«Je n'ai pas critiqué Saâdane dans la presse algérienne» Karim Matmour a été l'invité de l'émission «Ness Sport» diffusée avant-hier soir sur la chaîne Nessma TV. Profitant de sa présence en Tunisie pour passer quelques jours de repos, les responsables de ladite chaîne n'ont pas raté l'occasion de l'inviter pour s'exprimer sur la sélection algérienne et sa participation au Mondial. L'attaquant algérien a évoqué également son avenir au sein de son club Mönchengladbach et parlé d'autres sujets. «Je me suis illustré en Allemagne où on m'a donné une chance, contrairement en France» Au début de l'émission, Matmour a parlé du début de sa carrière ne manquant pas de rendre hommage aux clubs allemands. «J'ai débuté ma carrière professionnelle au sein du club de Strasbourg avant de rejoindre l'Allemagne où j'ai joué à Fribourg et Mönchengladbach. Je suis en Allemagne depuis six ans et je reconnais que si je me suis illustré, c'est parce qu'on m'a donné une chance là-bas en nous laissant le temps d'apprendre, contrairement à la France où on n'est pas patients avec les jeunes. Ces derniers sont contraints dans la majorité du temps d'aller monnayer leur talent dans d'autres championnats», dira d'emblée Matmour, en présence d'un autre invité, l'entraîneur Azzedine Aït Djoudi en l'occurrence. «J'ai inscrit deux buts seulement en sélection, mais ils sont très importants» A la question sur le peu de buts qu'il a marqués en sélection, Karim Matmour répondra : «J'ai marqué deux buts seulement en sélection, mais j'en suis fier, car il s'agit de buts très importants. Le premier, c'était à Blida contre l'Egypte dans le cadre des éliminatoires du Mondial. Un but qui a libéré mes camarades et leur a permis d'ajouter deux autres. Le deuxième, c'était contre la Côte d'Ivoire lors de la CAN en égalisant, avant que mes camarades n'ajoutent deux autres qui nous ont permis de battre une grande équipe ivoirienne. Même si j'ai marqué deux buts seulement, ils furent très importants.» «J'ai occupé cinq postes différents en Equipe nationale» En parlant de la participation de l'Algérie au Mondial, Matmour a préféré parler de lui d'abord : «La participation en Coupe du monde est un rêve d'enfance qui s'est réalisé. J'ai toujours souhaité faire partie d'une manifestation de telle envergure. Je ne vous cache pas mes sentiments durant toute notre présence en Afrique du Sud, d'autant plus que j'ai participé aux trois matchs disputés par l'Algérie. Je garde de bons souvenirs de cette participation que je considère positive.» «Oui, on n'a pas bien joué contre la Slovénie» Concernant le parcours des Verts au Mondial sud-africain, Matmour dira : «Je crois qu'à la fin de la Coupe du monde, il sera facile de nous critiquer et dire qu'il était possible d'atteindre la finale. Moi, je dirai qu'on a beaucoup souffert du manque d'expérience, car excepté Saâdane, personne d'autre n'a jamais participé à une phase finale de Coupe du monde. Je reconnais qu'on a mal joué contre la Slovénie, mais face à l'Angleterre et les USA, on a bien réagi, sauf que la chance n'était pas de notre côté.» «On n'a pas marqué tellement, on pensait plus à ne pas encaisser» A propos de la stérilité de l'attaque algérienne qui n'a pas marqué le moindre but lors de cette 19e édition de la Coupe du monde, le joueur de Mönchengladbach expliquera : «On s'est concentrés depuis le début sur la défense. On se disait entre nous que tant qu'on n'encaisse pas, cela nous évitera la défaite. Il était question seulement d'exploiter la moindre occasion en attaque, malheureusement on n'a pas pu attaquer avec un nombre suffisant de joueurs pour créer le surnombre devant. Tel était le schéma tactique élaboré par le staff technique depuis le début.» «On est une équipe qui ne marque pas beaucoup, mais la défense est notre point fort» «Vous savez tous que même si notre équipe ne marque pas beaucoup de buts, la défense est notre point fort. C'est le même constat lors des éliminatoires de la Coupe du monde où la défense a joué un grand rôle dans la qualification, sachant qu'on n'a pas marqué beaucoup de buts. Je ne dis pas cela pour critiquer qui que ce soit, surtout les attaquants, mais Dieu merci, nous possédons de solides défenseurs», a poursuivi Karim au sujet de l'attaque. «Il n'y a pas de clans au sein du groupe» L'animateur de l'émission n'a pas omis d'évoquer les problèmes dans le vestiaire qu'a vécus la sélection notamment la mise à l'écart de Yazid Mansouri : «Croyez-moi, je n'ai vu aucun problème durant tout le stage de Crans-Montana en Suisse jusqu'au dernier match contre les USA. Je n'ai pas remarqué également ces clans dont certains ont parlé. Il est tout à fait normal qu'un joueur puisse s'entendre davantage avec un autre joueur, mais cela ne veut nullement dire qu'il y avait des clans. Et je pense que dans n'importe quel groupe, il ne peut y avoir une bonne entente entre tout le monde.» «Je ne peux rien dire à propos de Boudebouz et Abdoun, Saâdane sait ce qu'il fait» Au sujet de la marginalisation dont ont souffert certains éléments de la part de Saâdane, notamment Boudebouz et Abdoun, Matmour n'a pas voulu s'exprimer : «L'entraîneur a son schéma tactique qu'il assume. Il est donc de son devoir de choisir les joueurs qui conviennent à son schéma. Je ne peux pas parler de n'importe quel joueur, l'entraîneur seul sait ce qu'il fait. Personnellement, je respecte ses choix même s'ils ne sont pas en ma faveur.» «Je n'ai pas critiqué Saâdane dans la presse algérienne» Concernant les