigic sur Lacen, le sélectionneur national sera sans doute conforté dans son choix. * Après une grande phase retour à Santander la saison passée, on ne vous voit plus au FC Valence. Quelle est la raison de cette éclipse ? C'est vrai que je ne joue pas souvent à Valence puisque je n'ai fait que 6 apparitions depuis le début de saison contrairement à Santander où j'ai joué 19 matchs en 4 mois. Cela a toutefois une raison : l'entraîneur préfère jouer avec un seul attaquant en pointe, et avec la présence de David Villa, il m'est très difficile de gagner une place de titulaire. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est que à chaque fois que je rentre sur le terrain, je donne tout et je réalise de bons matchs, mais le week-end d'après je suis quand même sur le banc. * Ne regrettez-vous de ne pas être resté à Santander où vous jouiez et marquiez des buts et où les supporters vous aimaient ? C'est vrai que je garde un excellent souvenir de mes passages au Racing, mais comme je suis un joueur ambitieux, j'ai opté pour le FC Valence qui, chaque saison, joue les premiers rôles et vise au moins des places européennes. A Santander, l'objectif c'est avant tout le maintien en première division. Durant toute son histoire, le Racing s'est qualifié une seule fois en Coupe de l'UEFA. Cela ne correspond pas à ma mentalité. * Avec la sélection de Serbie, les choses vont plutôt bien pour vous… Je joue, je marque (NDLR : Zigic a inscrit 14 buts en 37 apparitions), nous sommes qualifiés en Coupe du monde. Que demander de plus ? Que ce soit avec la Serbie ou Valence lorsque je rentre sur le terrain, je me donne à fond et j'essaye de faire mon métier du mieux que je peux. * Les Algériens ont été un peu surpris que la Serbie pousse la France à jouer les barrages. Etait-ce une surprise pour les Serbes ? Sincèrement non. Ça se voit que vous ne connaissez pas bien la mentalité du joueur serbe. Nous, on peut gagner et on peut perdre, mais on ne s'avoue jamais vaincus quelles que soient les circonstances. C'est cela qui nous a permis de terminer premiers de notre groupe malgré la présence de la France, de la Roumanie et même de l'Autriche. Je crois que les Français nous ont un peu pris de haut et à la fin ils se sont rendu compte que même s'il n'y a pas de stars dans notre sélection, on a un groupe de guerriers qui ne lâche jamais rien. * Vous nous faites peur à quelques jours du match face à l'Algérie… (Il rit) C'est vrai qu'on ne lâche rien même en match amical, mais toujours dans le fair-play le plus total. Les Algériens n'ont pas à s'inquiéter, on aime jouer au ballon comme eux, mais on aime aussi gagner même en amical. * Que savez-vous sur l'équipe d'Algérie ? Pour vous dire la vérité, peu de choses. La seule chose que je sache est qu'ils se sont qualifiés en Coupe du monde et cela est suffisant pour dire que l'Algérie sera un adversaire redoutable pour nous. * Vous ne connaissez aucun joueur de l'équipe d'Algérie ? Désolé, mais je n'en connais aucun. J'ai vu les séquences du match de barrage contre l'Egypte et j'ai pu remarquer que la force de l'Algérie c'est son groupe. C'est un peu comme la Serbie. * Pourtant, il y a un joueur algérien avec lequel vous avez joué à Santander... Ne me dites pas que Medhi Lacen a eu son passeport algérien ! Oui, et il jouera justement son premier match contre vous le 3 mars… Eh bien ça c'est une bonne nouvelle ! Je suis content pour Medhi et j'espère qu'il va gagner sa place pour la Coupe du monde. Il est finalement venu au bon moment. * Que pensez-vous de lui comme joueur ? Un vrai professionnel. Un milieu de terrain travailleur qui récupère beaucoup de ballons pour les donner toujours proprement à ses coéquipiers. Un joueur qui parcourt des kilomètres pendant un match. L'Algérie a fait une bonne affaire avec Lacen et je sais de quoi je parle. * Et en tant que personne ? Je ne peux pas dire grand-chose de lui pour deux raisons : on n'a passé ensemble que quelques mois à Santander et Medhi est très réservé. Tout ce que je peux dire c'est qu'il passait presque inaperçu dans le groupe lorsque nous jouions ensemble. * Allez-vous lui dire quelque chose de particulier le 3 mars à Alger ? Je vais le saluer bien sûr et lui souhaiter une longue et belle carrière avec l'équipe d'Algérie parce que je suis sincèrement content pour lui. Enfin, je vais lui donner rendez-vous pour le 7 mars à Valence parce qu'on va recevoir le Racing de Santander en Liga. Je suis convaincu qu'un joueur comme lui va réussir ses débuts avec la sélection algérienne et gagner sa place en Coupe du monde. * Dans un groupe composé de l'Angleterre, des Etats-Unis et de la Slovénie, l'Algérie a-t-elle les moyens de se qualifier aux 8es de finale ? Dans une compétition pareille, il y a toujours des possibilités. Si les Algériens sont qualifiés en Coupe du monde, c'est qu'ils l'ont mérité. Ils doivent donc croire en leurs chances jusqu'au bout. L'erreur, c'est d'aller en Afrique du Sud juste pour participer. Je crois toutefois que la chance et la forme du moment pourront être déterminantes en Coupe du monde. Donc, si l'Algérie est dans un bon jour, elle peut bousculer les meilleurs. Entretien réalisé par Mohamed Saâd