«J'ai croisé Brahimi ce samedi en championnat, et je peux vous dire qu'il reste toujours attaché à l'Algérie.» Passeur décisif contre Rennes, le meneur de jeu du FC Sochaux Montbéliard, Ryad Boudebouz, revient sur sa belle performance de ce week-end. Il avance que son équipe ne méritait pas de perdre de cette manière contre des Rennais pas du tout supérieurs. Détenteur de la meilleure note du match, attribuée par le très sérieux journal sportif français l'Equipe, Ryad revient aussi sur la prochaine sortie des Verts contre la République centrafricaine, prévue dans un peu plus de deux semaines. La victoire est impérative, estime le maître à jouer sochalien. Poursuivant son entretien exclusif accordé au Buteur, il raconte son face-à-face de samedi passé avec l'international franco-algérien de l'équipe de France E, Yacine Brahimi. Encore une belle production face à Rennes, un commentaire ? Oui, je crois avoir sorti un match plein contre Rennes. Je me suis très bien senti tout au long de ce duel et j'éprouvais beaucoup de plaisir à me livrer à fond contre une bonne équipe rennaise. Je me suis dépensé et je peux affirmer que sans ce but encaissé en toute fin de rencontre, la soirée de samedi aurait été plus prolifique pour moi. Justement, perdre un match lors du temps additionnel, c'est rageant… Je ne vous le fais pas dire, c'est une défaite qui fait très mal. C'est cruel de concéder un revers de la sorte. On a fait jeu égal avec Rennes sur son terrain, c'est dire que nous n'avons pas mérité de perdre ce match. Je pense que nous avons manqué de chance et de réalisme sur les actions de but qu'on s'est procurées, notamment lors de nos moments forts dans ce match. Passeur décisif sur l'égalisation de Perquis et plusieurs fois derrière les meilleures actions de votre équipe, vous assumez bien votre rôle de meneur de jeu à Sochaux… Dieu merci, ça marche bien pour moi en ce moment. Je me sens en pleine forme et j'essaye d'en faire profiter au maximum mes camarades. Pour revenir à votre question, à Sochaux j'ai plus de liberté sur le terrain. Le coach me donne plus de responsabilités dans la construction du jeu de mon équipe, et cela me convient parfaitement. C'est dans ce registre que vous aimeriez être utilisé en sélection ? Voilà c'est cela, j'aimerais tant avoir plus de champ de manœuvre en Equipe nationale pour faire profiter mes coéquipiers attaquants en bons ballons de but. Je veux évoluer dans mon poste de prédilection, c'est-à-dire un petit peu plus offensif que d'habitude. Vous avez été désigné meilleur joueur du match, samedi. Cela vous a-t-il réconforté ? Oui, mais cela ne nous a pas évité la défaite contre Rennes. Sur le plan personnel, c'est vrai que cette distinction m'encourage à continuer sur cette bonne voie. Je commence à évoluer à cent pour cent de mes moyens et j'espère que je vais maintenir cette belle forme pour mon bien, celui et mon équipe et aussi de l'EN. J'ose croire maintenant que le meilleur est à venir. Djebbour buteur, Abdoun, Ziani, Ghezzal et vous-même sortez des prestations rayonnantes avec vos clubs , mais en sélection on a cette impression que le jeu des Verts n'est pas si bon pour être performant, votre avis ? Je crois qu'on a besoin d'un peu plus d'automatismes sur le plan de l'organisation de jeu de notre Equipe nationale. Avec plus de matchs ensemble, on sera plus efficaces, c'est certain. On doit travailler notre cohésion pour soigner notre jeu collectif, notamment à l'approche des buts. Samedi prochain, à l'occasion de la réception de l'OGC Nice au stade Bonal, vous allez recevoir votre trophée de meilleur joueur du mois d'août, qu'est-ce que cela vous fait ? Franchement, ça me fait grand plaisir. Cette distinction m'incite à donner plus et à redoubler d'efforts pour rester sur cette bonne forme. Cette reconnaissance des supporteurs sochaliens me va droit au cœur. C'est un honneur pour moi. Pour ma part, je ferai tout pour les rendre heureux en contribuant aux succès de notre équipe. C'est aussi une fierté pour moi en tant qu'international algérien. Sochaux peine à l'extérieur, et la saison