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Mbolhi : «Contre l'Angleterre, je me disais : un Algérien n'a peur de personne»
Publié dans Le Buteur le 18 - 10 - 2010


«Je dis à Saâdane : merci d'avoir cru en moi !»
Dans cette deuxième partie de l'interview que nous a accordée Raïs Mbolhi Ouahab à Sofia, il parle de sa première convocation en équipe nationale, des matches qu'il a disputés en Coupe du monde, de la déconvenue de Bangui, de son algérianité et de sa relation avec Rabah Saâdane.
Quel est votre club préféré au monde ?
Je n'aime aucun club en particulier.
Même pas le Barça ou le Real ?
Jamais.
Quelle est l'équipe de vos rêves ?
Il n'y a pas d'équipe avec laquelle j'aimerais jouer en particulier. Certes, il existe de grands clubs par lesquels n'importe quel joueur aimerait passer, mais ce n'est pas à moi de choisir ma destinée. C'est Allah, mes capacités et un peu de chance. Si ça ne tenait qu'à moi, je préfèrerai jouer en Espagne ou en Angleterre.
Parlons à présent de la sélection nationale. Comment s'est faite votre premier contact avec les Verts avant la Coupe du monde ?
La première fois, c'est quand quelqu'un m'avait appelé pour m'informer que j'étais dans la liste des 25 pour le stage précompétitif. C'est ainsi que j'ai répondu à ma première convocation.
Qui vous l'a appris ?
Un ami qui m'a appelé de Paris. Il m'a dit que je figurais dans la liste des 25 annoncée par Rabah Saâdane dans une conférence de presse.
Tout cela alors qu'il n'y a eu aucun contact avant cela avec la Fédération algérienne de football. Le confirmez-vous ?
Oui, je le confirme. Il n'y avait eu aucun contact, sous quelque forme qui soit, avec la FAF avant l'annonce officielle de la liste. Ni avec un responsable de la fédération ni avec le sélectionneur ni avec aucune autre personne, excepté les quelques journalistes qui m'appelaient.
Vous avez été naturellement surpris par la nouvelle, non ?
C'est vrai que j'ai été surpris au début, voire abasourdi, car je n'avais eu aucun contact préalable avec la FAF. Cependant, il n'y avait pas le temps à l'étonnement car il y avait une Coupe du monde à disputer. Je suis entré alors dans une période de concentration car figurer dans la liste des 25 ne voulait pas dire forcément que je serai retenu à 100 % pour le Mondial. Il me fallait travailler pour être retenu parmi les trois gardiens de but pour la Coupe du monde.
Le 4 mai 2010 devrait être le plus beau jour de votre vie : convocation en sélection nationale et essais à Manchester United…
Je ne pense pas que ce soit le même jour.
Non, c'est bien ça. Vous aviez pris le vol pour Londres dans l'après-midi du 4 mai.
A vrai dire, je ne m'en rappelle pas.
Si c'était vrai, ce serait le plus beau jour de votre vie ?
Ce ne serait pas le plus beau jour de ma vie. Je pense que mes plus beaux jours sont à venir inch'Allah.
C'est du moins un jour particulier pour vous, non ?
C'était effectivement un tournant important et décisif dans ma carrière.
Quel a été votre sentiment, ainsi que celui de votre famille, après votre convocation ?
Tout le monde était content pour moi. Je ne vous cache pas que j'étais heureux moi aussi. Je me suis alors convaincu que je suis un homme de défis et de challenges et que, si l'Algérie s'est qualifiée pour la Coupe du monde, ce n'est pas pour aller faire du tourisme en Afrique du Sud. Je me suis dit que je ne devais pas me contenter d'être présent et qu'il fallait que j'essaye de jouer et c'est ce qui s'est passé.
La Coupe du monde était certainement un rêve pour vous…
C'est la compétition de football la plus importante et la plus prestigieuse au monde. Il n'y a pas de joueur qui n'espère pas y participer. El hamdoullah, j'ai eu la chance de jouer cette compétition.
Vous avez joué contre deux des meilleures sélections au monde. Votre commentaire ?
Du moment que je figurais dans la liste des 23, j'étais convaincu que je pouvais jouer à n'importe quel moment. Tout le monde m'a aidé à m'adapter et à m'intégrer. Tout s'était bien passé pour moi.
