Pour cette première historique sur la scène européenne entre deux clubs de l'Hexagone, le spectacle proposé par Lyon et Bordeaux ne ressemblait en rien à celui d'un traditionnel match de Ligue 1 Dans ce premier duel 100% français de l'histoire de la Ligue des champions, l'Olympique Lyonnais a pris le meilleur sur les Girondins de Bordeaux en s'imposant (3-1) ce mardi, à Gerland, en quarts de finale aller, au terme d'un spectacle de haute volée. Pour cette première historique sur la scène européenne entre deux clubs de l'Hexagone, le spectacle proposé par Lyon et Bordeaux ne ressemblait en rien à celui d'un traditionnel match de Ligue 1. Disputé sans le moindre temps mort de le première à la dernière seconde, ce quart de finale aller aura tenu toutes ses promesses, et peut-être plus, tant cette affiche de prestige s'est déroulée sur un rythme effréné. Bien aidés par une défense girondine fébrile, à l'image d'un axe défensif Ciani-Sané hors du coup, les Rhodaniens ont ainsi pris le meilleur sur les hommes de Laurent Blanc, et possèdent une marge d'erreur intéressante avant le retour à Chaban-Delmas, mercredi. Car Lyon a fait parler son expérience à ce stade de la compétition pour infliger aux Girondins leur premier revers après sept succès de rang en C1. Bordeaux inquiète L'arrière-garde des champions de France a énormément souffert devant les assauts du trio offensif lyonnais Delgado-Lisandro-Bastos. Et même si la formation aquitaine est parvenue à inscrire ce fameux but à l'extérieur, qui pourrait faire la différence lors de la seconde manche, Bordeaux devra présenter son plus beau visage pour espèrer éliminer l'OL... Car trois jours après sa défaite en finale de Coupe de la Ligue face à Marseille (1-3), c'était autour des Girondins que les questions étaient les plus nombreuses. Auront-ils récupéré et digéré ? Pourront-ils se passer d'Alou Diarra (suspendu), sans lequel ils sont rarement au niveau ? Et surtout, Chamakh et Gourcuff retrouveront-ils la cohésion qui avait permis aux Aquitains de décrocher quatre trophées en un an ? Lyon régale à la maison Si Alou Diarra a énormément manqué aux Bordelais dans son rôle de sentinelle, la paire Chamakh-Gourcuff n'a, elle, rien perdu de sa complémentarité en dépit de la nette supériorité rhodanienne. Comme en championnat le 13 décembre dernier, en L1, l'international marocain (14') s'est délecté d'un centre du meneur de jeu breton pour battre Lloris d'une puissante tête, et ainsi permettre à Bordeaux d'égaliser après l'ouverture du score de Lisandro (10'). Insuffisant cependant pour sortir les Girondins de la mini crise vers laquelle ils semblent tout droit se diriger. Sur une erreur d'appréciation de Trémoulinas, Michel Bastos (32') donnait l'avantage aux Gones d'une puissante frappe du gauche avant que Lisandro (77'), suspendu pour le match retour, ne s'offre le doublé sur un penalty consécutif à une main de...Chalmé ! Triste soirée, donc, pour la défense la plus hermétique (3 buts) de cette Ligue des champions version 2009-2010 avant son déplacement sur la pelouse de Gerland. ----------------------------------------- * Blanc : «Ce sera difficile» L'entraîneur de Bordeaux, Laurent Blanc, a déclaré avoir vu «un très bon match» entre son équipe et Lyon en quart de finale aller de la Ligue des Champions, mais il estime que la qualification passera par un exploit des Girondins au retour Quel est votre sentiment après ce résultat ? J'ai vu un très bon match. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Bordeaux jouer de telle manière. Le match est passé très vite. Il y a eu de nombreuses occasions pour deux équipes de bon niveau. Paradoxalement, je suis très content au niveau du jeu. J'ai pris beaucoup de plaisir à voir ce match et à regarder mon équipe. La qualification passera par un exploit au retour mais c'est souvent comme cela pour se qualifier. Il faudra s'appuyer sur l'envie et la qualité mais paradoxalement la clé du match sera de bien défendre car si l'on défend comme ce soir, ce sera difficile. A nous de bien préparer le retour, notamment du point de vue défensif. Alou Diarra et Marc Planus sont des joueurs importants pour Bordeaux, qui nous ont manqué, mais il ne faut pas s'arrêter à cela. Planus était blessé. Nous récupérerons Alou au retour et Lyon aura deux grands joueurs suspendus. Il y a un certain équilibre qui se crée. Avez-vous été déçu de prendre trois buts ? Si on ne regarde que cela, oui. Il y a les trois buts concédés. Il y a une balle de 2-2 qui se termine sur le montant. Bordeaux a eu une maîtrise technique très bonne mais a affiché un peu de fébrilité derrière où l'on est encore jeune, notamment pour gérer l'environnement autour de ce match et l'enjeu. Pensez-vous qu'il y avait penalty ? Je l'ai revu. Que voulez-vous que je dise ? Il y a main. En taclant, il ne peut pas avoir les mains autrement. Je n'ai pas l'habitude de commenter les faits de jeu. ----------------------------------------- * Puel : «C'est sur 50-50» Malgré la victoire de Lyon sur Bordeaux (3-1), mardi, en quarts de finale aller de la Ligue des Champions, l'entraîneur de l'OL, Claude Puel, estime que les deux équipes conservent des chances égales de qualification pour les demi-finales Quel est votre sentiment après cette victoire ? Je pense que c'était un très bon match au cours duquel chaque équipe a eu des périodes de domination, avec des temps faibles et des temps forts. Je pense que le début de la première période a été difficile et nous avons eu du mal à ressortir le ballon. Nous avons marqué à ce moment avant de concéder rapidement l'égalisation. Dès lors, avant tout, il fallait gagner le match. C'est bien d'avoir été lucide et d'avoir continué à jouer pour forcer la décision. Le début de seconde période a été poussif. Les Bordelais nous ont fait courir et auraient pu prétendre égaliser. Nous sommes repartis avant le troisième but. Nous avons eu aussi des situations de 4-1 qui nous auraient fait du bien. Ce match a été assez bien négocié au vu de la physionomie de la rencontre. Cela laisse des perspectives pour les deux équipes. Les Girondins récupéreront Diarra et nous aurons en moins Lisandro et Govou. Estimez-vous toujours que c'est du 50-50 pour la qualification ? Oui. Pour moi c'est une première manche. Il faudra être capable de faire un match aussi costaud au retour. On assistera au même type de rencontre à Bordeaux. Cela reste très ouvert pour les deux équipes. La philosophie était de marquer sans prendre de but. L'important était de gagner sans se focaliser sur le but encaissé car nous nous sentons capables de marquer à l'extérieur. C'est bien d'avoir conservé de la lucidité pour continuer à jouer. Pour moi, les deux équipes conservent des opportunités pour le retour. Il faudra aller là-bas avec l'intention de marquer. Pourquoi avoir choisi Mathieu Bodmer pour jouer en défense centrale, plutôt que Jean-Alain Boumsong ? Parce que Boumsong avait seulement un entraînement collectif. Je ne savais pas comment il se situait. Cela m'embêtait de faire reculer Jérémy Toulalan par rapport à son absence qui aurait pu être préjudiciable au milieu.