«je ne critique pas Saâdane que je considère comme le maître des entraîneurs algériens et que je remercie pour sa confiance ces dernières années.» Quelles sont vos nouvelles ? Je vais bien. J'œuvre, avec mon club, l'ASO Chlef, à effacer la lourde défaite concédée en championnat contre l'USM Alger, qui avait provoqué la démission de l'entraîneur Ahmed Slimani. J'espère que cette défaite ne nous affectera pas beaucoup et que nous pourrons, à la faveur des derniers matches, atteindre notre objectif qui est de terminer parmi les six premiers. Parlons, si vous le voulez bien, de la sélection nationale et de ce qu'a déclaré à votre sujet votre ancien coéquipier, Ismaïl Bouzid... Sa franchise m'a beaucoup plu. Il a eu raison dans ce qu'il a dit. Je considère ce qu'il a dit sur moi comme une reconnaissance pour tout ce que j'ai donné à la sélection. Je l'en remercie vivement. Avez-vous quelque chose à dire sur votre mise à l'écart de la sélection qui ira au Mondial ? Je n'ai rien à dire à ce sujet. Le coach a annoncé la liste et il prépare la Coupe du monde. Si je critique la sélection dans ce contexte, je considèrerai cela comme une traitrise. Si j'avais voulu critiquer le sélectionneur, les joueurs ou les dirigeants, j'aurais dû le faire lorsque j'étais dans l'effectif et non pas en ce moment. El Hamdoullah, j'ai de bons rapports avec tout le monde et je souhaite à l'Algérie beaucoup de succès au Mondial. Doit-on comprendre par là que vous n'avez pas été affecté de rater le Mondial ? Lorsque tu te vois participer à tous les matches de qualification pour, à la fin, être écarté, c'est frustrant. Je ne parlerai pas des nouveaux joueurs appelés par le sélectionneur ou de nos chances au Mondial car participer au Mondial n'exige pas forcément d'avoir un très haut niveau comme Messi ou Ronaldo. Nous sommes une jeune sélection qui sera au Mondial après 24 ans d'absence. Pour des joueurs comme moi et quelques autres, c'était la dernière chance d'aller à une Coupe du monde. C'est la manière avec laquelle nous avons été écartés que je n'ai pas été digérée. Vous entendez par là votre remplacement par des joueurs méconnus comme Carl Medjani... Je ne parlerai sur aucun joueur convoqué car j'estime que le sélectionneur sait ce qu'il fait et connaît mieux que quiconque les besoins de l'équipe. Je parle de la manière avec laquelle nous avons été écartés, du moins en ce qui concerne ma personne. L'annonce faite par le sélectionneur après le match contre la Serbie de joueurs sur lesquels il ne comptera plus m'a beaucoup affecté car il y avait un manque de considération et de respect. Il aurait pu au moins nous en informer en premier avant de l'annoncer aux médias. Pourquoi ne pas avoir protesté à ce moment-là ? Parce qu'à ce moment-là, il n'y avait rien d'officiel. De plus, il restait encore trois mois avant le Mondial. Cependant, maintenant que le coach a rendu publique la liste des 25, il dit que les locaux sont faibles et n'ont pas le niveau de la Coupe du monde et répète même que les locaux ont eu des primes en contrepartie de leur contribution à la qualification. Je dis au cheikh Saâdane, avec tout le respect que je lui dois, que les motivations financières ne sont pas de la charité, mais un droit. Qu'avez-vous à répondre à l'affirmation de Saadane concernant la faiblesse du joueur local ? En vérité, il ne s'agit pas du discours du sélectionneur uniquement. Même la presse a longuement disserté sur ce sujet en affirmant que les joueurs locaux n'ont pas le niveau pour aller en sélection et qu'il faut faire appel aux professionnels. A ma connaissance, les joueurs qui ont combattu en Zambie, au Rwanda, au Sénégal et au Cap Vert ne jouent pas au Barça, à l'Inter ou au Real. C'était un mélange de pros et de locaux. Je me rappelle qu'à l'époque où nous jouions au fin fond de l'Afrique, descendant parfois dans des hôtels où il n'y avait même pas d'électricité, on ne disait pas de nous que nous étions une sélection de «social». Maintenant que nous sommes en Coupe du monde et qu'il y a l'argent et les moyens, on fait semblant de découvrir qu'il y a du social. Sommes-nous, les joueurs locaux, des Algériens dont la validité a expiré ? Vous semblez très affecté… Oui, je suis affecté que des gens dans la rue disent que Zaoui était en sélection parce que Saâdane faisait du social. Je le répète : je ne critique pas Saâdane que je considère comme le maître des entraîneurs algériens et que je remercie pour sa confiance ces dernières années. Je rappelle seulement que j'ai pris part à 6 des 13 matches de qualification pour la Coupe du monde, notamment lors du fameux match de Khartoum où j'avais participé aux dernières minutes à la place de Yahia, sauvant même une balle de but. Je mérite donc du respect. Je n'étais donc pas là pour le social !