"Les feux des Verts s'allument de nouveau comme des braises dans cette station touristique, que surplombe le Glacier de la Plaine Morte du haut des ses 1500 mètres d'altitude." Les feux des Verts s'allument de nouveau comme des braises dans cette station touristique, que surplombe le Glacier de la Plaine Morte du haut des ses 1500 mètres d'altitude. Les cœurs s'embrasent et la passion se réanime de plus belle. La magie qu'exerce l'Equipe nationale sur ses millions de supporteurs va en augmentant, drainant sur son passage les récalcitrants de tous les âges. Une supportrice bien spéciale De la maman qui vient d'accoucher il y a à peine 18 jours et qui a tenu à se remettre debout, oubliant ses douleurs, juste pour tromper la tête de son nouveau-né dans l'ambiance des Verts tel un baptême religieux, aux vieilles dames enthousiastes qui lançaient leurs youyous du cœur, pour leur transmettre toutes sortes de tantras à l'algérienne, à même de haranguer leurs Guerriers avant la grande guerre de l'été. Elles et ils étaient tous là, heureux et impatients de dire à leurs idoles combien ils les aimaient. Il n'y a que les Algériens pour faire un tel vacarme ! Il n'y a que les Algériens pour faire un tel vacarme ! Oui, il n'y a que les Algériens pour rendre heureux ceux qui les croisaient sur leur chemin et qui retrouvaient un sourire que leur avait fait perdre leur quotidien morose. Ils étaient tous beaux à voir, drapés dans leurs tenues à dominance verte, pour brandir leur algérianité tel un étendard et fiers jusqu'au bout des griffes. Qui pourrait ramener une fille de 18 jours dans une poussette juste pour ne pas rater l'arrivée de joueurs de football ? Qui pourrait faire des milliers de kilomètres, rien que pour voir, l'espace d'une grappe de secondes, des sportifs ne dépassant pas la trentaine, à qui on veut offrir une vie éternelle et les ériger aux rangs de légendes ? Aucun peuple ne peut égaler l'Algérien sur ce plan Aucun peuple ne peut égaler l'Algérien sur ce plan. Aucune passion n'est aussi vive que celle des Algériens pour leurs Verts. Même pas celle que vouent les Sud-Américains pour leurs footballeurs. La preuve leur en a été donné sur place dans cet aéroport où des Paraguayens attendaient eux aussi leurs stars qui allaient sortir de la même porte que celles prise par les Verts. Les a-t-on entendus dans cette fête totalement algérienne lorsque le feu est allumé dans nos cœurs, rien n'est personne ne pourra plus l'éteindre. On frise toutes les folies ! Comme cette dame extraordinaire qui vient saluer les Verts, 18 jours seulement après avoir accouché. Une folie douce que seule une Algérienne est capable d'assumer et de vivre sans débordement. C'est cela que les étrangers ont du mal à saisir chez nous. Et c'est aussi cela qui fait qu'on soit réellement un peuple à part ! Jusqu'au tapis roulant des bagages ! L'aéroport de Genève n'a sans doute jamais vécu un tel délire. Les passagers qui transitaient par là ont tous eu un aperçu du bonheur des Algériens d'être mondialistes. Ils ont surtout compris pourquoi les Algériens ont tant tenu à battre l'Egypte d'abord à Blida, puis à Oum Dourman et surtout pourquoi ils voulaient tant arracher cette honorable invitation à la grande fête qu'est la Coupe du monde. On voyait sur tous les visages des supporters présents la joie et la fierté d'être Algérien. L'ambiance était tellement chaude que les policiers en faction en cet après-midi n'avaient pas vu comment ces Algériens s'étaient retrouvés à l'intérieur de l'aéroport, dans une zone strictement interdite. Ils s'étaient, en effet, faufilés comme des fantômes, pour se retrouver à attendre les joueurs, devant le tapis des… bagages ! Le tout, à l'aéroport de Genève, réputé pour sa sécurité sans faille. Et allez dire maintenant que les Algériens sont comme les autres !