Disons-le franchement : vous avez exploité une erreur fatale de Chaouchi face à la Slovénie pour prendre sa place et vous imposer par vos prestations…
Les erreurs existent dans le football. Tout le monde peut en être victime dans un poste délicat comme celui de gardien de but. Moi aussi, je peux commettre des erreurs. Il arrive à tous les gardiens de but du monde de commettre des boulettes comme celle de Chaouchi. Cela dit, ma chance m'a été donnée par la suite et j'ai fait de mon mieux. C'est à vous d'en juger.
Comment expliquer que vous soyez entré avec aisance dans le match face à l'Angleterre ?
C'est vrai, je suis entré tout de suite dans le match. Dès l'instant où j'ai su que j'allais jouer, je me suis concentré sur la rencontre en me convainquant de la nécessité de réussir ma mission. Je m'étais fixé un objectif : ne pas encaisser de but. J'y suis parvenu avec le concours de tous mes coéquipiers en général et des défenseurs en particulier.
Vous avez quand même été auteur de parades décisives…
Je suis toujours motivé face aux grandes équipes. J'aime montrer ce que je sais faire. Ce jour-là, j'étais bien et je me suis senti serein. J'étais surtout concentré et c'était le plus important. D'ailleurs, c'était le cas aussi de tous mes coéquipiers. En vérité, c'est toute l'équipe qui avait fourni un gros match qui s'était terminé par le gain d'un point et un excellent rendement.
Vous avez quand même joué contre Rooney, Heskey, Gerrard et Lampard, des joueurs qui pèsent des centaines de millions d'euros, mais c'était vous la star du match…
Il ne doit pas y avoir de complexe dans le football. Nous sommes tous des footballeurs et, avant tout, des êtres humains. Il ne faut pas oublier le plus important, et c'était ce que je m'étais dit : je suis Algérien et je n'ai peur de personne. Nous, Algériens, avions suffisamment de détermination. De plus, nous n'avions rien à perdre dans ce genre de match.
A la fin de la rencontre, vous avez été certainement félicité pour votre rendement. Racontez-nous…
Non, je n'ai pas reçu d'éloges particuliers. Les 11 joueurs algériens et même les 23 méritaient d'être félicités. Tout le monde était heureux et content car le point a été récolté par tout un groupe et non pas par un joueur en particulier.
Vous étiez quand même fier de votre rendement, non ?
J'étais heureux du rendement de l'équipe et des efforts de tous mes coéquipiers. Ma fierté ce jour-là n'était pas par rapport à mon rendement, mais par rapport à ma première titularisation dans un match officiel avec l'Algérie, comme j'en rêvais.
Le rendement était acceptable, bien que les résultats ne soient pas probants. Comment était l'ambiance au sein du groupe ?
Nous avions une équipe formidable et un groupe encore plus formidable, que ce soit lors des stages en Suisse et en Allemagne ou durant le séjour en Afrique du Sud. C'était un groupe réellement soudé. Ce ne sont pas juste des mots. Nous étions comme un seul corps. Durant le Mondial, nous avons montré beaucoup de belles choses. Les gens ont été surpris de notre rendement. Franchement, c'était formidable, même si les résultats nous ont un peu trahis.
Quel était votre meilleur copain durant cette période-là ?
Foued Kadir. Je suis désolé qu'il soit blessé actuellement. Je lui souhaite de revenir rapidement.
Passez-lui un message à travers les colonnes du Buteur…
«Ne t'inquiète pas. Tous les joueurs subissent des blessures.» Je suis en contact avec lui. Son état s'est amélioré.
Il termine la période de rééducation fonctionnelle. Tout va bien pour lui. Inch'Allah, nous le reverrons très bientôt sur les terrains.
La responsabilité devait être lourde pour vous pour le match face aux Etats-Unis. L'avez-vous ressentie ?
Nous étions tous sous pression puisque nous n'avions qu'un seul choix : gagner. Toute autre option signifiait l'élimination. Les joueurs devaient tous donner le meilleur d'eux-mêmes sur le terrain. A la fin du match, avec notre défaite dans le temps additionnel, tout le monde était psychologiquement anéanti. Nous avions tout donné face aux Etats-Unis, mais nous n'avons pas réussi. Vraiment, nous n'avions pas eu de chance ce jour-là. Je considère l'élimination comme du mektoub, même si elle a été très amère.
