«J'ai des affinités avec Halliche et Laïfaoui» Surnommé monsieur 50 % au Mouloudia, Mohamed Amine Zemmamouche a été l'un des grands artisans dans le sacre décroché par les Vert et Rouge. Cette saison, les Chnaoua attendent beaucoup de leur gardien de but qui a fait sensation en inscrivant un penalty en Coupe d'Algérie face à l'USMA qui est resté en travers de la gorge des Usmistes qui ont interprété ce geste comme étant l'humiliation de plus. Vous venez de concéder un match nul face aux jeunes de Polonia Bytom. Pouvons-nous avoir votre commentaire sur cette rencontre ? Ça a été un très bon match test pour nous face à un adversaire qui a montré une certaine agressivité durant la partie. Le plus important lors des matchs amicaux, c'est de travailler la cohésion du groupe, car il y a plusieurs nouveaux joueurs qui ont rejoint l'équipe cette saison. Justement, cet état d'esprit, qui a été la force de votre équipe la saison passée, existe-il toujours ? Bien sûr. Vous avez dû vous en rendre compte durant ce stage. Il y a une très bonne ambiance. C'est ce qui nous a permis de remporter le titre la saison passée. Vous êtes conscient qu'on attend beaucoup de vous cette saison, car vous allez devoir défendre votre titre ? Tout le groupe est conscient de notre mission. On sait que tout le monde va nous attendre au tournant. Nous allons être l'équipe à battre par excellence, car nous sommes les champions sortants. A nous de montrer qu'on est capables de défendre notre titre. Et pour cela, il nous faudra faire une très bonne préparation. Même lors des entraînements, vous n'admettez pas d'encaisser des buts… C'est comme ça qu'on pourra progresser. Personnellement, chaque jour je me fixe des objectifs et des challenges. Si on veut être parmi les meilleurs, il faut être très exigeant avec soi-même. Comment sont vos rapports avec Bouhedda qui a été recruté pour être votre doublure ? Bouhedda est un gardien de but qui possède de grosses qualités. C'est quelqu'un qui peut apporter un grand plus à l'équipe. Le fait d'être en concurrence avec Bouhedda va m'inciter à bosser encore plus pour rester au top. Il faut aussi savoir que le fait de jouer sur plusieurs fronts la saison prochaine devra donner la chance à tout le monde. Le mois sacré du Ramadhan approche à pas de géant. Ne craignez-vous que le fait d'attendre encore quelques semaines avant le coup d'envoi du championnat risque d'être préjudiciable au groupe ? C'est justement pour cela qu'il y aura des matchs amicaux à Alger et deux stages en Tunisie pour garder cette dynamique avant le coup d'envoi du championnat. Mais d'autre part, c'est une bonne chose de ne pas être contraint de jouer les matchs de championnat en plein mois sacré qui coïncide avec la période de chaleur. Sollicité de toutes parts durant le mercato estival, qu'est-ce qui vous a incité à rester au Mouloudia ? Pour être franc avec vous, je voulais renouveler bien avant la fin du championnat. Mais pour plusieurs raisons, nous avons retardé cela de quelques jours. Il savoir que deux semaines après la fin de saison, je me suis entendu avec les dirigeants pour une prolongation de contrat. Mais il paraît que ce qui a retardé la signature était l'aspect financier ? Il est sûr que l'aspect financier joue un rôle. Mais ce qui a retardé la signature du contrat, c'était le flou qui existait au niveau de la direction. Je ne pouvais m'engager sans connaître qui sera le président du club. Mais dès que tout est rentré dans l'ordre, j'ai signé juste avant le départ. Je dois préciser que Ghrib a tenu parole en respectant ses engagements. Je peux vous dire que si c'était uniquement une question d'argent, j'aurais signé ailleurs, car l'USMA et Annaba entre autres m'ont proposé bien plus que le Mouloudia. Le plus important est la parole d'un homme, non pas les billets de banque. Il y avait aussi cette possibilité de rejoindre l'équipe de Dijon qui me voulait. En tant qu'ancien Usmiste, comment avez-vous accueilli la venue de Amar Ammour dont certains pensent que sa carrière est derrière lui ? Ammour est un grand joueur qui peut apporter un plus à l'équipe. Son expérience et son vécu sont autant d'atouts qui peuvent apporter du métier au groupe, surtout en Coupe d'Afrique. J'étais très content en apprenant sa venue au club. En parlant de Ammour, quel regard portez-vous sur les nouvelles recrues ? Tous ont démontré durant ce stage qu'ils avaient des qualités. A nous de les mettre dans les meilleures conditions afin de faciliter leur adaptation. La direction du club a fait un recrutement très réfléchi avec le renforcement de certains postes sensibles. Je suis convaincu que les nouvelles recrues seront à la hauteur de la confiance