«On ne me dicte pas mes choix» Le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, a donné, hier, un point de presse, ou du moins qui semblait en être un, à la salle des conférences du complexe Mohamed-Boudiaf. Le «Général», comme il n'aime plus qu'on l'appelle, a mis fin aux «débats» au bout d'une vingtaine de minutes, au cours desquelles il a brossé un tableau exhaustif de son programme de préparation du match de la RCA, puis donné la parole à quelques rares journalistes pour poser leurs questions, sans pour autant leur apporter les éclaircissements escomptés. En gros, le nouveau sélectionneur était venu juste honorer un rendez-vous, et puis c'est tout. Sans donc trop tarder, Abdelhak Benchikha est entré dans le vif du sujet, à savoir ce très important déplacement des Verts à Bangui pour y affronter la République centrafricaine, le 13 du mois en cours. Un match que le sélectionneur dit ne pas être décisif pour l'avenir de l'EN dans ces éliminatoires de la CAN 2012. «Le match de Bangui ne sera pas décisif. Il est important, seulement. C'est vrai que nous nous déplacerons à Bangui avec l'intention d'imposer notre jeu et de revenir avec une victoire à même de nous relancer dans ce groupe. On se prépare pour. Mais je ne pense pas que cette rencontre soit pour autant capitale, comme l'était par exemple celle d'Oum Dourmane face à l'Egypte, le mois de novembre dernier. «Le groupe sera au complet demain» Côté préparation, le sélectionneur a dû annuler la séance d'entraînement de dimanche soir, car n'ayant pu réunir en tout et pour tout que quatre joueurs, des locaux en gros. Seulement, il a rassuré que le reste du groupe se complètera aujourd'hui, avec l'arrivée de Belhadj et M'bolhi, retenus tous deux en club. «Hier, nous avons vu l'arrivée de certains éléments. On a eu Bougherra, Halliche, Yahia et Medjani. D'autres devraient arriver toute à l'heure. Belhadj et M'bolhi ont fait savoir qu'ils ne seraient là que mardi, car ils joueront avec leurs clubs respectifs. Ce n'est qu'après qu'on se mettra au boulot», a fait savoir Benchikha qui s'est plus ou moins attardé sur son programme de travail pour les deux jours à venir. «Pour aujourd'hui (lundi, ndlr), nous avons prévu une seule séance d'entraînement. Mardi et mercredi, on attaquera avec du biquotidien. La séance de jeudi sera, par contre, consacrée au travail technico-tactique et les balles arrêtées. On tâchera de travailler certains aspects prédéfinis», expliquera-t-il. «Je me suis déjà entretenu avec Bougherra, Halliche et Yahia hier» Sur un tout autre volet, Abdelhak Benchikha a mis à profit ce premier stage à la tête des Verts pour faire connaissance avec les joueurs. C'est ainsi qu'il avait prévu des entretiens en tête-à-tête avec les joueurs durant les deux premiers jours. «J'ai fait connaissance avec ceux qui sont déjà là. Je me suis entretenu en aparté avec chacun d'eux. Hier, j'ai eu Bougherra, Halliche, Yahia entre autres. On a beaucoup discuté dans un cadre de franchise et de respect. Cette première approche a été très positive. Le courant est passé très facilement», a assuré Benchikha. «On espère récupérer Ziani, Matmour, Amri et Guedioura bientôt» Quatre joueurs ont, par ailleurs, déclaré forfait pour ce stage précédant le match face à la République centrafricaine. Il s'agit, comme chacun le sait, de Ziani, Matmour, Amri et Guedioura. «On a dû se passer d'eux, car ils ne sont pas en mesure de jouer. Tous souffrent de blessures diverses. On espère toutefois les récupérer en prévision de nos prochaines échéances.» «Lacen, Yebda, Boudebouz et Ghezzal ont retrouvé leur meilleur niveau» Abdelhak Benchikha s'est réjoui de l'état de forme de certains de ses joueurs. «Je suis de très près le parcours de tous les joueurs. J'ai constaté avec bonheur que certains ont retrouvé leur meilleur niveau. Je fais particulièrement allusion à Yebda, Lacen, Boudebouz et Ghezzal. C'est une bonne chose qu'on puisse compter sur eux pour le match de Bangui.» «J'ai supervisé la RCA face au Maroc, un sacré morceau !» Versant un peu ou beaucoup dans le discours de son prédécesseur qui avait tendance à gonfler la baudruche de ses adversaires, Benchikha voit donc en cette République centrafricaine un sacré morceau ! «J'ai pu les superviser seulement face au Maroc et pour dire les choses crûment, ils m'ont laissé une très bonne impression. C'est un sacré morceau dont il faudra se méfier.» (Il sourit.) Benchikha a, par ailleurs, refusé de divulguer les points forts et les faiblesses de l'adversaire qu'il dit préférer garder pour lui, en dépit de l'insistance des journalistes. «Une équipe est en train de préparer notre séjour à Bangui» Les conditions de séjour qui effraient tout le monde n'inquiètent pas Benchikha outre mesure. «Ça ne me pose pas de problèmes. On devra faire avec. Il faudra s'adapter. Nous avons déjà chargé une équipe de préparer notre arrivée. Une autre équipe s'envolera dans les prochaines