Vous avez dû être très déçu d'avoir encaissé un but en dépit d'une très belle prestation…
Encaisser un but dans la dernière minute est ce qu'il y a de pire pour un gardien de but. Cependant, je n'ai pas eu à en rougir ce jour-là car j'avais fait de mon mieux. Toute l'équipe, et pas uniquement Mbolhi, a donné l'image d'une Algérie qui renferme de grands hommes.
Vous avez eu un titre symbolique, celui de meilleur gardien de but du premier tour suivant les notations de la FIFA, et vous avez été classé 9e meilleur joueur du premier tour. Que représente ce titre pour vous ?
Tout titre gagné est une excellente chose. Cela apporte beaucoup à un gardien de but. Cela ne doit pas pour autant me monter à la tête. Au contraire, je me dois de garder les pieds sur terre et continuer à travailler car je ne suis pas encore arrivé.
A votre retour en Algérie, avez-vous été surpris par l'accueil populaire et l'engouement des supporters ?
C'est vrai que beaucoup de gens étaient contents de moi et c'est formidable de trouver tout ce monde t'encourager, te soutenir, te suivre et te féliciter pour ton rendement. Ce sont des moments mémorables, mais j'espère qu'il y aura d'autres moments de ce type pour le peuple algérien qui, à ma grande surprise, est fou de football et mérite beaucoup de bonheur.
Ce sera difficile vu que, dans les qualifications pour la CAN, nous avons déjà perdu 5 points, encaissé 3 buts et marqué seulement 1 but, ce qui rend la situation de la sélection délicate…
C'est vrai que notre situation est quelque peu difficile, mais nous savons à présent ce qui nous reste à faire : gagner tous nos autres matches et glaner 12 points. Nous commençons à reconstruire une équipe et cela se fait graduellement. Nous avons de nombreux jeunes qui auront le temps de s'illustrer. Nous ne sommes pas encore éliminés et il reste de l'espoir. Inch'Allah, nous nous qualifierons pour la CAN-2012.
Même si la mission paraît en théorie difficile face au Maroc ?
Certes, ce ne sera pas facile, mais c'est dans les moments difficiles que s'affirment les grandes équipes. L'essentiel est de se qualifier et c'est à quoi nous nous attellerons.
Le rendement d'ensemble à Bangui a surpris tout le monde par sa faiblesse. Que s'est-il passé ?
Jouer à Bangui est différent de jouer en Afrique du Sud. Il y a des facteurs changeants, notamment l'adversaire qui est toujours différent. En République centrafricaine, nous avons perdu dans des conditions difficiles, sur un terrain en très mauvais état. Je ne cherche pas des excuses car la chaleur et l'état du terrain sont les mêmes pour les deux équipes, mais nous avons commis des erreurs impardonnables à ce niveau. A présent, il faudra que nous prenions tous nos responsabilités et que nous réagissions. Il reste des matches et des points à prendre. La qualification, si elle venait, n'en serait que plus savoureuse.
N'y a-t-il donc pas de crise au sein de la sélection ?
Non. Il ne faut pas réfléchir comme ça. Les journalistes finiront par provoquer une crise, eux et les gens qui entourent la sélection, s'ils persistent à parler ainsi. De notre côté, nous préférons faire ce qu'il y a à faire et laisser les gens parler.
Vous avez joué 5 matches en tant que titulaire, mais l'Algérie n'a pas encore gagné avec vous dans le but…
On ne peut pas gagner tout le temps et dans tous les matches. Il y aura des victoires à l'avenir.
Ne croyez-vous pas que vous avez supporté le poids de plusieurs matches, notamment les derniers ?
La pression touche tout le monde. Nous traversons une période difficile et ce n'est pas le moment de se lamenter. Il suffit de travailler et tout changera en notre faveur.
Le changement de sélectionneur a-t-il eu une influence sur vous à Bangui ?
(Il réfléchit longuement) Il y a un nouvel entraîneur, de nouvelles règles, mais nous nous y adapterons avec le temps. Ce sont des choses qui existent dans le football. Les entraîneurs viennent et s'en vont.
Votre avis sur la démission de Saâdane après le match face à la Tanzanie ?
