Jozy Altidore en impose. Avec près d'1m90 sous la toise et un physique de boxeur, il est l'archétype même de l'avant-centre. Il a endossé un rôle clé au sein des Stars and Stripes. Jozy Altidore en impose. Avec près d'1m90 sous la toise et un physique de boxeur, il est l'archétype même de l'avant-centre. Il a endossé un rôle clé au sein des Stars and Stripes et le sélectionneur Bob Bradley attend beaucoup de lui pour la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Mais au-delà de l'athlète se cache un garçon sensible qui n'a pas été épargné par les vicissitudes de la vie ces derniers temps. Des problèmes d'ordre personnel, l'accident de son grand ami Charlie Davis et le tremblement de terre d'Haïti, le pays d'origine de sa famille, ont miné une ascension qui semblait toute tracée. Déterminé à tourner la page pour de bon, l'attaquant américain s'est confié au micro de FIFA.com. Jozy, quelle a été votre réaction en apprenant que vous alliez affronter l'Angleterre, l'Algérie et la Slovénie lors d'Afrique du Sud 2010 ? Ce groupe me plaît beaucoup. Je pense qu'aux Etats-Unis, tout le monde est d'accord pour dire que cette poule correspond très bien à notre football. Nous allons nous mesurer à une place forte du football international, l'Angleterre, ainsi qu'à deux formations très véloces, la Slovénie et l'Algérie. Je pense que notre style de jeu sera parfaitement adapté au leur. Votre match d'ouverture aura lieu face aux Anglais. Êtes-vous nerveux à l'idée d'affronter une tête de série ? Nous n'avons pas peur de l'Angleterre, au contraire, c'est un match de rêve. Dans un bon jour, je pense que nous pouvons battre n'importe qui et aucune équipe au monde ne peut nous battre facilement. Nous sommes à la hauteur du défi et les Anglais auront vite fait de s'en rendre compte. Les Etats-Unis étaient en Afrique de Sud l'an dernier pour disputer la Coupe des Confédérations de la FIFA. Quelle expérience en avez-vous tiré ? Nous savons désormais que tout peut arriver. Personne ne s'attendait à nous voir aller aussi loin en pratiquant un football de si haut niveau. Mais nous avons également appris à nos dépens qu'il ne fallait jamais baisser la garde. Nous menions 2:0 face au Brésil en jouant comme dans un rêve et la victoire semblait nous tendre les bras. Evidemment, cela ne peut pas fonctionner contre un adversaire tel que le Brésil. Nous savons tous ce qui est arrivé ensuite, mais cela nous a bien servi de leçon. Tout semble bien se passer sur le plan footballistique. Et sur le plan personnel ? Lors des deux ou trois dernières années, il s'est passé beaucoup de choses dans ma vie que les gens ignorent. L'accident de voiture de mon ami Charlie (Davis) n'a rien arrangé. Et juste au moment où j'étais sur le point de passer à autre chose, il y a eu le tremblement de terre en Haïti. Il faut être fort dans ces moments-là et ne pas se laisser emporter par la tristesse. Je suis actuellement en train de sortir de cette mauvaise passe, avec l'aide de ma famille, qui a été merveilleuse. Que vous est-il arrivé exactement ces dernières années ? J'ai eu des problèmes familiaux qui m'ont empêché de me concentrer uniquement sur le football et qui ont nui à mon rendement. Cela va mieux désormais et je me suis fixé pour objectif de revenir au premier plan cette saison, en profitant de la Coupe du Monde. L'année 2010 sera la mienne, j'en suis certain. Pouvez-vous nous parler un peu plus de Charlie Davis ? Charlie est comme un frère pour moi et son accident m'a énormément affecté. Mais aujourd'hui, il est sur la bonne voie et cela me réjouit. Il a surpris beaucoup de monde et moi le premier en se rétablissant aussi rapidement. J'ai bon espoir qu'il puisse nous rejoindre en Afrique du Sud, car il a du talent à en revendre. Votre famille vient d'Haïti. Comment avez-vous vécu le tremblement de terre il y a quelques mois ? Ça a été une tragédie extrêmement difficile à vivre. Certains membres de ma famille vivent là-bas et il est pour moi inconcevable de passer trois ou quatre jours sans les voir ou même leur parler. Il y a eu un nombre incalculable de victimes et j'ai perdu beaucoup d'amis. C'est la raison pour laquelle j'ai tenu à m'engager sur le terrain, pour essayer de faire comprendre aux gens dans quel état déplorable se trouve le peuple haïtien et combien nous avons besoin de leur soutien. Pour en revenir au plan professionnel, vous avez alterné les réussites en sélection et les performances moyennes en club. Pourquoi une telle inconstance ? Je pense que cela est lié à l'immense qualité de mes partenaires en équipe nationale. En se penchant sur le parcours de chacun d'entre eux, on se rend compte combien leur carrière a été riche. Avec Hull, c'est différent. C'est une équipe qui doit lutter en permanence. Chaque occasion de but, chaque point et chaque victoire sont obtenus au prix d'efforts considérables. C'est pourquoi mon objectif est d'apporter le maximum à l'équipe en toute circonstance, même si cela ne se reflète pas au niveau de mes statistiques personnelles. Regrettez-vous d'avoir quitté Villarreal ? Je savais que ça ne serait pas facile. Pour ce qui est du style de jeu, Hull n'a rien à voir avec New York ou Villarreal, mes clubs précédents. En partant, j'étais tout à fait conscient que je n'allais pas marquer énormément de buts. Cela a été un défi pour moi et j'ai pris ma décision en connaissance de cause. Je ne regrette rien. En tant qu'attaquant de pointe, faites-vous confiance uniquement à votre instinct ou imaginez-vous les matchs mentalement avant de les jouer ? J'essaie toujours de visualiser ce qui peut se passer. J'estime que c'est primordial pour se trouver là où il le faut quand il le faut. J'essaie de "voir" les actions dans ma tête pour être prêt au moment opportun. Vous êtes le plus jeune joueur à avoir marqué avec la sélection des Etats-Unis et le premier Américain à avoir marqué dans le championnat espagnol. Serez-vous le premier Américain à marquer en finale de la Coupe du Monde de la FIFA ? Ce serait extraordinaire… Et cela n'a rien d'impossible ! En Coupe des Confédérations, nous avons montré de quoi nous étions capables, alors pourquoi pas en Coupe du Monde ?