Ancien entraîneur de l'USMA, il fait désormais partie du staff technique de Sochaux Toujours très à l'écoute du football algérien, l'ancien coach de l'USM Alger, René Lobello, s'est montré on ne peut plus accueillant en acceptant de nous livrer ses impressions sur son passage en Algérie, mais aussi sur l'état actuel du football national. Confidences. * M. Lobello, depuis quand faites-vous partie du staff sochalien ? J'ai quitté l'USMA en avril 2007. Dans la foulée, le président sochalien, Jean-Claude Plessis, m'a contacté pour donner un coup de main à l'entraîneur en chef, Francis Gillot. En tant qu'ancien adjoint de Fernandez à Sochaux (1999-2002), j'ai accepté tout naturellement. * Suivez-vous toujours le championnat algérien ? Oui, bien sûr, surtout les performances de mon ancien club, l'USMA. * Avez-vous quitté ce club fâché ? Absolument pas, j'entretenais de très bons rapports aussi bien avec Saïd Allik que certains dirigeants. Je garde un très bon souvenir de mon passage en Algérie. * Justement, faites-nous part de votre meilleur souvenir ? Incontestablement, je n'oublierai jamais le clasico entre le Mouloudia d'Alger et l'USMA (2-2). La rencontre s'était disputée dans une ambiance exceptionnelle et fut d'un bon niveau. Je me souviens aussi de ce but de Coulibaly inscrit presque de la moitié du terrain ! * Votre pire souvenir ? Cette cruelle défaite concédée à domicile face au NAHD Hussein-Dey. C'était notre première contre-performance chez nous depuis longtemps. Nous avions encaissé un but en début de match contre le cours du jeu. Ensuite, nous avions couru après le score, nous procurant de nombreuses occasions, en vain. C'est alors que je m'étais fait chambrer par les supporters. Je me souviens que lorsque l'équipe tournait bien, les fans usmistes scandaient : «Lobello-Capello» et quand on perdait : «Lobello.... », je ne vous dirai pas la suite. * Seriez-vous favorable à un retour en Algérie ? Actuellement, je suis sous contrat avec Sochaux jusqu'en 2012. Je m'y sens très bien, on me fait confiance et c'est un bon challenge. Mais, après, nous ne sommes jamais sûrs de rien. Je dois cependant vous confier que je suis de plus en plus intéressé par une expérience en Asie (Japon, Chine ou Corée du Sud). * Certains observateurs européens estiment que le championnat algérien est bien moins coté que ceux de nos voisins tunisien et marocain. Qu'en pensez-vous ? Je ne partage pas cet avis. Certes, le championnat algérien souffre encore d'un manque de moyens et de sérieux, mais il est loin d'être bidon. Les joueurs locaux sont friands de football et dotés d'un énorme potentiel inexploité. Il est grand temps de donner cette impulsion qui fait encore défaut en Algérie. Cela passe forcément par la mise en place de véritables centres de formation. * Durant votre séjour en Algérie, un joueur vous a-t-il plus particulièrement impressionné ? Billel Dziri, bien sûr. Je l'avais déjà dirigé en tant qu'adjoint à l'Etoile du Sahel (1998-99). A l'époque, il m'avait impressionné par son aisance technique. A l'USMA, il a confirmé tout le bien qu'on m'avait dit à son sujet. Malheureusement, je pense qu'il n'a pas eu la carrière qu'il méritait... * Suivez-vous les prestations de l'Equipe nationale ? Oui, et je suis très ravi de cette qualification au Mondial. C'est une excellente opportunité pour le football algérien de se relancer et goûter peut-être au professionnalisme dans la foulée. * Quels sont les joueurs qui sont un cran au-dessus à vos yeux ? Karim Ziani a toujours cette conduite de balle et ce coup de rein qui peut faire la différence sur chaque action. On ne peut pas occulter l'apport des nombreuses individualités que possède cette sélection algérienne, à l'image de Anthar Yahia, Mourad Meghni, Hassen Yebda... * Et peut-être bientôt Ryad Boudebbouz ? (Sourires..) Oui, effectivement. Si Ryad venait à être sélectionné avec l'équipe d'Algérie, ce serait bien évidemment une bonne recrue. Il est complet, techniquement, physiquement et surtout dispose d'une lecture du jeu redoutable. Son enthousiasme et son attachement pour le pays ne pourront que le transcender davantage, si le sélectionneur lui fait appel. * Pensez-vous qu'il a fait le bon choix en déclarant sa flamme à l'Algérie ? Je ne suis pas là pour juger telle ou telle décision, d'autant qu'il s'agit d'un choix personnel que lui seul est en mesure de décider. Du moment que Ryad l'a clairement fait savoir, c'est qu'il le veut... * Que manque-t-il à cette sélection pour détonner ? Un peu plus de cohésion. Si les joueurs professionnels arrivent en Afrique du Sud fin prêts tactiquement et physiquement, tout en faisant preuve de cohésion, l'Algérie pourrait surprendre plus d'un. J'en suis convaincu. Entretien réalisé par Farid Doukhi