32 équipes, des milliards de téléspectateurs. Que la fête commence! Un, deux, trois. Le coup d'envoi va être donné pour le plus grand spectacle de la planète. Durant un mois, les peuples du monde entier, de n'importe quelle race ou de n'importe quelle religion, vont se tourner vers l'Allemagne où débute, demain, l'un des deux grands événements sportifs quadriennaux, la Coupe du monde de football, l'autre étant les jeux olympiques. Aucun autre événement, de quelque nature qu'il soit, ne peut susciter autant d'engouement, autant de passion. Pendant quatre semaines, le monde ne va parler qu'un seul langage, celui du football. Le culte du ballon rond sera prédominant. Au moment où la compétition de 2006 va débuter on ne peut ne pas avoir une pensée pour ceux qui l'ont créée. Cela fait 76 ans, en 1930, que la Coupe du monde est entrée dans les moeurs. Mais, à vrai dire, elle avait été «pensée» bien plutôt, aux environs de 1904 par les dirigeants de la Fédération internationale de football, association (Fifa) aux premiers desquels son président, le Français Jules Rimet. Ce fut la guerre 14-18 qui stoppa net le projet qui gagna les cartons de l'instance internationale, pour être ressorti en 1930, suite à la réussite du tournoi de football des jeux olympiques de 1924 et de 1928. 1930, l'Uruguay, médaillée d'or aux Jeux de 1928 fut choisie pour accueillir les 13 équipes appelées à disputer, ce qui restera pour l'histoire, la première coupe du monde de football. 13 équipes, toutes invitées par la Fifa parmi lesquelles, bien sûr, celle de l'Uruguay qui finit par l'emporter, devenant ainsi, le premier pays champion du monde de football. Que de temps a passé depuis! Seize autres compétitions mondiales ont eu lieu à ce jour, consacrant des champions et des stars. Seize championnats du monde qui, au fil du temps, ont su passionner les foules, notamment depuis 1966, lorsque la télévision s'est mise, pour la première fois, à diffuser des matches en direct. Le football dans les foyers, ce fut le point de départ de la grande réussite, mais elle décolla réellement avec l'arrivée du Brésilien Joao Havelange à la tête de la Fifa en 1974. C'est sous sa conduite que le football s'est transformé en business et que l'instance du football internationale est devenue une grande institution respectée de tous. Avec Havelange, l'argent s'est mis à couler à flots dans le football et la Coupe du monde à générer des bénéfices sans cesse croissants. Les moyens et techniques audiovisuels ont fait que le dernier Mondial, celui de 2002, a fait une audience cumulée, sur les 64 matches, de près de 40 milliards de téléspectateurs. La seule finale de cette année-là, entre le Brésil et l'Allemagne, avait été suivie par près de 2 milliards de personnes à travers le monde. Des chiffres à donner le tournis et, qui expliquent pourquoi ce sport, phénomène social par excellence, représente l'une des plus grandes réussites sur le plan économique. Ils seront 32 pays, à partir de demain, à se mettre à rêver de succéder au Brésil parmi lesquels, le Brésil lui-même. On dira que c'est exagéré pour des équipes comme celles du Togo ou du Paraguay mais le fait est que, lorsqu'on joue, c'est d'abord, pour défendre ses chances et, à ce titre, les Togolais comme les Paraguayens ou les joueurs des équipes modestes ont des arguments à faire valoir. Ne dit-on pas qu'aujourd'hui il n'y a plus d'équipes fortes et d'équipes faibles? Il reste qu'au jeu des pronostics, on est bien forcé d'avoir des favoris dont évidemment l'équipe du Brésil que les bookmakers donnent gagnante. Lorsqu'on se targue de posséder dans ses rangs des joueurs de la trempe d'un Ronaldinho, d'un Ronaldo, d'un Adriano, d'un Kaka et de bien d'autres vedettes, on ne peut que mériter le titre de favori numéro 1 de la compétition. A côté, on ne peut négliger l‘équipe d'Allemagne, certes très en deçà des espoirs placés en elle, mais, qui aura l'avantage de jouer devant son public. C'est là un atout considérable. Peut-on, également, omettre des sélections comme celle de l'Argentine dont on dit qu'elle serait la seule capable en ce moment de battre celle du Brésil, celle des Pays-Bas qui est capable, sur ce tournoi, de réaliser des prouesses, celle de l'Angleterre qui a la nostalgie de son seul succès en 1966, celle de l'Italie dont on rappellera qu'en 1982 personne ne l'attendait au départ mais, à l'arrivée, ce fut elle qui avait terminé première ou celle de la France au sein de laquelle Zineddine Zidane effectuera ses ultimes pas dans une Coupe du monde? Et puis, il y a l'Afrique qui a délégué, comme à son habitude, depuis 1998, 5 représentants. Cette Afrique, qui aura le redoutable et immense honneur d'accueillir le prochain mondial en 2010 et qui ne va plus à cette compétition pour amasser les échecs. Depuis l'Algérie et le Cameroun en 1982, notre continent a su faire valoir des arguments de victoire. En 2006, ce sont quatre nouvelles équipes qui ont fait le voyage pour la phase finale. Le seul habitué de la fête est la Tunisie déjà présente en 1998 et en 2002 et qui espère passer au moins le premier tour. Ce sera l'objectif des quatre autres, le Ghana, le Togo, l'Angola et la Côte d'Ivoire mais ils auront fort à faire, surtout le second nommé et le quatrième qui sont tombés dans des groupes des plus difficiles. Il n'empêche que, pour eux, l'essentiel sera d'avoir participé à la plus grande fête du football dans une ambiance, que l'on promet, du tonnerre. Un, deux, trois, partez et que le meilleur gagne.