Kemas : «Kombouare nous interdisait de faire le carême la veille et le jour du match» Deux jours seulement après le retour de Pologne débutera le mois sacré du Ramadhan. Un mois que certains joueurs du club attendent avec impatience. Vous avez bien compris, il s'agit des joueurs franco-algériens qui passeront pour leur plupart leur premier Ramadhan en Algérie. Durant leur carrière dans les différents clubs européens, les Mouissi, Sofiane, Kaddour et Kemas se sont souvent heurtés au refus de leurs entraîneurs de faire le carême. Nous avons profité de l'approche du Ramadhan pour connaître l'avis des Franco-Algériens sur ce qu'ils ont enduré durant leur carrière dans les différentes formations européennes à cause justement du jeûne. Kemas : «Kombouare nous interdisait de faire le carême la veille et le jour du match» Nous avons commencé notre tour d'horizon avec Khaled Kemas qui a fait ses classes au PSG. Le joueur nous a confié qu'il s'était heurté au niet de son entraîneur lorsqu'il était au PSG. C'était les seules fois où il était confronté face à un sérieux dilemme. Choisir entre le carême ou prendre part aux matchs de championnat. «Les seules fois où j'ai eu des problèmes à cause du mois du Ramadhan, c'était avec Antoine Kombouare qui était mon entraîneur en CFA du PSG. Il nous interdisait de faire le carême la veille et le jour du match. Il était hors de question pour lui d'observer le jeûne pendant les rencontres. Pour moi et certains d'autres joueurs musulmans, le choix était fait. Je préférais ne pas jouer que de rompre le jeûne. Dans les autres clubs, je n'avais pas ce problème», nous a révélé Kemas qui est aussi un pongiste avéré. Même Zemmamouche n'a pas pu contester sa domination au tennis de table. Mouissi : «Certains entraîneurs nous obligeaient à manger le jour du match» Idem pour Hicham Mouissi qui a connu la même mésaventure que Kemas. L'ex-joueur de Tournai a été, lui aussi, confronté au refus de certains de ses entraîneurs de faire le carême. «Durant ma carrière, j'ai connu des entraîneurs qui nous obligeaient à manger le jour du match. Personnellement, je donnais le maximum sur le terrain afin de prouver qu'on pouvait être performant tout en jeunant. Mais il m'est arrivé de ne pas le faire lors des matchs, car c'était très difficile surtout lorsqu'on jouait l'après-midi. J'ai hâte de vivre le Ramadhan en Algérie où tout le monde vit au rythme du mois sacré. En Algérie, je suis sûr qu'on ne va pas nous obliger à manger pour nous entraîner ou jouer des matchs», nous a confié Mouissi. Sofiane : «Avec les U17, il était hors de question de faire le jeûne» Nous avons poursuivi notre tour en sollicitant Youssef Sofiane qui, lui aussi, a connu des déboires à cause du mois sacré. «Pour les entraîneurs étrangers, il était hors de question de faire le carême les jours de matchs de compétition, même lors des entraînements. Personnellement, j'avais rencontré ce problème lorsque j'étais avec les U17 de France. Pour le sélectionneur, il était hors de question de jeûner. Par la suite, j'ai pu gérer tant bien que mal des situations similaires. Vivre le premier Ramadhan en Algérie constituera une très belle expérience pour moi», nous a dit le «Titi» mouloudéen. Kaddour : «C'était durant le mois de Ramadhan que j'avais inscrit six buts en championnat de Suisse» Même si Karim Kaddour a connu son premier Ramadhan en Algérie avec l'Entente de Sétif, le très sympathique joueur nous a raconté des anecdotes sur son expérience vécue durant son passage dans certaines formations européennes. «Lorsque j'étais dans l'équipe suisse d'Yverdon-les-Bains, j'avais comme entraîneur le père de Stéphane Chapuisat surnommé Gabet. C'était le Guy Roux national du championnat de Suisse. Lui ne m'a jamais contraint à manger lors du mois sacré. Contrairement à son adjoint Tagan, qui lui m'attendait au tournant en guettant la moindre occasion pour me faire des remontrances. Et je vais vous dire que c'est grâce au mois de Ramadhan que j'ai réussi l'une des mes plus belles saisons. C'était en 2007-2008. J'avais tout simplement inscrit six buts en championnat qui ont impressionné Gabet. Au fond de lui, il devait se dire que je devrais faire le carême toute l'année pour parvenir à réussir de telles performances. Lorsque j'étais en France, les entraîneurs que j'ai eus nous conseillaient de manger sans pour autant nous obliger à ne pas faire carême. Mais lors des matchs, il faut être irréprochable pour ne pas leur donner l'occasion de nous tomber dessus», nous a dit Kaddour avec un sourire qui en dit long sur son envie de réussir une grande saison avec le Mouloudia.