Pas trop bavard avec les médias, l'attaquant algérien de Courtrai KV, Idriss Saâdi, a néanmoins accepté avec la gentillesse qu'on lui connaît de répondre favorablement à notre sollicitation et de se livrer aux lecteurs du Buteur. Auteur d'un splendide but (un retourné ciseau) cette semaine avec sa formation belge, l'ancien sociétaire de l'AS Saint-Etienne a pu donc retrouver le chemin des filets après plus de deux mois sans marquer. Sur sa nouvelle situation au club, son avenir, mais surtout sa récente rencontre avec le nouveau coach national, et ses ambitions avec l'EN, Saâdi a répondu sans détour à nos questions. Un entretien intéressant qu'on vous invite à lire : Vous avez retrouvé le chemin des filets mercredi face à Lokeren après une longue période de disette. On imagine que vous êtes soulagé ? Non, pas soulagé. Je suis content comme ce fut le cas pour les buts que j'ai marqués avant. Ma situation est particulière car je ne suis que prêté à Courtrai. Donc, en cette fin de saison, le club prépare l'avenir et c'est ce qui explique que j'ai moins de temps de jeu depuis quelque temps. On comprend par là que vous ne serez officiellement plus à Courtrai la saison prochaine ? Oui, je ne serai pas là l'année prochaine. Vous allez revenir à Cardiff City ou bien opter pour une autre formation européenne ? Je suis encore lié par un contrat avec Cardiff. Donc, pour le moment, je vais retourner là-bas. Après, on ne sait pas comment le football fonctionne. On verra au moment voulu ce qu'il en sera, inch'Allah. Après la très belle saison que vous avez réalisée, on suppose que vous avez reçu beaucoup d'offres ? Je sais qu'il y a des clubs qui s'intéressent à moi, mais pour l'instant je suis en mesure de vous dire que je n'ai pas reçu d'offre officielle. La saison est à sa fin, comment vous la jugez sur un plan purement personnel ? C'est difficile de s'auto-juger mais dans l'ensemble, je suis content de ma saison, même s'il faut toujours s'améliorer et regarder ce qu'il ne va pas pour pouvoir progresser. Vous êtes resté plus de deux mois sans marquer le moindre but. Cela ne vous a-t-il pas affecté le moral ? Non, car lors de ces deux mois, il y avait trois semaines où on n'avait pas joué de matchs. Et comme je vous l'ai déjà dit, je n'ai pas beaucoup joué de matchs dernièrement. Donc, au final, il n'y avait rien d'inquiétant du tout. Parlons un peu de la sélection nationale. À l'image de plusieurs de nos joueurs professionnels, vous avez rencontré le nouveau sélectionneur national Lucas Alcaraz récemment. Quel a été son discours ? Il a parlé de son projet à la tête de la sélection, de ces principes à lui et de la ligne de conduite qu'il allait adopter. Son discours vous a séduit ? Oui. Quelle impression vous a-t-il laissée ? Une impression de renouveau pour la sélection et une envie d'emmener tout le monde de l'avant. Le coach vous a-t-il paru comme quelqu'un de rigoureux (à la Vahid Halilhodzic) ou bien plus un communicateur et ouvert d'esprit avec ses joueurs ? Les deux. Après, nous n'avons pas discuté très longtemps non plus. L'essentiel était de comprendre la ligne directrice du projet de la fédération. Peut-on déduire que le fait d'avoir rencontré le coach national signifie que vous allez être présent lors du prochain stage ? Non, ça ne veut rien dire du tout. Il a vu tous les joueurs, pas que moi. Le fait que le coach ne maîtrise pas le français peut-il constituer un problème, selon vous ? Non, pas du tout. De nos jours, dans le football moderne, on est amené à évoluer dans des championnats où on parle différentes langues. Tout le monde saura d'adapter, ne vous inquiétez pas. Le 11 juin prochain, la sélection aura à disputer un match extrêmement important face au Togo pour le compte de la première journée des éliminatoires de la CAN 2019. Comment voyez-vous cette partie ? Il faut que tout le monde soit prêt pour ce rendez-vous et aide la sélection à atteindre ses objectifs. Evidemment, pour réaliser ça, il faudra obtenir des victoires. Le public algérien est toujours sous le coup de la déception après la mauvaise CAN réalisée par la sélection. Appréhendez-vous les retrouvailles quand on sait que le match du Togo et même celui d'avant en amical face à la Guinée se joueront à domicile, au stade Mustapha Tchaker de Blida ? Non. Je pense qu'il faut tout faire pour reconquérir notre public. Cependant, je sais que le public algérien ne laisse jamais tomber sa sélection. Il faudra donc lui rendre ce qu'il nous a toujours donné. Optimiste donc pour l'avenir de la sélection ? Bien sûr, et pourquoi ne pas l'être ? Peut-être parce que la sélection reste sur une série de cinq matchs officiels disputés sans la moindre victoire... Certes, mais comme je vous l'ai dit, on veut tous repartir du bon pied et pour cela, il faut aussi être optimiste jusqu'au bout. Merci, Idriss, pour votre disponibilité. Pas de souci. À bientôt inch'Allah.