Bougherra : «Halliche, Yahia et moi avons juré d'accepter une place sur le banc sans sourciller» Même s'il n'a pas voulu chambouler l'équipe héritée de son prédécesseur, Abdelhak Benchikha a tout de même injecté du sang neuf dans la liste des 22 joueurs qu'il a retenus pour le stage des Verts avant le match du 10 octobre à Bangui, avec la présence d'Abdelmoumen Djabou. Bousculer, mais à petites doses… A voir la composante de son effectif, Benchikha ne semble pas avoir trop touché à la dernière équipe. On retrouve pratiquement 99% des éléments habituels. Ce qui laisse croire que le nouveau patron des Verts veut s'inscrire dans la continuité de ce qui se faisait, afin de ne pas trop choquer les joueurs. Mais le hasard fait parfois bien les choses. Car, même s'il ne tenait pas à bousculer le groupe en évinçant ceux qui ne rentreraient pas dans son projet initial, Benchikha sera obligé d'aligner une nouvelle composante et sans doute une nouvelle tactique face à la Centrafrique. Une défense à 4, avec Yahia à droite, comme face à la Côte d'Ivoire A commencer par la défense qu'il devra impérativement changer, lui qui a promis de se passer du 3-5-2, jugé «révolu» par beaucoup de techniciens. Benchikha aura à composer avec une défense à quatre, classique, avec deux latéraux de métier. Mais en l'absence d'un latéral droit, Benchikha composera avec ce qu'il a entre les mains, c'est-à-dire sans doute avec Yahia ou Bougherra qui ont tous les deux joué sur le côté. Contrairement à Rafik Halliche qui n'a jamais bougé de l'axe. Le nouveau sélectionneur décalera fort probablement Anthar Yahia sur le côté, se rappelant aux bons souvenirs du match qu'il avait livré en Angola, face à la Côte d'Ivoire. Bougherra : «Halliche, Yahia et moi avons juré d'accepter une place sur le banc sans sourciller» Un match qui demeure à ce jour la vraie référence de cette équipe. Benchikha va donc tenter de reconstituer ce noyau défensif, en espérant voir les automatismes revenir sans tarder. Yahia lui a déjà facilité la tâche en affirmant cette semaine qu'il était prêt à se sacrifier. Mieux que ça. Avant la Coupe du monde, Bougherra nous avait confié dans une interview ceci : «Nous nous sommes réunis Halliche, Yahia et moi et nous avons discuté de ce sujet. Nous nous sommes juré tous les trois que chacun de nous accepterait volontiers de rester sur le banc des remplaçants, sans causer de soucis à l'équipe. Nous sommes donc tous les trois prêts à s'asseoir sur le banc.» Une confidence qui prouve, on ne peut mieux, que Benchikha n'aura pas de problème à se faire dans ce sens. Benchikha va-t-il ramener aussi des remplaçants inutiles ? Mais rien ne dit qu'aucun de ces joueurs ne se blessera entre-temps. Comme c'est le cas d'ailleurs de Halliche qui, selon les prévisions, sera rétabli d'ici là. La défense ne sera donc pas trop chamboulée, sauf en cas d'urgence. Ce qui ne sera pas le cas du milieu de terrain offensif qui, en l'absence de Karim Ziani (il va se faire opérer incessamment), devra pousser Benchikha à composer, soit avec Boudebouz, soit avec Abdoun ou Amri. Ces trois joueurs, étant interchangeables en cours de match, pourraient être amenés à jouer tantôt à gauche, tantôt au milieu, en meneurs de jeu, laissant le couloir droit à Karim Matmour, nettement plus percutant à ce poste. Si un joueur est sélectionné, c'est pour le faire jouer Boudebouz, qui évolue en milieu offensif libre à Sochaux, a répété à maintes reprises qu'il ne se sentait pas très à son aise sur les côtés, bien qu'il fasse aussi des merveilles dans les couloirs. Il serait donc important de savoir maintenant si Benchikha va le faire jouer à son poste de prédilection ou l'utiliser comme le faisait Saâdane, car le problème de nos attaquants se situe en amont, c'est-à-dire chez ceux qui sont censés leur donner de bons ballons. Il serait également intéressant de voir si Abdelhak Benchikha saura éviter les erreurs de Saâdane qui faisait appel à des joueurs, sans jamais leur donner leur chance pendant les matchs. Car un élément sélectionné doit être mis dans le bain dès sa première sélection et non pas lorsque l'envie l'aura quitté et le doute installé. Djabou, l'atout majeur de Benchikha La présence de Djabou dans la liste des 22 est, en principe, un signal fort dans ce sens. Car il dénote de l'intention de Benchikha de personnaliser son équipe et, surtout, de répondre aux attentes des supporters qui réclament un peu plus de respect du «produit local». Sans faire dans le populisme, Benchikha gagnerait à accorder ses idées avec celles des supporters, lassés de voir Saâdane aller à l'encontre de ce qu'on lui réclamait. Il devra, en revanche, imposer ses idées, quitte à faire des déçus même au sein de l'équipe, histoire de montrer à tous que chacun aura sa chance avec lui dans cette équipe. Djabou est, en quelque sorte, son atout majeur, non pas sur le terrain, mais pour marquer de son empreinte son entrée dans le groupe. Ce sera un signe clair adressé à tous, pour leur signifier que les choses vont désormais changer et que nul ne sera indétrônable. Il suffira, pourtant, juste d'un peu d'audace et Benchikha n'en manque pas !