C'est une question qui m'importe peu. Ce qui est demandé de moi est de jouer au football et non pas de commenter ce genre de choses.
Cette démission n'a-t-elle pas négativement influé lors de match de Bangui ?
C'est-à-dire… ?
Un nouveau sélectionneur qui n'a eu les joueurs que quelques jours avant le match, un nouveau plan de jeu, nouvelle mentalité…
Non, non. Nous y sommes habitués. Nous sommes tous des footballeurs professionnels et nous voyons souvent des entraîneurs partir et d'autres venir. Il ne faut pas nous cacher derrière ces prétextes fallacieux. Nous devons nous regarder dans un miroir afin de corriger nos erreurs plutôt que de chercher des prétextes. Nous devons agir en responsables.
Si vous aviez un message à adresser à Saâdane, quel serait-il ?
Saâdane est le premier sélectionneur à m'avoir fait confiance. Beaucoup de gens en Algérie ne croyaient pas en mes capacités et je ne sais pas pourquoi, mais «cheikh» m'a honoré de sa confiance et m'a permis de disputer une Coupe du monde. Je lui dis à travers votre journal : «Merci du fond du cœur !» J'espère que le message lui parviendra.
Vous dites qu'il y a eu beaucoup de gens qui ne croyaient pas en votre potentiel…
C'est une vérité.
Pourquoi ?
Parce qu'il ne me connaissaient pas et ne m'avaient pas vu jouer auparavant. C'est peut-être pour ça qu'ils étaient méfiants. Au Mondial, les choses ont été à mon avantage, mais cela ne veut rien dire car le plus important est de continuer. Actuellement, je suis bien, mais cela n'est pas suffisant pour rester au même niveau.
N'avez-vous pas un problème pour rester en contact avec la FAF qui trouve parfois des difficultés à vous joindre ?
Ne vous en faites pas, il n'y a aucun problème avec la FAF. C'est juste que, parfois, mon téléphone est éteint. Rassurez-vous : lorsqu'il y a un match, je serai au rendez-vous.
Quels sont vos rapports avec Mohamed Raouraoua ?
C'est un homme formidable qui m'a beaucoup plu. Lorsqu'il parle, on sent qu'il veut servir le football algérien.
Est-ce vrai que vous n'aimez pas beaucoup parler ?
Vous êtes journaliste, vous êtes avec moi et nous sommes en train de parler le plus normalement du monde, n'est-ce pas ? Je ne peux pas refuser de vous parler, mais je suis dans mon coin et je préfère y rester. Je n'aime pas les feux de la rampe. Je suis un type très réservé dans la vie. En un mot, je n'aime pas attirer l'attention.
Avant la Coupe du monde, vous nous aviez déclaré que vous vouliez défendre les couleurs de l'Algérie. Pourquoi ce choix ?
Parce que c'est le choix du cœur. Ma mère est Algérienne, ainsi que ma grand-mère. C'est ainsi que j'ai été élevé. Je me sens Algérien à
1 000 000 %. Je ne sais pas pourquoi on m'interroge sur la raison du choix de l'Algérie. C'est une question qui me dérange. J'ai fait mon choix de manière naturelle. Je n'avais pas à réfléchir où j'allais partir car, comme je vous l'ai dit, j'ai été élevé suivant les traditions algériennes et les coutumes du bled.
Vous dites que vous êtes Algérien à 100 % et qu'il n'y a aucun doute là-dessus…
Pourquoi y aurait-il un doute ? Le doute n'est pas en moi. Je suis Algérien dans mon sang et dans mon cœur. C'est pour ça que je suis étonné lorsqu'on me pose cette question.
Vous dites que vous avez été élevé suivant les traditions algériennes. Comment cela ?
Ma mère et ma grand-mère m'ont élevé à l'algérienne. Je pratique les coutumes algériennes et continuerai à le faire. Je ne changerai pas.
Pratiquez-vous le jeûne durant le Ramadhan ?
C'est sûr ! Je jeûne tous les jours de Ramadhan, sauf les jours de match que je rattrape par la suite. J'ai déjà rattrapé les jours où je n'ai pas jeûné cette année. Il y a des joueurs qui jeûnent durant les jours de match et je respecte ce qu'ils font pour être fidèles à leur religion. Si je mange les jours de match, c'est pour être en possession de tous mes moyens et ne pas commettre une bourde faute d'une bonne concentration.
