C'est un après-midi cauchemardesque qu'avec vécu la JSK, à Médéa, dimanche dernier. Les Canaris, qui se sont préparés convenablement pour ce rendez-vous, se sont déplacés avec la ferme intention de gagner et d'enchaîner une 2e victoire. Malheureusement, ce qui s'est passé ne laisse personne indifférent par rapport à la hogra dont la JSK a été victime, notamment ce penalty imaginaire qui a été accordé à l'OM, quelques secondes seulement avant la fin de la partie. Le travail de deux semaines s'est évaporé à cause d'une erreur que le directeur du jeu pouvait éviter du moment qu'il était proche de l'action. Dans la même soirée, le président Mellal, qui était dans tous ses états, a été l'invité de l'émission 100% Foot diffusée chaque dimanche sur El Heddaf TV. Le premier responsable de l'équipe a évoqué plusieurs sujets notamment la grave erreur de Boukouassa. D'ailleurs, il n'a pas hésité à lancer un appel au président de la FAF, Zetchi, mais aussi au président de la LFP, Medouar pour intervenir. «Si vous croyez que je vais me taire aussi facilement c'est que vous ne me connaissez pas bien. Je ne laisserai jamais ce genre d'erreur passer sans réagir. Tout le monde a vu qu'il n'y avait pas penalty et que l'arbitre cherchait la moindre erreur pour avantager l'OM. Je ne vais pas me taire, j'irai voir Zetchi et Medouar pour tirer les choses au clair. Je ne bluffe pas, s'ils ne réagissent pas rapidement, on boycottera la suite du championnat.» «Ils doivent être des hommes et réagir rapidement» Toujours dans le même contexte, Mellal s'est montré direct avec les responsables du football algérien. Pour lui, ils doivent être des hommes et réagir rapidement en prenant des décisions fermes à l'encontre de l'arbitre Boukouassa : «Tout le monde a vu qu'il n'y avait pas penalty et que le huis clos n'a pas été respecté. Donc, les responsables du football doivent être des hommes et réagir rapidement. Ils doivent frapper d'une main de fer pour éradiquer ce genre d'erreur à l'avenir. Celui qui faute doit servir d'exemple.» «Je suis conscient, j'assume mes responsabilités» Interrogé sur le fait qu'il ait dénoncé ceux qui font la pluie et le beau temps dans le championnat, le patron kabyle a tenu à préciser qu'il n'a pas réagi sous l'effet de la colère mais qu'il était entièrement conscient : «Je suis conscient et je vais assumer mes responsabilités. Je n'ai pas agi de la sorte sous l'effet de la colère. Au contraire, je sais bien ce que j'ai dit et j'assume entièrement mes responsabilités. Je suis venu pour apporter et améliorer le football. Comment accepter qu'on nous propose d'arranger la rencontre alors que nous avons besoin des trois points ? Si l'OM mérite d'être rétrogradé, ce n'est pas à moi de le sauver.» «Le football doit se jouer sur le rectangle vert, pas dans les coulisses !» Selon Mellal, le football doit se jouer sur le terrain et non pas dans les coulisses : «Le football doit se jouer sur le rectangle vert et non pas dans les coulisses. Si on méritait de gagner à Médéa, de quel droit on a tout fait pour nous priver des trois points. Nous avons déjà perdu des points à Tizi Ouzou mais je n'ai jamais critiqué qui que ce soit. Au contraire, on applaudissait nos adversaires. Nous avons perdu contre le CRB mais à part les trois minutes de temps additionnel que l'arbitre a rajoutées, je n'ai rien dit. Je suis sportif avant tout.» «Me sanctionner pour avoir dénoncé l'arbitre ? Cette fois, c'est moi qui vais les sanctionner » Après avoir critiqué l'arbitrage et ceux qui gèrent le football algérien, Mellal s'est dit rassuré : «Je n'ai pas peur d'être sanctionné car je n'ai fait que dénoncer ce que je vois. Cette fois, c'est à moi de les sanctionner et non pas le contraire.» Il évoque l'agression dont il a été victime «Je ne pardonnerai jamais à ceux qui m'ont agressé» Comme tout le monde le sait, le président Mellal a été victime d'une agression dans son bureau il y a quelques semaines déjà. Les frères de l'ancien joueur Mesbahi se sont déplacés au siège de l'équipe pour discuter avec le président, avant que les choses ne dégénèrent. Evoquant cette affaire, il dira : «Je ne pardonnerai jamais à ceux qui m'ont agressé. Ils ne me connaissent