«Je suis un admirateur de l'Algérie» A bientôt 65 ans, Bora Milutinovic s'est forgé la réputation de globe-trotter du football. Il a entraîné en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie, prenant en main plusieurs sélections durant des phases finales de Coupe du monde (le Mexique en 1986, le Costa Rica en 1990, les Etats-Unis en 1994, le Nigeria en 1998, la Chine en 2002, la Jamaïque en 2006…). Il n'est pas étonnant qu'il ait accepté de prendre en main, il y a quelques semaines seulement, les destinées de la sélection de l'Irak, championne d'Asie en titre. Dimanche, en match d'ouverture de la Coupe des Confédérations, les Irakiens ont tenu la dragée haute à l'Afrique du Sud, le pays organisateur. A la fin de la rencontre, il a bien accepté de répondre à quelques questions dans la zone mixte où les journalistes accrédités peuvent interviewer joueurs et entraîneurs. * Décidément, vous êtes inusable ! Après plus de 20 ans d'exercice à la tête de différentes sélections dans le monde, vous êtes toujours en fonction, cette fois-ci à la tête de la sélection d'Irak. Etes-vous toujours aussi passionné par le football ? Toujours, toujours ! Je suis passionné par le football et c'est une passion pour la vie. Je veux travailler avec les gens, leur procurer de la joie. * Vous avez travaillé dans les quatre continents, avec plusieurs sélections. Vous avez bien roulé votre bosse. Ne pensez-vous pas arrêter ? Non, car mon envie maintenant est encore plus grande que par le passé. J'ai tellement appris à travers mes différentes expériences que je sens que c'est le bon moment pour tout donner. Avec l'âge et l'expérience, je vois les choses différemment et je peux mieux anticiper les événements. Voilà pourquoi ma passion est restée intacte. * Prendre une sélection comme l'Irak à quelques semaines du début de la Coupe des Confédérations n'était-ce pas un sérieux défi à relever ? Oui, c'est un défi et ça ne me fait pas peur. D'ailleurs, je remercie les dirigeants de la Fédération irakienne de football de m'avoir contacté. Certes, j'ai pris mes fonctions il y a un mois seulement, mais vraiment, je suis content de la manière avec laquelle les joueurs ont joué. Je leur avais dit qu'il fallait faire ça, ça et ça et ils m'ont écouté. Ils ont beaucoup fait pour améliorer les choses. J'en suis vraiment fier. * Est-ce à dire que vous avez été agréablement surpris par le niveau des joueurs ? Je suis surtout surpris par le fait qu'ils ne se sont pas laissés impressionner et qu'ils se sont appliqués pour bien faire les choses. Ils sont très jeunes, sans grande expérience internationale, mais ils ont fait montre de beaucoup de discipline. * Vous avez entraîné des sélections africaines. Ne vous a-t-on jamais proposé de prendre en main celle de l'Algérie ? Jamais. Pourtant, je suis un admirateur de votre pays et, surtout, de Mekhloufi. * Vous le connaissez ? Bien sûr ! Tout le monde le connaît en Algérie. Il ne suffit pas de le connaître ou d'entendre parler de lui. Vous êtes jeune et vous n'avez pas eu la chance de le voir jouer. Quand on n'a pas vu Mekhloufi jouer, on n'a rien vu dans sa vie ! Cela dit, j'aime tous les pays du Maghreb : Algérie, Maroc, Tunisie… J'ai des amis là-bas. * Cela vous tenterait d'entraîner l'Algérie ? Vous savez, je suis toujours prêt à travailler n'importe où. Il suffit qu'on me fasse une proposition. J'espère seulement que Dieu me donne une bonne santé pour que je puisse travailler encore longtemps. * Qu'est-ce qui vous plairait dans la sélection algérienne ? Ce n'est pas le sujet aujourd'hui. Nous avons assisté aujourd'hui au match d'ouverture de la Coupe des Confédérations avec une très belle ambiance, beaucoup de couleurs et une organisation correcte. Je préfère rester sur cela. Entretien réalisé à Johannesburg par Farid Aït Saâda