"Les fans des Verts ont-ils été refroidis à ce point par la défaite contre l'Irlande qu'ils ne se sont pas déplacés à Nuremberg aussi massivement qu'ils l'ont fait à Crans-Montana ?" Les fans des Verts ont-ils été refroidis à ce point par la défaite contre l'Irlande qu'ils ne se sont pas déplacés à Nuremberg aussi massivement qu'ils l'ont fait à Crans-Montana ? La question demeure entière du moment que le coin dans lequel se sont isolés Saâdane et ses joueurs est tellement éloigné qu'il ne permet pas de donner des éléments de réponse tangibles. Pourquoi peu de supporters seulement ont suivi les Verts en Allemagne ? Est-ce en raison de l'éloignement ou simplement pour cause de temps pluvial et nuageux qui découragent les plus téméraires ? En Suisse, ils étaient des milliers à les suivre partout où ils se déplaçaient. On a vu même des compatriotes venir de loin, camper dans le parking de l'hôtel de l'Equipe nationale, guettant la moindre ombre «suspecte». Il y avait des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes. Il y avait même des bébés dont le plus jeune ne dépassait pas les 18 jours ! 10 autographes par jour, à tout casser ! C'est dire si la ferveur était palpable autour des Verts. Mais ici, à Nuremberg, point de tout cela. La pression est retombée de plusieurs crans, par rapport au grand… Crans-Montana. Les joueurs ne sont plus sécurisés comme ils l'étaient en Suisse et l'on ne pense pas qu'il faille les acheminer en hélicoptère encore une fois pour échapper à la foule. Car ici, les joueurs ne signent que cinq à dix autographes à tout casser, dont la moitié est réclamée par des supporters… allemands qui ne connaissent même pas les visages des idoles qu'ils convoitent. Rien à voir avec les centaines de signatures et de photos accordées à leurs fans en Suisse ou ailleurs. Fans de joueurs inconnus Il y en avait même des Algériens qui se trouvaient totalement perdus au milieu de tous ces internationaux qui ne leur disaient pas grand-chose en réalité. Pour preuve, la scène curieuse à laquelle nous avons personnellement assisté lors de la séance d'entraînement d'hier matin qui avait vu un supporter algérien, sans doute résidant en Allemagne depuis plusieurs années, qui s'est avancé avec un magazine dans lequel figuraient tous les joueurs algériens. Et, en tendant cela aux joueurs, il scrutait sur leur visage les traits de ressemblance avec ces photos. C'était à chaque joueur de chercher sa propre photo pour répondre à la demande ! Même les journalistes se trompent entre Guedioura et Medjani ! Pis, et cela restera dans les annales de la presse sportive algérienne, comme étant l'une des insolites les plus marquantes de l'histoire des Verts. Assurément, puisque l'un de nos confrères qui venait d'arriver à Nuremberg s'en est allé interviewer Carl Medjani en le prenant pour… Adlène Guedioura ! Le joueur, tout offusqué, a fait comprendre à son interlocuteur qu'il se trompait de personne et de ce fait, il ne pouvait pas répondre à des questions qui ne le concernaient pas personnellement. Et puis, comprenant qu'il s'agissait de Medjani, notre pauvre confrère (sans doute un correspondant) a tenté de se racheter en abordant cette fois le vrai Medjani par une autre question et lui dit : «Alors Mark,… » Là, Medjani n'en revenant pas, lui fit savoir qu'il ne s'appelait pas Mark, mais bien Carl !!! Il s'en alla aussitôt, comprenant que ce n'était pas son jour de chance. Le froid de Nuremberg ou celui de la défaite ? C'est donc plus ce genre d'anecdotes qu'on pourra retenir de ce début de stage à Nuremberg qui ne voit pas encore la même ardeur animée les supporters algériens. D'aucuns pourront penser que le début de la fin d'une belle aventure pourrait poindre le bout du nez, en raison de la froideur qui a suivi la défaite de Dublin. Déjà que les échos font état d'une déception profonde parmi les supporters en Algérie. Le scepticisme commence à gagner les cœurs des supporters qui voient mal comment les Verts vont faire pour arracher leur billet pour le second tour. Est-ce donc les conséquences de quatre défaites d'affilée depuis le match héroïque face à la Côte d'Ivoire qui sont à l'origine de ce laisser-aller inhabituel ? Ou alors c'est juste qu'on se trouve au beau milieu de la semaine et, de ce fait, les Algériens résidant en Allemagne et ailleurs en Europe seraient tous retenus par leurs obligations professionnelles ? Entraînement rythmé par Torino-Milano Croyant plutôt à la seconde version pour rester positif. Et dans le même élan, rappelons-nous plutôt de cette belle image de ces supporters venus par route de Strasbourg, après avoir roulé quatre heures durant pour encourager les Verts. Le sourire radieux de ces deux Algériens a illuminé le ciel obscur au-dessus du terrain d'entraînement de l'Equipe nationale. Abdelhalim Hamadou, originaire de Sétif, et Guerram Mohamed Billal, un Constantinois, sont arrivés avec de longs drapeaux algériens qu'ils avaient fière allure d'exhiber par-dessus bord sous le rythme d'un des tubes phares du groupe Torino-Milano. Le son des enceintes était tellement fort qu'il atteignait les oreilles des joueurs qui s'entraînaient à une centaine de mètres du parking. C'est d'ailleurs sur cette même chanson que les Verts avaient terminé la séance d'hier, dans une ambiance qui ne laisse aucun doute sur le bon moral du groupe.