Il y a des matchs qui sont très particuliers pour certains joueurs, pour une raison ou une autre, il y en a d'autres qui le sont pour certains entraîneurs, souvent parce qu'ils reviennent sur des lieux où ils avaient vécu de belles choses, ou tout le contraire. C'est le cas des entraîneurs de l'ESS, Kheïreddine Madoui et Malik Zorgane, par rapport au match de demain face au CAB, mais la raison est toute autre. C'est parce que les deux hommes vont affronter un entraîneur qu'ils connaissent très bien et avec lequel ils ont déjà travaillé lorsqu'ils débutaient dans le métier. Il s'agit de Ali Mechiche, l'actuel coach du CA Batna, qui a déjà dirigé l'Entente lors de la saison 2008/2009 avec un parcours très honorable, un titre de champion d'Algérie à la clé et une finale de la Coupe de la CAF perdue contre le Stade Malien. Durant cette période, Zorgane et Madoui, l'un après l'autre, l'ont épaulé à la barre technique. Lorsque Aït Djoudi avait démissionné, on avait fait appel à Ali Mechiche pour terminer la saison et c'est Malik Zorgane qui l'a aidé comme adjoint. L'Entente avait nommé par la suite Belhout comme entraîneur en chef durant l'intersaison aux côtés de Mechiche qui s'est retrouvé une nouvelle fois l'entraîneur en chef suite au départ de Belhout au mois de septembre. Et c'est là que Madoui a été appelé pour travailler à ses côtés comme entraîneur adjoint, c'était sa première expérience de l'autre côté de la barrière à l'ESS. Huit ans après, les trois hommes se retrouvent face à face, Mechiche d'un côté, Madoui et Zorgane de l'autre. Avant qu'ils ne soient adversaires, et comme ils nous l'ont fait savoir tous les trois, c'est avec un grand plaisir qu'ils vont se retrouver, d'autant qu'ils avaient vécu ensemble de très belles choses à Sétif, car on ne gagne pas le championnat à chaque tournant et on n'atteint pas la finale de la Coupe de la CAF en claquant les doigts. Qui surprendra l'autre ? Normalement, lorsqu'on se retrouve dans de telles situations, aucune partie n'a de secret pour l'autre. Car ils ont travaillé tous ensemble et ils devraient savoir comment réagit chacun d'entre eux dans des situations données. Sauf que cela fait huit ans qu'ils étaient sur le même banc. Depuis, il s'est passé beaucoup de choses. Les élèves, Madoui et Zorgane, ont grandi et ont acquis beaucoup d'expérience, surtout Madoui qui a enrichi son palmarès jusqu'à décrocher le titre suprême à l'échelle continentale, la Ligue des champions africaine. Mechiche aussi a beaucoup changé et il n'aurait pas aujourd'hui les mêmes visions des choses, car le football a évolué sur le plan tactique et sur le plan technique. Alors, pour savoir si le maître va rester le maître ou s'il va être dépassé par ses élèves, il va falloir attendre le coup de sifflet final. Chaque partie peut surprendre l'autre et c'est ce qui va faire durer le suspense. L'union des élèves pourrait faire la différence Cela dit, l'on est tenté de dire que les élèves partent avec un avantage de taille, leur complémentarité. Depuis le début de la phase retour, ce qui saute aux yeux à l'Entente, ce sont les solutions que le staff technique trouve toujours pour renverser une situation presque compromettante, comme cela fut le cas contre, l'O Médéa, contre l'USMBA, face au MCA ou même lors de la dernière rencontre contre le Rapid de Relizane. Cela montre qu'à la barre technique de l'ESS, on travaille en collégialité entre les quatre membres du staff, Madoui, Zorgane, Berarma et Laabni. Madoui les concertent tous et finit par trouver la solution qu'il faut au moment qu'il faut. Ne dit-on pas que la deuxième mi-temps est celle des entraîneurs ? Eh bien, l'ESS l'a prouvé à maintes reprises depuis la réception du CSC. Et de l'avis de tous les observateurs, c'est l'entente parfaite entre entraîneurs de l'Entente, qui porte bien son nom en ce moment, qui fait la force de l'équipe ces temps-ci.