Discret dans les médias depuis quelques semaines, Malik Asselah a accepté de rompre le silence et de revenir avec nous en détail sur ce match retour qui attend la JSK, ce soir, face au TP Mazembe. Auteur d'une prestation exceptionnelle à Lubumbashi, le keeper international demeure confiant en la capacité des Canaris de relever le défi et d'arracher la qualif' à la phase des poules. On en a profité aussi pour avoir son avis au sujet de la nomination de Lucas Alcaraz à la tête des Verts. Entretien. Avant d'évoquer le match retour face au TP Mazembe, prévu demain (entretien réalisé hier), on voudrait revenir avec vous sur le match aller joué à Lubumbashi où la JSK s'est inclinée (2-0). Comment expliquez-vous ce revers ? Ce fut un match très difficile pour nous. Nous avons rencontré une équipe qui en voulait vraiment et qui a tout fait pour nous battre. Le TP Mazembe est connu pour être redoutable à domicile. Nous voulions vraiment ramener un bon résultat, mais comme vous le savez, le moral n'y est pas trop en ce moment. Comment ça ? Eh bien, en raison de nos difficultés en championnat, on n'est toujours pas sereins. On est en plein doute depuis quelques mois et c'est normal que cela se ressente dans ce genre de matchs. Psychologiquement, on est atteints, car tant que la JSK n'est pas sauvée, on ne peut évoluer tranquillement. Je pense que dans d'autres circonstances, ce TP Mazembe ne nous aurait pas battus aussi facilement. Avouez que vous avez énormément subi le jeu durant ce match. D'ailleurs, l'entraîneur du TPM avait déclaré à l'issue de la partie que la JSK n'a pas voulu sortir de sa moitié de terrain et cela durant quasiment tout le match... Oui, c'est vrai qu'on a beaucoup subi le jeu durant ce match, mais comme je viens de vous l'expliquer, cela est dû à cette situation que nous traversons en championnat. Les joueurs sont en manque de confiance, et il n'était pas très judicieux pour nous d'ouvrir le jeu là-bas à Lubumbashi et essayer de marquer sous peine de prendre en retour plusieurs buts. Il fallait qu'on joue intelligemment, et je pense qu'à deux minutes près, on aurait pu terminer ce match par une petite défaite (1-0). Ce but que nous avons encaissé dans le temps additionnel nous a tués. Doit-on s'attendre à une même prestation de la JSK ce dimanche à Tizi-Ouzou ? Non, du tout. La situation sera différente. Là, on jouera chez nous, devant nos supporters et il est clair qu'on montrera un tout autre visage. On doit avoir une réaction, ne serait-ce que pour honorer dignement l'image du club. Sur le plan personnel, vous êtes revenu à Lubumbashi, près de huit ans après. On se souvient qu'en 2010, vous aviez commis une erreur face à ce même TP Mazembe en demi-finale de Ligue des champions. Aviez-vous une revanche à prendre ? Non, pas du tout. J'avais complètement oublié ce match. La rencontre de 2010 est passée et, je le répète, ce but que j'ai encaissé en fin de match et que beaucoup me l'ont reproché, n'était pas valable, car le ballon n'avait pas franchi totalement la ligne. Pour autant, il faut que vous sachiez que je suis toujours tourné vers l'avenir. Ça ne sert à rien de revenir au passé. Pourtant, vous vous êtes parfaitement illustré, dimanche dernier, en sauvant la JSK de six buts tout faits, évitant ainsi au club une lourde défaite... Je n'ai fait que mon devoir. Sincèrement, je n'aime pas trop parler de moi, ni de mes prestations. Je laisse le soin aux autres de le faire. Ce que je peux vous dire, c'est qu'à chaque fois que je rentre sur le terrain, ma préoccupation est de tout donner et permettre à mon club de gagner. Dommage, j'aurais aimé que ma belle prestation soit ponctuée par un bon résultat à la fin. La JSK est un grand club d'Afrique et mérite tout autant que Mazembe de se qualifier pour la phase des poules de cette coupe de la CAF. On constate depuis quelques semaines que vous avez retrouvé votre véritable niveau, après un retour de la CAN qui fut difficile pour vous, non ? Non, je ne suis pas d'accord avec vous. C'est toute l'équipe qui n'était pas bonne et cela se répercute automatiquement sur le gardien. Quand l'équipe encaisse des buts, c'est difficile d'encenser le gardien. Maintenant, la JSK est en train petit à petit de retrouver son meilleur niveau et, par conséquent, tous les joueurs affichent de bien meilleures prestations qu'avant. Franchement, je ne pense pas avoir commis de fautes de main ou pénalisé mon équipe, pour dire