"La satisfaction d'avoir gagné une équipe d'avenir et d'avoir bien joué." Il nous a fallu attendre 24 longues années pour revoir enfin l'Algérie prendre de nouveau part à l'un des plus prestigieux tournois de football à travers la planète. Une participation à une Coupe du monde, ça se mérite, c'est clair, et ça reste un exploit tout de même pour notre sélection d'avoir été présente cette fois-ci à ce grand rendez-vous mondial, compte tenu de ce qu'elle a vécu au cours de ces 10 voire 15 dernières années. Mais fallait-il se limiter qu'à cela pour autant et dire qu'on n'avait, dans tout les cas de figure, rien à perdre et tout à gagner ? Certainement non. En effet, beaucoup d'Algériens, et au vu des prestations fournies par le onze national durant ses trois rencontres dans ce Mondial, s'accordent à dire que l'EN pouvait aspirer à mieux dans cette compétition et nullement se contenter de cette 4e et dernière place du groupe, avec seulement 1point au compteur. Des satisfactions, il y en a eu aussi, certes, mais la frustration de n'avoir pas su comment profiter de l'opportunité d'accéder aux huitièmes de finale, pour la première fois de l'histoire du football algérien, demeure néanmoins assez forte et surtout poignante. La satisfaction d'avoir gagné une équipe d'avenir et d'avoir bien joué Après une série de matchs amicaux de préparation très décevante et pas du tout rassurante, avec à la clef de lourdes défaites enregistrées face à la Serbie et l'Irlande notamment, on appréhendait beaucoup du coté des supporters le rendement qu'allait avoir la sélection nationale durant le Mondial sud-africain. Le pessimisme était tel qu'on priait Dieu pour qu'il nous évite l'humiliation, surtout que face à des équipes comme l'Angleterre et les Etats-Unis, la tâche ne s'annonçait bien évidemment pas du tout aisée. Finalement, rien de cela ne s'est vraiment produit. L'EN nous a montré un tout autre visage et nous a tout simplement émerveillés dans sa production technique. Jouant simple et presque sans aucune pression, les coéquipiers de l'excellent Rafik Halliche ont réussi à tenir la dragée haute aux camarades de Rooney, en leur imposant contre toute attente le match nul et à bousculer presque jusqu'au bout aussi les Américains. Tout le monde a été unanime à dire après l'élimination de la sélection algérienne avant-hier que cette dernière avait du potentiel à faire valoir et de l'avenir aussi. «On a été éliminés, certes, mais on doit reconnaître aussi qu'on a gagné au cours de ce tournoi une équipe d'avenir, sur laquelle on pourra compter», disait sur un ton fier le sélectionneur national, Rabah Saâdane, au cours de la conférence de presse qu'il a animée au terme de la défaite concédée face aux USA. Aussi, on peut dire que l'Algérie a gagné un gardien de grande classe, en la personne de Rais Ouahab M'bolhi, et découvert d'autres talents qui pourront apporter beaucoup à l'avenir, à l'image de Fouèd Kadir et Ryad Boudebouz. La frustration d'avoir raté une réelle opportunité d'accéder aux 8es de finale On a, certes, bien joué et pas été ridicules dans ce tournoi, mais il reste que l'EN pouvait prétendre à mieux aussi. Nullement impressionnés par les Gerrard, Lampard et autres Donovan et compagnie, Bougherra and Co ont su garder leur sang- froid et développer du beau jeu malgré tout. Après une entame de parcours, disons-le, assez ratée, avec cette défaite bêtement concédée face à la modeste Slovénie, l'équipe a quand même pu se racheter tout de suite après, en arrachant un point mérité face à l'Angleterre. Un point qui a redonné de l'espoir à tout un peuple qui espérait tant voir sa sélection passer au second tour d'un Mondial, pour la première fois de son histoire. L'espoir était d'autant permis lorsqu'on sait qu'une simple victoire par deux buts à zéro face aux USA allait propulser nos Fennecs au paradis, si on peut dire cela comme ça, et ce sans se soucier du résultat de l'autre match du groupe qui mettait aux prises l'Angleterre avec la Slovénie. Malheureusement, l'exploit n'a pas eu lieu, puisqu'une autre défaite attendait finalement les Verts pour leur ultime sortie au pays de Mandela. La frustration était tout aussi grande quand on sait qu'ils ont été beaucoup à ne pas comprendre la philosophie de jeu du sélectionneur qui, au lieu de préconiser l'offensive, s'est contenté de gérer le résultat nul jusqu'à ce que Donovan ne vienne nous planter ce but assassin à la 90'+2. Abdoun et autres Boudebouz dont le public attendait vivement leur entrée en jeu, finiront par suivre l'intégralité du match à partir du banc. Pour quelle raison ? Le mystère demeure...