pas, je ne vais pas leur pardonner car j'ai été surpris alors que je n'étais même pas présent au début. Certains ont tenté de régler le problème à l'amiable mais j'ai catégoriquement refusé.» «Trois agresseurs ont été arrêtés, les autres pas encore» Toujours dans le même registre, il ajoute : «Ce qui m'a le plus fait mal, c'est parce que j'ai accepté de réintégrer le jeune joueur par conviction. Je l'ai fait car j'ai pensé au joueur mais à la fin, ça s'est retourné contre moi. J'ai appris que trois agresseurs ont été arrêtés alors que les autres sont en fuite. Je tiens encore une fois à préciser que celui qui voulait discuter n'avait pas besoin de venir avec des armes blanches et des chaînes», avant de poursuivre : «J'ai été agressé alors que j'étais de dos, donc je ne pouvais rien faire. Mais le grand problème, c'est que tout s'est déroulé alors que la police était présente.» «Ceux qui ont semé la pagaille contre l'ESS ont été envoyés par des personnes que je connais» Dernièrement, des incidents ont été enregistrés à l'occasion du match JSK-ESS. De pseudo- supporters ont semé la pagaille alors que le match se jouait encore. Il a fallu l'intervention de certains joueurs et du président pour calmer les choses. D'après Mellal, les fauteurs de troubles ont été envoyés par des personnes qu'il connaît bien : «On regrette beaucoup ce qui s'est passé contre l'ESS. De pseudo-supporters ont été envoyés par des personnes que je connais bien. Mais qu'ils se rassurent, je suis au courant de tout et je réagirai au bon moment.» «J'avais avisé le chef de sûreté de wilaya» Quelques jours avant le match contre l'ESS, le président Mellal avait avisé le chef de sûreté de wilaya qu'un groupe d'individu s'organisait pour provoquer la pagaille : «J'avais avisé le chef de sûreté de wilaya. Je savais que nous n'étions pas à l'abri et qu'il y aurait des personnes qui essayeraient de nous saboter.» Recrutement «Au début de la saison, nous étions à deux doigts d'engager Naïdji» Meilleur buteur du championnat, Zakaria Naïdji a beaucoup intéressé la JSK en début de saison. D'ailleurs, Mellal l'a reconnu : «Effectivement, nous étions à deux doigts d'engager Naïdji en début de saison mais nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord.» «Aucun joueur de notre championnat n'est régulier» Dans un autre contexte complètement différent, le premier responsable du club le plus titré d'Algérie a été interrogé sur le fait que la JSK n'ait pas recruté des joueurs «stars» ou «confirmés». Mais la réponse de Mellal était la suivante : «Je ne suis pas le genre à recruter des joueurs avec des salaires faramineux puisqu'ils sont tous pareils. Aucun joueur dans notre championnat n'est régulier. Je n'ai encore vu aucun joueur qui fait gagner à lui seul une rencontre ou qui parvient à garder la même performance 5 journées de suite.»
Ses objectifs «Nous allons faire tout notre possible pour terminer sur le podium» A 6 journées de la fin de la saison, la JSK occupe toujours la deuxième place. Une performance à laquelle personne ne s'attendait, y compris le président Mellal qui s'explique : «En début de saison, personne ne s'attendait à un retour en force de la JSK. Autrement dit, les performances ont été réalisées grâce à un très grand travail des joueurs ou des membres du staff technique. Le maintien a été assuré, il reste encore des matchs à jouer, nous allons faire tout notre possible pour terminer sur le podium et participer à une compétition africaine même si le titre est toujours jouable.» «On ambitionne de former des joueurs» Si la direction de la JSK s'est lancée dans la construction d'un centre de formation et le lancement d'une académie de football, c'est parce que l'objectif est de former des joueurs talentueux qui seront d'un grand apport pour l'équipe première dans quelques années. C'est d'ailleurs ce qu'a dit Mellal lors de son intervention : «Notre objectif est de former des joueurs qui seront d'un grand apport pour l'équipe première dans quelques années. Pourquoi aller voir ailleurs alors que je peux compter sur les miens ? Je n'ai pas dit que nous n'allons pas recruter mais celui qui sera engagé doit être très performant avec de grandes qualités.»
