«Que Ryad nous rejoigne au futsal le plus tard possible» Dans l'ombre du petit frère Ryad (à gauche), Celim (au centre) et Mehdi Boudebouz se taillent une belle réputation dans le petit monde du futsal. Samedi, Ryad s'en ira affronter Bordeaux, le champion de France de Ligue 1 avec son équipe du FC Sochaux. Ses grands frères Celim et Mehdi tenteront, eux, de remporter la Coupe nationale de futsal avec le Collectif Europe Colmar. Tout-terrain, ces Boudebouz. Chez les frères Boudebouz, c'est un peu comme chez les Dalton, c'est «le plus petit l'patron». Du haut de ses 20 ans et de ses 53 apparitions en Ligue 1 sous le maillot sochalien, Ryad a déjà conquis toute la France du football. Et même un peu plus puisque la sélection algérienne compte bien l'emmener dans ses bagages en juin prochain lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud. «Oui, oui, c'est clair et net, c'est lui le boss parce que sur le terrain, il n'y a pas grand-chose à dire, c'est le plus fort», sourit Célim, 24 ans, le deuxième de la fratrie. «Il réussit au plus haut niveau et c'est notre grande fierté à tous. On est ses premiers supporters. Dès qu'on peut aller le voir jouer à Bonal ou ailleurs, on fonce. Il le vaut bien, c'est un artiste ! Et puis lui aussi, dès qu'il le peut, il vient voir nos matchs.» Chez les Boudebouz, il y a également le frère aîné : Mehdi, 28 ans. «Lui, il a un peu le même style que Ryad. C'est aussi un artiste, mais qui n'est pas reconnu», poursuit Célim. «Il a une très bonne technique individuelle. Il aurait aussi pu faire carrière, mais il a eu d'autres passions que le foot dans la vie. Il a longtemps arrêté de jouer, mais il revient fort.» «Que Ryad nous rejoigne au futsal le plus tard possible» Enfin, chez les Boudebouz, il y a donc Célim. Le boute-en-train. Le porte-parole du trio. «Le moins doué techniquement surtout», lâche-t-il, en éclatant de rire. «Disons que je suis un peu le besogneux du lot. Ce n'est pas pour rien que mes frangins m'appellent Brandao (Ndlr : l'attaquant de l'Olympique de Marseille). «Comme lui, je joue en pivot, j'essaye de défendre. Il ne me manque uniquement la queue de cheval ! Pour redevenir tout à fait sérieux, je sais que j'ai encore beaucoup de progrès à faire.» Le garçon est modeste. Car depuis le début de la saison, il est devenu l'un des joueurs cadres du Collectif Europe de Colmar, l'actuelle meilleure équipe de futsal de la région. «Il a vraiment franchi un cap cette saison», explique d'ailleurs son entraîneur Yildiz Yavuz. «C'est un des premiers joueurs que je suis allé voir il y a trois ans, quand j'ai eu l'idée de mettre sur pied cette équipe de futsal. Je ne le regrette pas. Si on s'apprête à disputer la demi-finale de la Coupe nationale (voir l'encadré), c'est un peu grâce à lui. Et à son frère Mehdi, aussi ! Mais lui est malheureusement blessé et ne pourra donc pas jouer ce week-end.» Alors que le petit frère prodige en découdra avec les Gourcuff, Chamakh et consorts sur la pelouse de Bordeaux, Célim représentera donc tout seul la «Boudebouz connection» sur le parquet de Reims. «J'ai intérêt à être à la hauteur, si je ne veux pas me faire chambrer par mes frères. Mais à l'image de toute l'équipe, je n'ai pas plus de pression que cela sur les épaules. Pour nous, cette phase finale de la Coupe, c'est du bonus. Nous retrouver parmi les quatre meilleures équipes de France, c'était franchement inespéré en début de saison. Notre club est encore tout jeune. J'espère qu'il grandira avec les années et qu'il deviendra incontournable dans le monde du futsal.» Pour cela, le Collectif Europe peut en tout cas compter sur Célim et Mehdi. Et rêver, pourquoi pas, de réunir un beau jour sous les mêmes couleurs le trio infernal. «En toute fin de carrière, c'est imaginable ! Un joueur comme Eddy Capron s'est bien reconverti dans le futsal. Mais on espère que ça se fera le plus tard possible. Parce que Ryad a vraiment une belle carrière devant lui. Un peu comme nous... mais à une autre échelle !»