que j'étais en baisse de forme. L'entraîneur du TP Mazembe, David Mwakasu a dit se méfier de la JSK en perspective de ce match retour, elle qui compte dans ses rangs un très bon gardien. Ça vous fait quoi d'entendre ça ? Ça me fait plaisir, certes, mais je vous le redis, tant que la JSK ne gagne pas, mes belles prestations ne valent rien. Cela dit, le coach de Mazembe a raison de se méfier de la JSK. Malgré les difficultés qu'on rencontre cette saison, la JSK reste un ténor d'Afrique. C'est un club aux 6 étoiles et on se doit de l'honorer jusqu'au bout. Pourtant, le directeur sportif du TPM a déclaré que la JSK a certes réussi une remontada au 1er tour, mais a précisé toutefois que Mazembe n'était pas Monrovia... C'est vrai que le club de Monrovia n'est pas le TP Mazembe, mais il ne doit pas oublier que nous, aussi, nous sommes la JSK, nous ne sommes pas n'importe quel club. C'est clair qu'on aura une partie difficile à gérer, mais dans le football tout reste possible. Sincèrement, avec tous les problèmes offensifs que rencontre la JSK, cette saison, pensez-vous qu'elle sera capable de remonter ces deux buts encaissés à l'aller et arracher la qualification ? Oui, bien sûr. On en est capables. La mission ne sera pas aisée, on le sait, mais que les supporters se rassurent, nous allons tout donner pour leur offrir la qualification. L'équipe est déterminée à gagner ? Evidemment. Si on devait sacrifier cette Coupe de la CAF, on l'aurait fait dès le départ. Il nous reste à présent 90 minutes à jouer et on fera tout pour emmener le club à la phase des poules. Ce dimanche, on jouera à fond nos chances, après, ça passe ou ça casse. Quelle impression vous a laissée cette équipe du TP Mazembe au match aller ? C'est une équipe très percutante, qui joue à fond ses attaques. Elle dispose d'attaquants vifs, qui savent faire la différence devant. Pour autant, j'estime que sa défense est prenable. On essayera d'en profiter. Vous appelez vos supporters à venir en force vous soutenir ce dimanche ? Oui, mais pas que pour ce match face au TP Mazembe. Nous avons vraiment besoin de leur soutien et on espère les voir en force lors des prochains matchs de championnat, car je le répète, notre priorité absolue reste le championnat. On doit absolument sauver le club de la relégation. En parlant du championnat, un calendrier démentiel vous attend après ce match face au TPM, avec notamment trois matchs en retard à disputer en huit jours. Comment comptez-vous gérer tout ça ? C'est clair que ça ne va pas être facile de gérer cette période, mais on n'aura pas d'autre alternative que de jouer ces matchs à fond pour espérer glaner un maximum de points. Nous n'avons plus droit à l'erreur. Si on veut vraiment sauver le club de la relégation, nous devons gagner un maximum de matchs. On essayera de bien récupérer, pour affronter cette semaine qui s'annonce cruciale pour nous. Parlons enfin un peu de la sélection nationale. Jeudi dernier, la FAF a nommé l'Espagnol, Lucas Alcaraz, comme nouveau sélectionneur. Votre avis ? A vrai dire, je ne le connais pas trop, mais si la FAF l'a choisi, c'est qu'elle sait ce qu'elle fait et qu'il a certainement les qualités pour prendre en main la sélection. Nous, en tant que joueurs, nous serons heureux de travailler avec lui et on lui facilitera la tâche. Pensez-vous qu'avec lui, la sélection peut rattraper son retard et se qualifier pour le Mondial 2018 ? Je ne sais pas si nous pourrons le faire, mais c'est sûr que tout reste possible. On a mal entamé les éliminatoires du Mondial, mais tant qu'il reste quatre matchs, on peut remonter la pente. Nous devons croire en nos qualités. Après, je pense que le plus urgent est de préparer et se focaliser sur le prochain match face au Togo. Justement, ce match face au Togo est prévu dans moins de deux mois. Pensez-vous que l'équipe sera prête d'ici-là, quand on sait qu'il n'y a pas eu de regroupement depuis la CAN ? Certes, il n'y a pas eu de stage durant le mois de mars, mais j'estime que les joueurs sont actuellement compétitifs avec leurs clubs respectifs et qu'au niveau de la préparation, nous seront prêts pour ce match face au Togo. On finira par cette question : Toufik Kourichi n'a pas fait appel à vous lors des précédents stage de l'EN A'. Pourquoi ? Franchement, je ne sais pas. Avez-vous échangé avec lui ? Non. D'ailleurs, je vous rappelle qu'avant la CAN aussi, on n'avait pas fait appel à moi pour cette sélection A'.