placée en eux. Devenu la coqueluche des Chnaoua en l'espace d'une saison passée au Mouloudia, ne ressentez- vous cette grosse pression sur vos épaules ? La pression fait partie de la vie d'un joueur. Mais nos supporters doivent être patients avec nous. Qu'on gagne ou qu'on perde, il faut que les supporters soient derrière nous. On ne peut pas gagner à tous les coups. C'est ça le sport de haut niveau. J'espère aussi que nos fans viendront cette saison en très grand nombre au stade pour nous encourager, car nous aurons besoin de leur soutien pour relever les défis auxquels nous serons confrontés. En parlant de supporters, ils ont eu une attitude négative lors du derby face au CRB vous accusant même d'avoir arrangé le match ? Moi, je suis venu directement de Suisse. J'ai joué ce match avec l'intention de le gagner. Mais à aucun moment nous avons arrangé la rencontre. On aurait pu prendre un but dans les dernières minutes qui nous aurait coûté le championnat. Ce qu'il faut garder surtout, c'est que nous avons décroché le sacre onze ans après, et non ce nul concédé face à une équipe du CRB qui jouait elle aussi pour sa survie. Cela, il ne faut pas l'oublier. Michel veut hisser le Mouloudia, en termes de régularité dans les performances, au niveau de la JSK et l'ESS. Votre avis ? Le Mouloudia est un très grand club qui vient de rempoter le championnat après onze ans de disette. Il faut à présent gagner d'autres titres chaque saison. On n'a plus le droit de remporter des sacres après chaque onze ou vingt ans. On ne peut dissocier le nom de Zemmamouche de l'Equipe nationale. Votre retour parmi les Verts à dû vous réjouir beaucoup ? Et comment ! Qui ne voudrait pas jouer pour l'Algérie ? Il y a des challenges à relever avec les éliminatoires de la CAN et la Coupe d'Afrique des locaux qui se jouera au Soudan. Et surtout je veux me battre et me surpasser pour être le gardien numéro 1 de la sélection nationale. Vous semblez avoir tourné la page douloureuse de la Coupe du monde ? Il faut toujours se projeter vers l'avenir et ne pas voir derrière. Certes, j'ai été ébranlé par le fait de n'avoir pas été retenu pour le Mondial. Ce qui est tout à fait normal, car ce n'est pas tous les jours qu'on participe à un événement planétaire. Mais à aucun moment j'ai pleuré comme il a été relaté dans la presse. Vous savez, dans le sport de haut niveau, il faut savoir vivre avec les bonnes et les mauvaises expériences. C'est cela qui forge le caractère d'un sportif. En sélection nationale, quels sont les joueurs avec lesquels vous avez le plus d'affinités ? Il y a Rafik Halliche qui est comme mon jeune frère et Abdelkader Laifaoui qui est comme un grand frère. Il est d'une moralité exemplaire. Quels sont vos rapports avec Chaouchi qui vient d'être évincé de l'EN ? Chaouchi reste l'un des meilleurs gardiens de but en Algérie. Je sais qu'il a un cœur gros comme ça. Mais que voulez-vous, c'est le mektoub. Tout comme moi, j'ai connu cette situation avant le Mondial. D'ailleurs, mon entraîneur à l'USMA, l'Argentin Oscar Fullone, m'avait dit que tous les gardiens de but du monde sont des disjonctés, ils ne sont pas normaux. Votre absence au Mondial avait fait réagir plusieurs pros de l'EN…. Ils connaissent les qualités et ma valeur. Je suis avec eux depuis 2005, sous la coupe d'Ighil et Cavalli. Je profite de l'occasion pour remercier Ziani, Matmour, Yebda et Megheni. Au Mouloudia, quels sont les joueurs avec qui vous êtes très amis ? Amroune et Zeddam. C'est pour cela que vous grondez souvent Zeddam lors des matchs amicaux ? Même si d'autres font une faute, je hurle. Zeddam joue pas loin de moi, voilà tout. Comment comptez-vous passer votre mois de Ramadhan ? Je ne suis pas de ceux qui veillent très tard. Je reste à la maison. J'ai les taraouihs et les entraînements. Sachant que vous êtes encore célibataire, comment voyez-vous votre future épouse ? Actuellement, je suis fiancé. Et je compte me marier Inch'Allah très bientôt. Le plus important chez une femme, c'est l'éducation. Et il y a aussi le fait qu'elle ne doit pas bosser. Une dernière question pour conclure, ce penalty transformé en Coupe d'Algérie face à l'USMA est resté en travers de la gorge des supporters usmistes. Si l'occasion de le refaire se présente une nouvelle fois à vous, le referiez-vous ? Il faut que les supporters de l'USMA sachent que je n'oublierai jamais les années passées dans ce club qui restera gravé à jamais dans mon coeur. Mais maintenant, je défends les intérêts du Mouloudia. Le penalty que j'ai inscrit n'avait rien d'une prétendue revanche. Maintenant si j'ai l'occasion de le refaire, je pourrai remettre cela. En fait, tout dépendra du résultat du match.