heures pour Bangui pour tout mettre en place. Il y aura entre autres le cuisinier de la sélection. Non sincèrement, les conditions de séjour ne doivent en aucun cas entraver la bonne marche de notre stage. Il faut faire fi de tout ça», a-t-il assuré. «C'est le terrain qui dicte la stratégie de jeu» A la question de savoir comment compte-t-il organiser son système de jeu en l'absence d'un arrière droit de métier dans le groupe, Abdelhak Benchikha répondra que «les solutions seront dictées par le terrain. On ne peut pas, juste sur une théorie, envisager de jouer de telle ou telle manière. Le terrain, la qualité des joueurs que l'on a sous la main, l'adversaire, sont autant de détails qui décideront de la stratégie à adopter». Ce qui laisse supposer que le sélectionneur n'a pas encore tranché sur la stratégie qu'il adoptera face à la République centrafricaine. -------------------------------- Dans un message à peine voilé à Hannachi «On ne me dicte pas mes choix» D'un ton plus élevé, Abdelhak Benchikha a tenu à défendre ses choix. Réagissant à un commentaire du président de la JSK qui trouvait contestable la liste des 22 retenus pour le match face à la République centrafricaine, le sélectionneur donnait l'air d'être prêt à en découdre. «J'ai été chiffonné par les commentaires d'un président de club qui dit que ce n'est pas moi qui fait la liste. Voyez donc ! Eh bien, pour son bon savoir, je suis seul responsable de mes choix ! J'ai eu carte blanche de la part de la fédération. Personne, je dis bien personne ne me dicte mes choix», a-t-il asséné d'un ton sec. «Aucun président ne m'imposera ses joueurs» Poursuivant sur le même ton, Benchikha a tenu à avertir : «Aucun président ne m'imposera ses joueurs. Je n'ai peur de personne. Je suis quelqu'un d'intègre et je fais des choix en mon âme et conscience. Je le dis et je le répète, personne ne fourra son nez dans ce que je fais.» Voilà qui est clair. «Je ne peux pas juger un joueur que je ne connais pas» Sur les raisons qui l'ont poussé à reconduire le même effectif que son prédécesseur, à deux éléments près, Abdelhak Benchikha a répondu qu'il ne pouvait «écarter un joueur que (je) ne connais pas. Quelle explication pourrai-(je) lui donner, dans ce cas. Dans l'intérêt du groupe, (j'ai) préféré opter pour la stabilité. Du moins pour ce match. Après, rien ne dit qu'il n'y aura pas de changement à l'avenir. Seulement, cela se fera de manière progressive et intelligente.» «J'ai supervisé des joueurs ici, en France et en Italie» Benchikha a, par ailleurs, fait savoir qu'il avait pris le soin de superviser des joueurs avant d'arrêter la liste des 22 joueurs qui seront appelés à défendre les chances de l'Algérie dans ces éliminatoires à la CAN 2012, le 13 du mois en cours, face à la République centrafricaine. «Je ne dormais pas pendant tout ce temps. J'avais supervisé des joueurs du championnat, mais aussi ceux qui évoluent en France et en Italie. J'ai suivi quatre matchs du championnat algérien. Je suis allé voir Boudebouz, Medjani et Bellaïd, ceci pour dire que durant ces premiers 20 jours à la tête des A, je ne dormais pas.» ------------------------------------ Cas Lemmouchia «A ce que je sache, il a présenté ses excuses» L'autre question brûlante qu'avait abordée Abdelhak Benchikha lors de son point de presse éclair est celle inhérente au retour de Khaled Lemmouchia chez les Verts. Damné sous l'air Saâdane, le gaucher de l'Entente de Sétif a donc trouvé grâce aux yeux du nouveau sélectionneur. Qui pardonne chez les Verts ? Difficile à dire, mais l'important pour Benchikha est que Lemmouchia ait présenté ses excuses par écrit à l'ancien sélectionneur. «Lemmouchia a été rappelé, car le besoin s'est fait sentir. C'est un renfort que l'on sollicite et non un service que l'on rend. Nous avons besoin de lui pour ce match, on l'a retenu, sans plus. Je crois que Lemmouchia est sélectionnable dès lors qu'il a présenté ses excuses par écrit à l'ancien sélectionneur. La lettre est au siège de la Fédération, pour ceux qui en doutent. Le joueur a fauté, mais il l'a reconnu. On ne va pas lui couper la tête quand même !», s'est-il offusqué devant l'insistance des journalistes à connaître les dessous de la convocation de Lemmouchia. «Qu'est-ce qui me prouve qu'il a critiqué ses coéquipiers ?» Khaled Lemmouchia est donc de retour dans le groupe des Verts. Le choix a été fait d'un commun accord avec le président de la FAF, disent des indiscrétions. Maintenant, à charge à Benchikha de gérer sa réintégration dans le groupe. Si Yazid Mansouri avait démenti toute forme d'opposition qu'auraient formulée certains joueurs au retour du joueur, il n'en demeure pas moins que la polémique battait son plein avant que Benchikha ne vienne lui tordre le coup. «Et puis, qu'est-ce qui me prouve que Lemmouchia a réellement critiqué ses coéquipiers ? Rien !», a-t-il lâché sèchement. «Il faut le laisser tranquille», a-t-il ajouté.