«L'Algérie aurait pu mieux faire en Afrique du Sud.» Après une bien belle et riche expérience en Tunisie, vous voilà en exercice au Maroc. Apparemment, vous êtes très à l'aise au Maghreb… C'est exact, je me sens bien dans ma peau en exerçant mon métier d'entraîneur au Maghreb. C'est vraiment de belles expériences que je vis en ce moment. En Tunisie, j'ai pu décrocher plusieurs trophées et là je veux connaître de nouveaux challenges au Maroc. Ainsi est faîte la vie d'un entraîneur, constamment en déplacement. Vous arrivez à peine au WAC pour diriger la barre technique la saison prochaine, ça vous plaît déjà ? Oui, pas mal. Je trouve le climat agréable au sein de ce club qui n'est plus à présenter. C'est l'un des plus populaires du pays. Vous n'avez qu'à voir ce nombre impressionnant de supporters qui sont venus aujourd'hui suivre leur équipe, alors que le match n'est qu'une simple opposition amicale. Cela m'a vraiment donné à réfléchir, et je m'attends à des stades constamment plein lorsque la compétition va démarrer. Vous êtes quand même venu dans un club qui a terminé la saison à la première marche, leader de son championnat avec un challenge intéressant la saison prochaine, la Ligue des champions africaine ; vous y pensez déjà ? C'est l'une des motivations qui m'ont poussé à venir exercer mon métier au WAC. Je sais qu'il va falloir bien se préparer car cette échéance, que j'ai eu le privilège de remporter, nécessite de gros moyens, notamment sur le côté potentiel humain. C'est une compétition de haut niveau à laquelle les meilleurs clubs du continent africain y participent. Je pense que c'est un défi à relever et j'aime bien ce genre de mission. Aujourd'hui, votre équipe a disputé un match amical face à la JSK, quelle analyse faîtes-vous du match ? Nous sommes toujours en phase de préparation, je n'ai pas encore terminé mon programme. La preuve, j'ai utilisé tous les joueurs aujourd'hui même ceux qui n'ont pas encore paraphé officiellement leur contrat. Mon seul objectif était de voir comment l'équipe allait réagir, après une bonne période de préparation. Donc, je suis plutôt satisfait, mais ça reste quand même un exercice. Et la JSK d'aujourd'hui, comment l'avez-vous trouvée ? Elle n'est pas mal aussi. J'ai constaté qu'elle renferme de belles individualités, un groupe de jeunes joueurs qui sont appelés à progresser encore à force de travailler. Je connais un peu ce prestigieux club d'Algérie qui est de renommée continentale, on en parle beaucoup en Tunisie et même ici au Maroc. Avant de venir cet après-midi au stade, tout le monde disait que c'est une formation à ne pas sous-estimer. Elle est engagée en Ligue des champions africaine ; comment voyez-vous l'état actuel de l'équipe ? Je pense qu'il reste encore du travail à faire. Le potentiel humain existe, il suffit juste de bien le préparer. Cette compétition est tellement de haut niveau qu'elle a besoin de moyens importants, mais il y a un entraîneur à la JSK qui sait mieux que moi ce qu'il doit faire, il est entouré de plusieurs autres membres de son staff. Il va falloir beaucoup travailler, c'est notre monnaie actuellement, le travail seul paie. Permettez-nous d'aborde la Coupe du monde qui se déroule en ce moment en Afrique du Sud ? Allez y, volontiers. Vous qui êtes Brésilien, avez-vous des regrets de ne pas voir la sélection de votre pays atteindre la finale ; comme elle a toujours eu l'habitude de faire ? Oui, tout le peuple brésilien est déçu actuellement tellement nous avions les moyens de remporter ce trophée, le plus prestigieux du monde. On a perdu bêtement notre match face aux Hollandais. Le but pris en première mi-temps a fait très mal aux joueurs. Je soupçonne même qu'il y a eu quelque chose entre les mi-temps dans le vestiaire et qui a beaucoup influé sur le rendement des joueurs en seconde période. Franchement, je n'arrivais pas à retenir mes larmes, je n'ai pas reconnu notre sélection. Aussi, il y a un autre point que je voudrais ajouter. Lequel ? Le sélectionneur national brésilien aurait pu faire un meilleur choix des 23 joueurs qui sont partis en Afrique du Sud. Plusieurs éléments qui méritent leur place en ce moment ont été injustement écartés de la sélection. J'espère qu'en 2014, je serai à la tête de notre sélection nationale qui jouera à domicile la Coupe du monde, et je vous assure que je peux faire beaucoup de belles choses, notre peuple n'attend que ce rendez-vous. Et l'équipe algérienne, qu'avez-vous retenu de sa participation après vingt-quatre ans ? Franchement, je connais très bien le football algérien. Je ne suis pas resté sans savoir que plusieurs talents ont émergé à l'époque, Madjer, Belloumi et les autres... L'Algérie aurait pu mieux faire en Afrique du Sud. Quelle est la sélection africaine qui a retenu votre attention ? Beaucoup plus le Ghana, ensuite le Nigeria. Dans l'ensemble, le football africain a nettement évolué. Seulement, les entraîneurs des sélections africaines doivent mettre beaucoup plus l'accent sur l'aspect tactique. Les qualités techniques sont les mêmes dans toute la planète. Pensez-vous que le fait de jouer le Mondial en Afrique pour la première fois de l'histoire est une bonne chose ? C'est sûr, la FIFA a pris une bonne décision de permettre à ce continent qui a beaucoup donné à la balle ronde d'organiser la Coupe du monde. Plusieurs autres nations sont en mesure de l'organiser, c'est de cette manière que le football progressera et beaucoup d'autres talents émergeront.