Yebda et Belhadj, un exemple de patience et de sagesse. Nous l'écrivions après la fin de la Coupe d'Afrique des nations : le challenge principal pour les joueurs internationaux algériens - à l'instar d'ailleurs de tous ceux dont les sélections sont qualifiées pour la Coupe du monde - était d'éviter des blessures graves à l'approche du Mondial. Toute la joie procurée par la qualification à ce grandissime événement, le plus important au plan footballistique, s'évapore pour tout joueur qui se voit contraint de rater ce rendez-vous à cause d'une blessure. Yacine Bezzaz a été le premier Algérien à goûter à l'amertume de la désillusion en connaissant, au cours de la CAN, une rupture des ligaments du genou qui le privera à coût sûr de la participation au Mondial. Quand on joue peu, on se contrôle moins Ce malheureux événement a certainement amené ses coéquipiers à faire preuve de prudence dans les compétitions auxquelles ils participent. Jouer sans tricher, mais tout en faisant attention à ne pas faire de gestes risqués : tel était le crédo de la plupart des internationaux. Tant qu'ils jouaient, l'option semblait tout ce qu'il y a de plus logique. Or, il se trouve qu'il y en a qui jouent peu ou ont peu joué, voyant ainsi leur temps de jeu drastiquement réduit. Du coup, c'est leur participation en Coupe du monde qui était ainsi mise en danger, vu que le sélectionneur national a répété à plusieurs reprises qu'il ne compterait pas sur les éléments qui ne jouent pas dans leur club. Du coup, plutôt que de faire attention, comme initialement envisagé, des joueurs se retrouvent à se «déchirer» aux entraînements et lors des bribes de matches auxquels on les fait participer afin de reconquérir leur place de titulaire et ne pas se faire oublier par le sélectionneur. La convalescence, une course contre-la-montre Là, c'est l'effet boomerang : en voulant se donner à fond dans un contexte de concurrence féroce, on se retrouve avec des blessures. Voilà donc que la démarche initiale est faussée par le cours des événements, si elle n'engendre pas carrément des résultats opposés. Ce n'est pas la seule explication à la cascade de blessures qui s'est abattue sur la sélection nationale, mais il faut reconnaître que c'en est une. Lorsqu'on n'est pas utilisé régulièrement dans son club, on fait tout pour reconquérir sa place, quitte à se risquer dans quelques excès. Alors, même si la blessure contractée n'est pas grave, c'est une course contre-la-montre qui est engagée dès lors qu'il faut non seulement se rétablir vite, mais aussi rejouer afin de prouver au sélectionneur qu'on a recouvré l'intégralité de ses moyens. Yebda et Belhadj, un exemple de patience et de sagesse A cet exercice, il faut reconnaître qu'il y a des joueurs qui se sont précipités dans leur processus de traitement au point de rechuter pour les uns ou de voir leurs blessures pas tout à fait guéries pour les autres. L'erreur est commise de bonne foi, mais c'en est une du moment qu'elle pénalise le joueur en premier lieu. Les contre-exemples à cette tendance sont Hassan Yebda et Nadir Belhadj, deux joueurs ayant contracté des blessures, mais qui ont choisi de prendre le temps qu'il faut pour se soigner complètement. Yebda a récolté le fruit de sa patience en rejouant dimanche passé avec Portsmouth en demi-finale de la Cup contre Tottenham. Belhadj, quant à lui, a préféré sacrifier ce match important, et par corollaire l'opportunité peut-être unique de jouer sur le terrain d'un stade mythique comme Wembley, pour se donner le temps nécessaire à une guérison complète de ses adducteurs. Finalement, son club s'est qualifié pour la finale à laquelle il pourra inch'Allah participer en foulant la pelouse de Wembley. Cela devrait constituer des exemples pour les autres blessés qui ne devraient pas être pressés de revenir, car l'essentiel étant de se rétablir définitivement avant le début du Mondial.