critiques qu'il aurait faites contre la méthode avec laquelle la sélection algérienne a joué son premier match contre la Slovénie, Matmour a voulu clarifier ce point : «Je n'ai pas voulu critiquer Saâdane dans les déclarations que j'ai faites au Buteur. Ce que je voulais dire par contre, c'est qu'on n'a pas trop osé devant contre la Slovénie. Ce fut la raison pour laquelle on a raté la victoire. J'ai regretté le fait d'avoir été seul en attaque, alors que les balles n'arrivaient pas dans de bonnes conditions. J'insiste sur le fait que je n'ai pas critiqué l'entraîneur Saâdane dans la presse algérienne comme on veut le faire croire.» «On est capables de gagner la CAN 2012» Karim Matmour a évité de commenter, toutefois, la décision de reconduire Saâdane au poste de sélectionneur, se contentant de réagir au prochain objectif de la sélection, à savoir la CAN 2012 : «Notre équipe a tout l'avenir devant elle, car la majorité des joueurs sont jeunes. Je pense que nous sommes capables de remporter la prochaine CAN, après avoir atteint les demi-finales lors de la précédente édition. Mais pour ce faire, on doit persévérer dans le travail qui a été entamé il y a deux ans de cela.» «Il faut savoir garder les pieds sur terre» L'attaquant des Verts s'est montré très optimiste quant à l'avenir de la sélection algérienne : «Je crois qu'on est toujours capables de procurer encore de la joie au peuple algérien. On possède un excellent groupe mais nous devons continuer à nous sacrifier et nous préparer comme il se doit en prévision de nos prochaines échéances. Nous devons garder également les pieds sur terre, car on n'est jamais à l'abri de mauvaises surprises. Il ne faut pas trop rêver et être rationnels en se mettant dans la tête qu'on est toujours capables de réaliser le meilleur.» «Techniquement, on est meilleurs que les Allemands» Pour étayer ses dires, Matmour n'a pas hésité à faire une comparaison entre les joueurs de la sélection algérienne et ceux de la sélection allemande qu'il connaît assez bien pour les avoir affrontés en Bundesliga : «Du moment que je connais bien les joueurs de la sélection allemande qui a réalisé un bon parcours au Mondial, je peux dire que techniquement, le niveau de nos joueurs est supérieur à celui des stars de la sélection allemande. La seule différence qui existe est dans l'expérience et la façon de négocier leurs grands rendez-vous. Avec le temps, nous pourrons atteindre le même niveau, voire les dépasser.» «Le match contre le Maroc sera une fête entre nos deux peuples» En évoquant les prochaines éliminatoires de la CAN 2012 qui débuteront au début du mois de septembre, Matmour a répondu à la question de son interlocuteur qui a tenté de faire un parallèle avec le match Algérie-Egypte : «Le Maroc est un pays frère, c'est avec un grand plaisir qu'on l'affrontera. Je peux vous assurer que cette double confrontation sera comme une fête pour les deux peuples, que ce soit chez nous en Algérie ou chez eux au Maroc. Et que le meilleur gagne !» «Je soutiens Belhadj dans sa décision de jouer pour Al Sadd» Concernant la décision prise par Belhadj de jouer pour l'équipe qatarie d'Al Sadd et qui a suscité beaucoup d'interrogations, Matmour répondra : «J'ai eu vent de cette information ici en Tunisie et je ne peux que respecter la décision de Nadir (Belhadj), à l'instar de tout le public algérien. Il est le seul à connaître ses intérêts. Moi en tant que camarade en sélection, il est de mon devoir de soutenir sa décision et lui souhaiter beaucoup de réussite avec son nouveau club.» «A priori, je reste à Mönchengladbach» Concernant l'avenir du joueur, Matmour n'a rien voulu dire : «A priori, je reste dans mon club Mönchengladbach avec lequel je suis sous contrat pour deux saisons supplémentaires. Cela dans le cas où je ne recevrais pas d'importantes offres. Actuellement, je me trouve en Tunisie avec mes managers pour passer mes vacances et penser à ma prochaine destination.» «Je suis bien en Allemagne, mais je veux jouer dans un championnat dont le niveau est supérieur» «Je ne vous cache pas que je suis bien en Allemagne, après six ans passés dans ce pays. Mais j'aspire à mieux en songeant à jouer dans un championnat dont le niveau est supérieur à celui de l'Allemagne. Si je reçois une offre intéressante d'un autre club qui me convient, je ne la refuserai pas. C'est le moment de donner une autre dimension à ma carrière», a confié l'enfant de Tiaret. «Aucun souci avec le Jabulani, et la vuvuzela nous a empêchés de communiquer sur le terrain» En plus de l'Equipe nationale, Karim Matmour a parlé de deux choses qui ont caractérisé le Mondial sud-africain, à savoir le ballon Jabulani et la vuvuzela : «Je n'ai rencontré aucun problème avec le ballon Jabulani. Je me suis habitué à jouer avec en Allemagne où il est utilisé depuis janvier dernier. Pour la vuvuzela, je dois dire qu'on avait du mal à communiquer entre nous sur le terrain. Cela dit, on ne pouvait garder notre concentration sur le match.» «L'Espagne est l'exemple idéal du beau jeu» A la fin de l'émission, Karim Matmour s'est exprimé sur la sélection espagnole qui a animé, hier, la finale de la Coupe du monde contre la Hollande : «Je suis amoureux du jeu spectaculaire des Espagnols qui est porté vers l'offensive grâce à un jeu court fait de petites passes à une touche de balle. C'est l'équipe qui a régalé le plus le public dans ce Mondial. L'Espagne est un exemple du beau jeu et aucune équipe ne joue comme elle le fait si bien actuellement.»