Avenir de Dumas «Il a un contrat de deux ans,il n'ira nulle part» A l'approche de la fin de la saison, nombreux sont ceux qui souhaitent savoir si l'entraîneur Franck Dumas, auteur d'un parcours remarquable avec les Canaris, sera maintenu la saison prochaine. La question a été posée au président Mellal qui dira : «Dumas a un contrat de deux ans, il réalise un très bon travail, il sera avec nous la saison prochaine. Il n'ira nulle part.» «On avait évoqué Denis Lavagne, mais on a choisi Dumas» Evoquant le parcours du CSC et du grand travail que réalise Denis Lavagne, Mellal intervient et dira : «Je le voulais, j'avais tout finalisé avec lui du moment qu'on avait même évoqué le volet financier mais par la suite, nous avons décidé d'engager Franck Dumas pour plusieurs raisons. Aujourd'hui, on ne regrette rien. Le CSC réalise un bon parcours. Je profite de cette occasion pour féliciter les Constantinois pour la qualification en LDC.»
Prix du billet «1000 DA par mois, c'est très peu pour un fan» Depuis le début de la saison et avec les décisions prises, la direction a fixé le prix du ticket à 500 DA au lieu de 200 ou 300. Une décision qui n'a pas vraiment plu aux supporters dont la majorité sont des étudiants. Mais selon Mellal, 1000 DA par mois pour un fan n'est rien du tout : «1000 DA par mois, soit au moins deux rencontres, c'est très peu pour un supporteur. Parfois, ils dépensent cette somme rien que pour acheter des cigarettes.» «On souhaite les sensibiliser sur leur contribution au financement du club» «Si nous avons décidé de fixer le prix du ticket à 500 DA, c'est pour apprendre aux fans de participer au financement du club et d'apporter leur aide précieuse en achetant le ticket. Une manière pour que tout le monde y participe afin de permettre à l'équipe de revenir en force.» Départ de Belkalem «Il avait signé et résilié son contrat le même jour, il n'a pas quitté la JSK par la petite porte» Presque une année depuis son départ, certains pensent que la JSK a tout fait pour chasser son défenseur Essaïd Belkalem. Et lorsque Mellal a été interrogé à ce sujet, il a décidé d'apporter des explications : «Lorsque Belkalem était venu, il avait signé et résilié son contrat le même jour. Autrement dit, il a commencé à jouer avec nous mais son contrat était déjà prêt à être résilié afin qu'il puisse partir en fin de saison. Donc, les gens doivent être au courant de tout.» «Je regrette énormément le geste qu'il avait commis dans le vestiaire» Bien que l'affaire remonte à très longtemps, Chérif Mellal n'arrive pas à oublier le comportement de Belkalem dans le vestiaire, après la fin d'une rencontre de championnat : «Je regrette énormément un geste qu'il avait commis dans le vestiaire. Je ne m'attendais pas une telle réaction de sa part, il m'avait énormément déçu.» «Il a subi une énorme pression de la part des joueurs» «A un certain moment, il subissait une énorme pression de la part des joueurs. Donc, il ne pouvait pas les maîtriser, du coup on a estimé qu'il ne pouvait pas tenir son rôle de leader», ajoute-t-il. «C'est moi qui ai pris la décision de libérer la majorité des joueurs» Concernant les autres joueurs qui n'ont pas été maintenus à l'image de Ferhani, Radouani, Asselah et Yattou, il ajoute : «C'était avant l'arrivée de Franck Dumas et comme j'avais un projet en tête, je devais faire le ménage. Du coup, j'ai décidé de ne garder pratiquement personne. Je voulais injecter du sang neuf, je crois que je n'ai pas eu tort.»