s'annonce difficile… Pas vraiment. On joue bien, on produit du beau football, et cela est encourageant. On est en début d'exercice, et on a tout le temps nécessaire pour rectifier le tir à l'avenir. Que nos fans se rassurent, l'équipe de Sochaux cette saison sera bien meilleure que celle de la saison écoulée. Il y a un bon potentiel dans ce groupe, et avec plus de matchs on sera encore plus compétitifs et performants. Revenons à la sélection. Je vous annonce que Abdelhak Benchikha sera votre futur entraîneur en sélection, votre avis ? Vous savez, je n'ai aucun avis à donner sur cette nomination du fait qu'elle relève de la responsabilité des dirigeants de la FAF. Cela dit, je lui souhaite toute la réussite avec la sélection. Moi, en tant que joueur de l'Equipe nationale, je resterai à la disposition de la sélection en répondant à chaque fois présent à la convocation du sélectionneur. Je tâcherai d'honorer l'objectif tracé avec les responsables de la FAF, à savoir la qualification à la prochaine CAN 2012, pour faire honneur à notre statut de grand pays d'Afrique. On est mondialistes, et on doit prouver que nous l'avons mérité. Notre devoir sera aussi de tout faire pour faciliter la mission au nouveau coach. Voilà tout. Vos camarades internationaux sont unanimes, la qualification passe par un succès à Bangui, est-ce votre avis ? Oui, je suis entièrement d'accord, c'est avec cet esprit-là qu'on doit se rendre en République centrafricaine le 9 octobre prochain. La victoire à Bangui nous replacera dans un meilleur couloir par rapport à nos concurrents directs dans ce groupe. Je ne vous apprends rien en disant qu'une victoire à l'extérieur est toujours bonne pour le moral. Pensez-vous déjà à cette rencontre ? C'est normal, nous avons une dette envers nos fans et, croyez-moi, nous sommes déterminés à tout donner pour rendre le peuple algérien heureux et fier de ses joueurs. Vous aviez croisé ce samedi votre ami Yacine Brahimi, comment se sont déroulées ces retrouvailles ? Oui, on s'est vus et on a discuté durant et après le match. On s'est échangé les vœux de l'Aïd et on a aussi parlé de la rencontre disputée samedi face à son club, Rennes. Sur une action du match, on s'est retrouvés face à face. Il m'a dit : «Je vais te dribler.» Je lui répondu : «Non tu ne passeras pas.» Est-il parvenu à vous déborder ? Non, j'ai pris le dessus mais c'était une anecdote amicale et très agréable avec un pote que j'apprécie beaucoup et qui sait plaisanter. Surtout, c'est un très bon joueur d'avenir. Avez-vous abordé le sujet de la sélection nationale ? Oui, il m'a demandé comment ça se passait pour moi en sélection algérienne. Il voulait aussi avoir des nouvelles de l'EN et de ses récents résultats. En vue d'un probable choix de sa part pour l'Algérie? Je ne peux être affirmatif à cent pour cent, mais je peux vous dire que Yacine (Brahimi) reste toujours attaché à l'Algérie. Après, vous savez, cela dépendra de son entourage et de ses convictions. Le dernier mot lui reviendra. Avec l'arrivée de Benchikha, une nouvelle ère commence pour l'Equipe nationale. Comment voyez-vous l'avenir de la sélection algérienne ? Vous savez, tout dépendra de notre réaction sur le terrain. On doit tout mettre en œuvre pour se relancer et éviter que le doute s'installe au sein du groupe. Pour ce faire, il est important de viser les trois points à Bangui. Maintenant, compte tenu de la qualité de notre groupe et des moyens mis à notre disposition par la FAF, on ne peut qu'envisager un avenir autrement plus radieux. Le tout c'est de mettre un terme aux mauvais résultats en allant chercher une bonne performance en République centrafricaine. Un dernier mot pour terminer cet entretien, Ryad? D'abord, je souhaite bonne chance au coach. J'espère qu'on va vite se ressaisir. J'ai envie de dire aux supporteurs que l'Algérie va rebondir et que ses joueurs sont prêts à tous les sacrifices pour leur redonner le sourire, afin de revivre ces agréables moments de joie vécus il y a quelques mois. Nos fans doivent nous faire confiance car c'est pour eux qu'on se livre à fond et sans calcul.