Après les nouveaux arrivés dans le groupe… Les questions qui nous tracassent aujourd'hui par rapport au fait que le groupe des Verts a été chamboulé au tiers avec l'avènement de sept nouvelles têtes, ce sont celles liées à sa stabilité et à l'ambiance qui va y régner. Oui, quel sera le climat à l'intérieur de l'équipe, maintenant que les habitudes et les figures ont changé ? Qui sera avec qui et qui animera le groupe avec autant de tensions et d'incertitudes ? Les mines vont s'émousser au rythme des dangers de la concurrence De l'extérieur, les joueurs sont enviés, jalousés même par ceux qui n'ont pas été retenus par Saâdane dans la liste des 25 présélectionnés. Mais leur bonheur et leur fierté d'être dans de la partie au stage de Crans-Montana seront mesurés dès lors que la chasse aux intrus sera ouverte. Les mines joyeuses affichées à leur arrivée en Suisse deviendront aussi de plus en plus émoussées et laisseront paraître d'inévitables plis de tensions engendrée par une guerre totale de concurrence entre chaque joueur et sa doublure supposée au poste qu'il occupe. Qui aura la médaille en chocolat… suisse ? A commencer par les gardiens de but où l'on se livrera une bataille sans merci, jusqu'aux ultimes souffles de la préparation. La venue de M'Bolhi est stimulante pour Gaouaoui et Chaouchi, mais elle sera encore plus excitante pour Zemmamouche qui jure de bosser comme un forcené pour mériter sa place sur ce podium implacable. Et chacun de ces quatre Guerriers voudrait éviter de se retrouver avec une honteuse médaille en chocolat… suisse autour du cou. Personne ne veut repartir chez lui bredouille, la tête lourde des remords de l'échec. La concurrence au poste de numéro 1 sera rude, acharnée et impitoyable. M'Bolhi, la tempête que personne n'attendait ! Il est clair que ce M'Bolhi qui intéresse le grand Manchester United ne viendra pas pour faire de la figuration. Le tempérament de gagneur qu'il affiche dans son comportement sur le terrain avec son club et ses immenses ambitions futures lui donnent des allures d'épouvantail à vous en déstabiliser le plus inébranlable des concurrents. Il est arrivé à la dernière minute, sans s'annoncer, comme une tempête dévastatrice que personne ne soupçonnait. Il a soufflé tellement fort ces dernières semaines qu'il a fait retourner d'une bourrasque le nid douillet dans lequel se cajolaient Chaouchi et Gaouaoui. Comment cohabiter sans heurts ? Avec un telle rage, une telle envie d'y être au verdict final, on voit mal comment ces quatre compétiteurs vont faire pour cohabiter sans heurts et trouver une façade sincère à offrir pour nouer des liens amicaux entre eux. A moins d'être des anges… Mais diable que c'est dur de l'être dans de tels moments ! C'est clair qu'on voit mal comment ces hommes vont faire pour rester concentrés sur le terrain, sans montrer la haine qui va se dégager sur l'adversaire. Car avant d'être coéquipiers, ils seront d'abord des concurrents qui voudront dépasser tout le monde pour plaire au sélectionneur. Ils auront beau se voiler le visage de masques de gentleman, les tensions resteront apparentes et les reliefs de la rivalité jailliront de toutes parts pour trahir leurs desseins inavoués. C'est aussi cela le monde de la compétition, c'est aussi comme cela que le tri impitoyable de la vie se fait. Il n'y a de place que pour les plus forts du moment ! Qui animera le groupe comme le faisait «feu» Zaoui ? Les autres postes ne seront pas en marge de cette bataille interne. Certes, les nouveaux arrivés n'auront pas beaucoup de mal à s'intégrer dans le groupe, puisqu'ils connaissent pas mal de coéquipiers qu'ils ont déjà croisés dans le championnat de France, ou en sélection chez les jeunes des Bleus, à défaut de pouvoir le faire chez les Verts. C'est le cas de Bellaïd qui a des liens forts avec Matmour, M'Bolhi et Abdoun entre autres. Pareil pour Carl Medjani qui a joué avec Saïfi et qui connaît aussi bon nombre de ses nouveaux partenaires. Mais quelle sera l'ambiance dans les chambres de l'hôtel et sur le terrain ? Qui fera office d'animateur du groupe comme le faisait jadis (hélas, déjà jadis !) «feu» Samir Zaoui ? Verra-t-on les uns et les autres se rapprocher rapidement entre eux pour ne former qu'un bloc soudé qui leur donnera le pouvoir de réaliser des miracles ? On l'espère vivement. «Je suis sûr qu'il y a encore des joueurs qui sont contre ma venue chez les Verts», dixit Lacen Un fait est sûr, en substance : les visages ne seront pas aussi joyeux que par le passé. La confidence que nous a faite Medhi Lacen après son séjour d'Alger en est la parfaite illustration. «Je suis sûr qu'il y a encore des joueurs qui sont contre ma venue en sélection», dixit le joueur de Santander. Si lui avait fait ressentir cette froideur de la part de certains anciens, que dire alors des débarqués de la dernière heure et qui postulent à jouer les premiers rôles, légitimement d'ailleurs. A ce rythme, beaucoup risquent de se retrouver marginalisés eux aussi, au gré des humeurs ! L'on peut donc craindre le pire d'ores et déjà, si le bon sens collectif ne viendrait pas prendre le dessus sur les ambitions personnelles. Nul n'a le droit de jouer avec les sentiments du peuple ! Mais c'est parce qu'ils sont jeunes et un peu aigris par une saison morose et poussive passée avec leurs clubs respectifs, qu'on soupçonne encore quelques doutes sur l'ouverture d'esprit de certains parmi ceux qu'on pourrait nommer «les acculés de la vie». On parle de ceux qui ne voudront peut-être pas faire l'effort de calmer les tensions au sein du groupe. Car si revanchards il y aura, ces derniers devront savoir que la haine qui les animera ne ramènera rien de bon, ni pour eux ni pour l'Algérie. L'édifice merveilleux qu'ils ont réussi à ériger vaillamment au Soudan, à la place des pyramides égyptiennes, est encore fragile. Il a déjà été secoué lors de la demi-finale perdue contre ces mêmes Egyptiens, même avec la complicité d'un arbitre véreux, mais aussi le match contre la Serbie qui laissera sans doute des séquelles. «Ouin rahi la sécurité de l'EN ya les Verts !» Tout cela risque de faire effondrer bêtement ce monument qu'est devenue la maison des Verts, pour ne laisser que ces ruines que les Algériens ont assez vues par le passé et qu'ils ne veulent plus revoir de toute leur vie. Maintenant, si certains veulent persister dans ce dangereux entêtement, qu'ils sachent qu'ils auront droit à une haine perpétuelle, au lieu d'une reconnaissance éternelle. Qu'ils se rappellent constamment que nul n'a le droit de jouer avec les sentiments du peuple, encore moins avec d'aussi belles couleurs que celles de nos couleurs nationales. L'envie nous prend alors subitement d'oser leur crier à la figure un slogan devenu légendaire et qui se résume comme suit : «Ouin rahi la sécurité de l'EN ya les Verts !»