Est-il vrai que vous avez eu un problème à l'Olympique de Marseille à cause de la prière, suivant les affirmations de votre mère ?
Non, c'est faux. Je ne sais pas qui a écrit ces choses en les attribuant à ma défunte mère. Je n'ai jamais rien entendu à ce sujet. J'entends parler de cela pour la première fois.
Après votre convocation en sélection nationale algérienne, savez-vous que des Egyptiens ont mené une campagne médiatique contre vous ?
Non. C'est vous qui me l'apprenez. Qu'ont-ils dit au juste ?
Ils ont mis en doute votre islamité…
C'est leur problème. Ce qu'ils disent ne m'intéresse pas. Pourquoi commenter ces âneries ? Ils n'ont pas supporté d'avoir été éliminés de la Coupe du monde et, en tant qu'Algériens, il faut nous attendre à des réactions de ce genre de leur part.
Ne vous ai-je pas surpris par cette assertion ?
Pourquoi serai-je surpris ? Je me moque d'eux et me donnent une grande envie de rire de leur crédulité.
Pourquoi lancent-ils ce genre de rumeurs, selon vous ?
Je ne sais pas, franchement. Il faudra leur demander. Personnellement, ils ne m'intéressent pas.
A ce jour, vous n'avez pas visité Maghnia. N'est-ce pas injuste vis-à-vis de la ville de votre mère et de vos ancêtres ?
Le problème est que je n'ai pas beaucoup de temps. Vous connaissez le rythme d'un joueur professionnel : succession des matches avec le club, matches avec la sélection. Cependant, en décembre, je la visiterai.
Avez-vous de la famille là-bas ?
Oui. La famille de ma grand-mère. Son nom de famille est Ouahab et elle habite actuellement en France, mais il y a sa famille là-bas.
Quel a été votre sentiment en posant vos pieds sur le sol algérien ?
Je suis venu en Algérie après la Coupe du monde. C'est vrai que c'était la première fois que je humais l'air de l'Algérie. Je me suis senti très bien, parmi les miens, et pas du tout étranger car j'étais Algérien au milieu des enfants de mon pays qui m'ont adopté et aimé grâce à Dieu. J'ai ressenti beaucoup de choses positives. C'est une visite inoubliable.
Parlons de la face cachée de votre carrière. Comment êtes-vous venu au football ?
J'ai commencé au Racing 92 à Paris. De nombreux joueurs évoluant dans de grands clubs sont passés par ce club. Je n'ai pas leurs noms en tête. C'était dans la catégorie des U13.
Vous y êtes inscrit seul ?
Oui, tout seul. Puis, je suis parti au Red Star où j'ai connu mon coéquipier en sélection, Habib Bellaïd. A l'âge de 16 ans, l'opportunité m'a été offerte d'aller à l'Olympique de Marseille où je suis resté 4 ans.
A Marseille, avez-vous croisé des joueurs algériens ?
Il y avait Khelifia, qui avait joué en sélection des jeunes. C'était mon ami et il l'est resté à ce jour. J'en profite pour lui transmettre mes salutations.
Comment les choses se sont-elles passées à Marseille ?
L'OM est un grand club en France. Durant les 4 ans où j'y suis resté, j'ai tout appris. J'ai beaucoup travaillé avec l'entraîneur des gardiens de but, Spinoza. Il m'a torturé ! Le problème est qu'à l'époque, c'était très difficile de s'imposer car il y avait de grands gardiens de but au club : Fabien Barthez, Cédric Carrasso. C'était dur de les concurrencer. Je n'ai pas voulu patienter. J'ai préféré me relancer ailleurs. Peut-être que si je l'avais fait, les choses se seraient passées différemment pour moi.
En 4 ans, vous n'avez pas joué le moindre match avec l'OM. Pourquoi ?
Comment jouer avec la présence de Barthez ? Un gardien immense, qui ne se blesse jamais et qui est toujours prêt à jouer. Ce type ne nous a laissé aucune chance (il rit aux éclats). Dans le football, le facteur chance est souvent décisif. Je n'ai pas eu la moindre chance. Peut-être que si j'en avais eu, les choses auraient été toutes autres pour moi.


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