"Le sélectionneur de l'Argentine, l'une des équipes favorites à la victoire finale en Afrique du Sud quoi qu'on en dise, a livré le fond de sa pensée, ses espoirs et ses convictions en vue de sa première Coupe du monde sur le banc." Le sélectionneur de l'Argentine, l'une des équipes favorites à la victoire finale en Afrique du Sud quoi qu'on en dise, a livré le fond de sa pensée, ses espoirs et ses convictions en vue de sa première Coupe du monde sur le banc. «Romero. Otamendi, Demichelis, Samuel, Heinze. Mascherano devant la ligne de quatre défenseurs, Jonas (Gutierrez) à droite, Di Maria à gauche. Veron juste devant, Messi libre et Higuain pour la mettre au fond… ». Il faut reconnaître que cette équipe d'Argentine a de la gueule sur le papier et que le football paraît simple, présenté de la sorte par un génie du ballon rond. Diego Maradona s'est livré cette semaine pendant une heure à la chaîne argentine Fox Sports. Lors de cet entretien exceptionnel, le sélectionneur de l'Albiceleste a donc révélé son onze type, le même qui a battu l'Allemagne le 3 mars dernier, et dévoilé sa recette pour aller chercher la Coupe du monde le 11 juillet prochain, à Johannesburg. «Il faut tout oublier. La saison qu'ils ont faite (NDLR : les joueurs), c'est du passé. Il va falloir avoir du cœur et laisser sa vie sur le terrain.» Diego avait sa méthode à l'époque. «Quand je partais jouer un Mondial, je disais à Claudia (NDLR : son ex-femme) : je t'oublie pendant un mois.» Madame devait apprécier… «On a beaucoup plus de chance qu'en 86» Dios, qui ressemble désormais surtout à Zeus avec sa barbe grisonnante, a reconnu que le ballon lui manquait. «Quand je vois les muchachos jouer, j'ai envie d'y aller», a-t-il glissé au reporter. Pas de quoi affoler les recruteurs, qui préfèreront sûrement miser sur Di Maria. Maradona s'est lancé dans un pronostic optimiste. «On a beaucoup plus de chances qu'en 86», estimant qu'à la différence du groupe qui décrocha le Mondial à ses côtés à Mexico, il dispose de «joueurs qui ont déjà remporté des titres». Evoquant le match Barça-Inter et le plan établi au Nou Camp par José Mourinho, dont il n'est pas vraiment un adepte, le plus célèbre des Argentins a également parlé tactique. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Diego a une vision très sommaire du football. «Veron, c'est mon Xavi» «Si tu as la balle devant la surface et qu'on te la pique, ça fait but. Maintenant si tu as le ballon au milieu du terrain, tu peux le faire circuler, le passer à tes coéquipiers... Même si je n'ai pas Maicon ou Zanetti, j'ai Heinze et Otamendi qui me rassurent derrière. Je ne leur demande pas de traverser le terrain et d'aller me faire des centres spectaculaires. Pour ça, j'ai Jonas (Gutierrez) et Di Maria. Ce que je demande à Pipa (Higuain) et à Léo (Messi), c'est qu'ils gênent la relance, rien de plus. Léo je ne veux pas le voir figé dans une zone (…). Léo a grandi en voyant Ronaldinho qui se mettait du côté gauche et n'en sortait pas. Eh bien Léo a fait la même chose à droite, en s'inspirant de «l'école Ronaldinho.» Aujourd'hui, c'est difficile pour lui de changer. Mais Messi, je le veux libre. Dans l'axe, il a tout le panorama du terrain qui s'ouvre à lui.» Visiblement plus fan du jeu flamboyant du Barça que du néo-Catenaccio intériste, El Pibe de Oro a sa petite idée pour mettre Messi dans les meilleures conditions en Afrique du Sud. «Mon Xavi, c'est Veron. Je veux que la Bruja imprime le tempo de l'équipe. C'est à lui de dire à Mascherano ‘On monte de quinze mètres' ou ‘Je descends jouer à tes côtés'. Je sais ce que veulent les gens, les gens veulent gagner et je veux gagner aussi.» On vous le disait, avec Diego, le foot c'est un jeu d'enfant.