Répondant aux questions des journalistes en conférence de presse, le coach national, Djamel Belmadi, a assuré qu'il a hérité d'une situation très compliquée et que pour espérer relancer la machine des Verts, il faut la mobilisation de tout le monde : «Les luttes d'égos sont présentes en sélection, ça tout le monde le sait. Y en a qui pensent que certains postes sont déjà acquis. Il y a eu des mouvements d'humeur et les choses se sont dégradées au fur et à mesure. La situation est chaotique. Les résultats ne sont pas là. Des mauvais comportements ont été signalés. Peut-être que cela était dû au défilement des techniciens. Il n'y avait pas un code disciplinaire précis. Désormais, les choses doivent changer.» «Je ne suis pas flic, les joueurs doivent se responsabiliser eux-mêmes» Et justement. Comment compte-t-il faire pour stopper tout cela et remettre de l'ordre dans le groupe, Belmadi a répondu : «Ecoutez, moi je suis là pour régler ces soucis. Il y en a plein, certes, mais je ne suis pas non plus flic. Je suis un coach. Les joueurs doivent adhérer à mon discours et se responsabiliser d'eux-mêmes. Un joueur qui a 25 ou 26 ans et qui a plus de 30 sélections doit se montrer responsable.» «Personne n'a le droit de jeter le maillot de la sélection» Comment réagirait le coach si un joueur venait à jeter son maillot pour exprimer son mécontentement ? Belmadi, qui sentait la question piège venir, a répondu : «Personne n'a le droit de jeter le maillot de la sélection. L'EN est quelque chose de sacrée.» «Je redistribue les cartes, mais pas éternellement» Djamel Belmadi a tenu un long discours avec ses joueurs lundi soir, comme il l'a confié : «Oui, j'ai tenu un discours aux joueurs pour leur expliquer mon mode de fonctionnement. Je sais que les joueurs étaient fatigués et me freinait à faire le constat de la situation et mettre au point certaines choses. Cette première entrevue s'est bien passée et il y en aura d'autres. Je leur ai dit que je vais redistribuer les cartes, mais pas éternellement.» «J'ai senti un groupe prêt à changer les choses» Et d'ajouter : «Au cours de mon discours aux joueurs, j'ai senti que ces derniers étaient prêts à changer les choses et en finir une fois pour toute avec cette difficile situation que traverse la sélection. C'est d'ailleurs pour cela qu'on est là.»
Il parle du retour de certains joueurs : «J'ai senti chez Feghouli une grosse envie de défendre le maillot» Par la suite, le sélectionneur national a évoqué les cas de certains joueurs, notamment ceux qui ont refait surface en sélection, à l'image de Sofiane Feghouli : «J'ai senti chez Feghouli une grosse envie de défendre le maillot. Même s'il joue peu actuellement avec son équipe, il a tout de même effectué une bonne préparation en enchaînant durant cette période d'intersaison. C'est un plus pour nous.» «Mbolhi, Halliche et Guedioura apporteront beaucoup au groupe grâce à leur expérience» «Il y a aussi des joueurs comme Halliche et Mbolhi qui cumulent un gros vécu en Afrique et qui peuvent apporter cette expérience au groupe. Idem pour Guedioura qui fait du bien au groupe, même s'il n'a pas été forcément tout le temps titulaire. Ces joueurs sont des rassembleurs. Quand le coach n'est pas là, il sait qu'il peut compter sur eux pour orienter les jeunes éléments.» «On ne peut pas exiger à Mahrez de jouer chaque week-end» Et d'ajouter : «Il est clair qu'il est important qu'un joueur soit compétitif pour qu'il rejoigne la sélection. Maintenant, c'est du cas par cas. Quand tu as un joueur comme Mahrez qui évolue dans un grand club comme Manchester City, tu ne peux lui exiger de jouer chaque week-end.» «Boulaya peut constituer l'avenir de la sélection et j'aurais voulu avoir Attal avec nous» «J'ai fait appel pour ce stage à un jeune joueur, Farid Boulaya, qui a un énorme potentiel et qui réalise une excellent début de saison. Il va connaître l'Afrique, lui qui peut constituer l'avenir de cette sélection prochainement.» Et d'évoquer le cas Attal : «Attal est un joueur sur lequel je compte. J'aurais voulu qu'il soit avec nous, mais il est blessé.» «ça aurait été intéressant de voir Ounas» Adam Ounas, de nouveau écarté de la liste, pourrait bien refaire son retour en sélection prochainement : «Ounas vient de jouer 45 minutes face à la Sampdoria, alors qu'il n'avait pas été utilisé auparavant. Ça aurait été intéressant de le voir de près, mais ce n'est que partie remise.» «Les invités ? On n'est pas à un mariage» Sous les ordres des deux anciens sélectionneurs nationaux, Lucas Alcaraz et Rabah Madjer, on avait droit souvent à des joueurs «invités» en regroupements. Cela ne devrait plus se faire avec Belmadi a priori : «Je n'ai pas à convoquer des joueurs en tant qu'invités. On n'est pas à un mariage. C'est bien de voir le joueur à travers la télévision mais il est plus intéressant de l'avoir parmi vous.» Il confirme le forfait de Soudani : «Des joueurs souffrent de petits bobos» Après Ayoub Abdellaoui, c'est au tour de Hilal Soudani de déclarer forfait pour le match de samedi : «Soudani et Abdellaoui sont forfaits pour le match face à la Gambie. Sinon, tous les autres sont aptes. Certains traînent toutefois de petits bobos, mais ce n'est pas trop grave. J'espère qu'ils seront prêts. On essaye de les ménager.» Il a dit aussi : «Est-ce que je jouerai avec une sentinelle ? Je ne répondrai jamais à cela car c'est un registre confidentiel» «Il y a des gardiens de qualité dans le championnat national, mais ils ne sont pas encore prêts pour le niveau international. Un gros travail doit être fait pour les aider à hisser leur niveau.» «On envisage en tant que staff de faire des regroupements avec les caoch de l'élite mais aussi les préparateurs physiques et les entraîneurs des gardiens, dans le but de partager nos connaissances.» --------- Une zone mixte pour ce jeudi matin Avant de s'envoler vers la Gambie, certains joueurs de la sélection auront à répondre aux questions des journalistes, à l'occasion d'une zone mixte qui sera organisée ce jeudi matin (9h45) au CTN de Sidi Moussa. Les photographes auront la possibilité de filmer le début de la séance d'entraînement prévue à 10h. Fermeture des portes à midi ! Contrairement aux habitudes, les portes de l'amphithéâtre qui a abrité, hier, la conférence de presse de Djamel Belmadi ont été fermées aux journalistes et autres photographes retardataires. Au moment où le coach a entamé sa conférence, plus personne n'a été autorisé à rentrer. Une décision prise par Belmadi, a-t-on appris.