«C'est justement pour cette raison que j'ai quitté le championnat égyptien et un club de la dimension du Ahly, pour un championnat plus modeste comme celui du Koweït.» Le jeune joueur algérien Saâyoud fait actuellement les beaux jours du club koweïti d'El Arabi. Il nous dira dans l'entretien qu'il nous a accordé que son principal objectif est de rejoindre les rangs de l'EN. Avant toute chose, comment sont les nouvelles ? Elles sont excellentes, car j'ai bien récupéré de ma blessure et j'ai aussitôt retrouvé ma place dans l'équipe. J'ai disputé un quart de finale de la Coupe de l'Emir face à Essalamia. Nous avons réussi à nous qualifier pour les demi-finales. On vous a reproché, du côté d'El Arabi, d'avoir raté plusieurs occasions de but. Un commentaire ? Je veux être franc avec vous, je voulais marquer à tout prix, pour attirer l'attention du sélectionneur national, en cette période où il effectue de la prospection. J'ai surtout pêché par excès de précipitation. J'essaierai de faire preuve de plus de réalisme lors du prochain match. Êtes-vous d'accord avec ceux qui disent que le niveau du championnat koweïtien est assez faible ? Pas du tout. Le grand inconvénient, c'est le nombre réduit de clubs qui composent l'élite, soit huit. Et puis pour déterminer le champion, il y a trois tours. Cela fait que nous rencontrons le même adversaire quatre à cinq fois par saison. Il y a un club que nous avons eu comme adversaire pour la troisième fois depuis mon arrivée au Koweït et on se retrouvera, ce samedi, pour la quatrième fois. Vous nous avez dit que vous voulez attirer l'attention de Saâdane. Espérez-vous un retour en EN ? Bien sûr, et c'est légitime. Je suis un joueur professionnel et être dans la sélection est l'un de mes principaux objectifs. Il est vrai que c'est très difficile, à quelques semaines du Mondial. Vous voulez donc, comme on dit, brûler les étapes, c'est cela ? Il ne faut pas oublier que j'ai payé chèrement les incidents qui ont suivi les confrontations entre l'Algérie et l'Egypte. C'est justement pour cette raison que j'ai quitté le championnat égyptien et un club de la dimension du Ahly, pour un championnat plus modeste comme celui du Koweït. Je veux qu'on me juge sur mes qualités, non pas par rapport au championnat dans lequel j'évolue. Toutes les sélections du monde comptent dans leurs rangs de jeunes joueurs pour assurer la relève. Vous êtes toujours sous contrat avec le Ahly. Reviendrez-vous en Egypte ? Je suis à El Arabi à titre de prêt et ce, pour une durée de quatre mois. Après quoi, je retournerai au Ahly. Ce qui me préoccupe pour le moment, c'est d'honorer comme il se doit mon engagement et défendre les couleurs de mon club actuel. Mais je ne vous cache pas que mon objectif est de décrocher un contrat dans un club européen. Enfin, nous verrons le moment venu. Regrettez-vous d'avoir quitté Al Ahly ? J'étais dans l'obligation de quitter l'Egypte, après tout ce qui s'était passé à la suite de Egypte-Algérie. Comme je vous l'ai dit, c'est moi qui ai perdu gros dans tout ça. C'était pratiquement invivable pour moi. On chantait, par exemple ceci : «On t'aime bien Amir, bien que tu sois Algérien.» Il y a aussi la position de mon entraîneur qui a pris la décision de ne pas trop compter sur moi. Au Koweït, j'ai plus de temps de jeu et cela est très important. Est-ce qu'un changement d'entraîneur vous ferait changer d'avis pour rester à Al Ahly ? Je ne suis qu'un simple joueur et je m'efforce de bien faire mon métier. Mon avenir ne saurait être lié à la présence d'un entraîneur. Quelles sont vos relations avec les gens d'Al Ahly ? Excellentes, avec les dirigeants, les membres du staff et même mes coéquipiers. D'ailleurs, le directeur technique, Khachaba, m'a félicité tout dernièrement, après avoir marqué un but. Vous portez un serre-poignet aux couleurs nationales. Cela aurait-il été possible en Egypte ? (Rires...) C'est à vous de voir. C'est ma façon de montrer mon attachement à l'Equipe nationale. Par quoi voulez- vous conclure ? Tout d'abord, j'espère de tout cœur que les joueurs de l'EN blessés récupèrent au plus vite. J'espère aussi que notre EN réussisse un bon Mondial. Au fait, je voudrais saluer ma famille et tous les gens de Guelma.