«Mbolhi est capable de jouer dans un championnat plus relevé» Son nom est entré dans l'histoire du football hongrois, le 11 novembre 1993. Emil Kostadinov propulsait alors son pays à la phase finale de la Coupe du monde 94, à l'occasion d'une rencontre intense face à la France. Aujourd'hui, il occupe le poste de directeur technique du CSKA Sofia. Dans cet entretien, on a parlé bien évidemment de Mbolhi, Madjer et d'autres choses. Ecoutons l'ancienne star bulgare ! En Algérie, vous êtes considéré comme une star du football mondial, pourriez-vous nous accorder un court entretien ? Bien sûr ! Vous venez de loin, je vais donc prendre le temps de répondre à vos questions. Tout d'abord, bienvenue au club du CSKA, une formation qui a l'habitude de jouer la Ligue des champions européenne. Je dois aussi dire que l'Equipe nationale d'Algérie compte dans ses rangs l'un des meilleurs gardiens de but de Bulgarie. Allez, je vous écoute. Dites-nous comment ça se passe en ce début de championnat pour le CSKA ? On se prépare à jouer un match de championnat, ce dimanche. Il faut dire qu'on n'a pas effectué un bon démarrage. Voudriez-vous nous parler de Mbolhi ? Le CSKA a recruté Mbolhi dans le but de permettre à notre équipe et à notre défense d'évoluer avec plus d'assurance. Il faut reconnaître qu'il est en train de donner le plus qu'on attendait de lui. Le CSKA a fait une bonne affaire en le recrutant Mais Mbolhi est au CSKA sous forme de prêt, songez-vous à racheter son contrat ? Si le transfert de Mbolhi dépendait du CSKA, cela fait longtemps qu'on l'aurait fait. Mais comme le destin du joueur est entre les mains de son club, on est obligés de passer par des négociations. C'est ce que nous sommes en train de faire. Et croyez-moi, on souhaite conclure très vite avec le club de Mbolhi. On a appris que dans son contrat, une clause empêche le portier de jouer les deux matchs de championnat contre son ex-club ? Les conditions de son prêt ont été discutées. On ne va pas revenir sur des détails qui font partie du contrat. C'est comme ça et on ne peut rien faire. Les bonnes prestations de Mbolhi en Coupe du monde vous ont elles poussé à l'engager dans votre club ? On ne s'est pas intéressés à Mbolhi en Coupe du monde parce qu'il jouait dans notre championnat, mais c'était la Coupe du monde et tous les matchs sont forcément intéressants. Il faut toutefois reconnaître que face à l'Angleterre, Mbolhi a sauvé, en de nombreuses occasions, l'Algérie qui a toutefois mérité le nul. Pour en revenir à Mbolhi, je dois dire qu'il faisait partie des priorités du club, bien avant le début du Mondial sud-africain. Qu'a-t-il manqué à l'Algérie pour passer au deuxième tour du Mondial ? L'Algérie, il ne faut pas l'oublier, a été absente de la Coupe du monde pendant de longues années. En plus du manque d'expérience, cela a sans doute exercé une forte pression sur les joueurs. Malgré ce constat, je peux dire sans hésitation que Mbolhi et certains de ses coéquipiers de l'Equipe nationale ont émergé du lot. Peut-on connaître les noms de ces joueurs ? Excusez-moi, mais je ne me rappelle pas des noms. Par contre, j'ai remarqué que l'équipe d'Algérie avait un meilleur visage en Coupe d'Afrique. Il est clair qu'entre la Coupe d'Afrique et le Mondial, le niveau n'est pas le même. Voyez par exemple la Bulgarie qui n'est pas arrivée à se qualifier en Coupe du monde. Vous avez joué aux côtés de Rabah Madjer à Porto, quels souvenirs gardez-vous de lui ? J'ai connu l'Algérie grâce à Madjer. Je n'ai pas côtoyé d'autres joueurs Algériens avant Madjer. Je n'ai pas besoin de dire que c'était un grand joueur, un véritable professionnel. Je l'ai connu à la fin de son passage à Porto. Dites-moi, est-il toujours consultant à la chaîne Al Jazeera ? Non, il ne l'est plus. Il était question qu'il devienne sélectionneur de l'Equipe nationale d'Algérie, mais la Fédération algérienne de football a écarté cette possibilité. Il est actuellement installé au Qatar. Le football doit revenir aux footballeurs, c'est évident Madjer n'a pas eu une longue carrière d'entraîneur ; le voyez-vous capable de percer en tant que coach ? Il faut faire confiance aux anciens footballeurs. Vous me demandez de donner mon avis sur les capacités de Madjer à diriger votre Equipe nationale. Moi, je vous dis qu'il faut lui donner l'occasion de diriger l'Equipe nationale et de juger son travail par la suite. Mais Madjer a eu cette occasion, il y a une dizaine d'années… Il y a une dizaine d'années, l'Algérie ne participait pas au Mondial. Pourquoi ne propose-t-on pas à Madjer de driver l'équipe maintenant ? Revenons à Mbolhi, que pourrait apporter le championnat bulgare à ce gardien ? Mbolhi tirera profit de son passage au CSKA, car il joue la Ligue des champions d'Europe. Cette compétition est prestigieuse. Cette compétition va permettre à notre gardien de gagner en expérience. Mais il se dit que le championnat bulgare n'est pas assez coté ? On ne voit pas le problème sous le même angle. Il y a des matchs intenses dans le championnat de Bulgarie. Je ne connais pas un championnat qui fasse régresser un joueur. Pensez-vous que Mbolhi est capable d'évoluer dans un championnat plus relevé ? Je suis persuadé que Mbolhi peut jouer dans un championnat plus fort que celui de Bulgarie. Mais en tant que responsable de club, je souhaite le garde le plus longtemps possible. Mais Mbolhi va retourner bientôt au Slavia, non ? C'est cela la vie d'un footballeur. Vous savez, dans ma carrière, j'ai connu plusieurs transferts. J'ai joué dans les championnats portugais, espagnol, turque. Si Mbolhi décroche un contrat intéressant, on sera les premiers à l'encourager à partir. On serait en fait fiers de lui qu'il aille jouer dans un grand. Vous avez éliminé la France pour la Mondial 94. Votre but restera gravé dans les annales du football mondial… Je ne comprends pas pourquoi les gens parlent de ce match et de ce but. Pourtant, j'en ai marqué de plus beaux. Soit avec le Bayern ou le FC Porto, même avec l'équipe nationale de Bulgarie. Ce but fut un but pas comme les autres… Il est vrai que le but que j'ai marqué avait son importance, car il a qualifié la Bulgarie au Mondial. Et c'est arrivé dans le temps additionnel de la rencontre. La France était à deux doigts de jouer le Mondial et c'est vous qui lui avait barré la route. Cela aussi est exact. Les Français étaient tout près de la qualification. Ils n'en revenaient pas. Connaissez-vous Rabah Saâdane ? Je crois avoir entendu ce nom, mais dites-moi de qui il s'agit. De l'ex-sélectionneur de l'équipe d'Algérie. Très bien, il n'est plus à la tête de la sélection d'Algérie. Je ne connais pas le nouveau sélectionneur, mais cela ne m'empêche pas de lui souhaiter bonne chance. On voudrait savoir où se trouve en ce moment Hristo Stoitchkov ? C'est très difficile de le joindre en ce moment, parce qu'il se trouve en Espagne. Voulez-vous conclure cet entretien ? Permettez-moi de saluer le peuple algérien. Je voudrais rassurer les supporters algériens et leur dire que tant que Mbolhi est avec nous, il ne manquera de rien.