Le milieu offensif international réalise, à 24 ans, sa meilleure saison. La maturité. Voilà un terme qui revient régulièrement lorsqu'on évoque les jeunes talents, qu'elle soit un alibi à l'échec ou un argument à la réussite. Après sept ans en Eredivisie, Ibrahim Afellay, le "Petit Prince" du PSV Eindhoven en récolte les fruits. Le milieu offensif international réalise, à 24 ans, sa meilleure saison. Efficace en club (5 buts), étincelant en sélection des Pays-Bas où il profite de l'absence d'Arjen Robben, Affelay brille tellement que le FC Barcelone lui a fait la cour. En janvier, il partira donc pour la Catalogne et le club de ses rêves. Repéré à l'âge de 14 ans par le PSV Eindhoven, le futur Blaugrana est un pur produit du centre de formation d'un club avec lequel il fait ses débuts à 17 ans, en Coupe des Pays-Bas. Dix jours plus tard, il joue son premier match en championnat et marque son premier but la saison suivante. Il est alors considéré comme le plus grand espoir du football néerlandais. Des pépins physiques ont contrarié sa progression, mais la frustration est oubliée. C'est un joueur sûr de sa force, mais humble et lucide que FIFA.com a rencontré. Mais pas question d'évoquer sa future destination ! Pour l'instant, il pense au PSV, et rien qu'au PSV… Ibrahim, la saison 2010/11 est-elle votre meilleure, ou a-t-on ce sentiment simplement parce que vous marquez plus ? C'est certainement une de mes meilleures saisons, la plus constante en tout cas. C'est le fruit de mon travail et de mon expérience, car ça fait plusieurs saisons que j'évolue dans cette équipe du PSV, et je m'y sens bien. Et puis, jouer la dernière Coupe du Monde avec les Oranjes m'a vraiment fait progresser, c'était une étape nécessaire et très importante dans mon processus de développement. Comment expliquer plus concrètement votre réussite actuelle ? J'ai plus d'expérience et j'ai gagné en maturité. Et surtout, je ne suis pas tout seul. C'est un travail d'équipe. On a un mélange de jeunes et d'anciens qui se marie très bien et ça se ressent dans les résultats en championnat. Je continue d'apprendre tous les jours, que ce soit en club ou avec l'équipe nationale. Le PSV est votre seul club jusque-là ? Est-ce que cette stabilité vous a aidé ? Le PSV c'est "MON" club. J'y ai tout appris sur le football professionnel, dans tous ses aspects. Bien sûr, en plus de tout ce que le club met à notre disposition, il faut avoir le talent et la volonté. Il faut être prêt mentalement à aller chercher ce qu'on veut. C'est un processus à long terme mais si on le respecte, ça peut mener à une grande carrière. Très jeune vous avez endossé le costume pesant de grand espoir et future star du football néerlandais. Cela a-t-il pu entraver votre progression ? Je ne crois pas. Vous savez, dans le football la pression est présente tout le temps, tous les jours. Même dans les équipes de jeunes du PSV, elle est là. Il y a beaucoup de concurrence et les obligations de résultats sont une constante. C'est un des plus grands clubs en Europe, vous devez gagner à chaque match. Moi, je ne me suis jamais considéré comme une star, et je n'ai pas besoin de ça pour me mettre la pression tout seul. Et celle qui vient de soi-même est saine. Quand on sait ce qu'on veut, où on veut aller, on n'a pas besoin de l'extérieur pour se mettre la pression. Et franchement, celle-là je ne l'ai jamais ressentie. Quelle est la meilleure leçon que vous ayez apprise depuis vos débuts professionnels ? Je suis au PSV depuis longtemps, ce club m'a donné la possibilité d'être compétitif au plus haut niveau. J'y ai appris trois choses : travailler dur, prendre du plaisir sur la pelouse et progresser étape par étape. En parlant d'étapes, lesquelles avez-vous déjà franchies ? Exprimez-vous déjà votre potentiel au maximum ? Je ne pense pas être à mon meilleur niveau actuellement. Je suis encore jeune et j'apprends tous les jours. J'ai encore une grosse marge de progression. En football, même la veille de l'arrêt de sa carrière on apprend encore ! Chaque jour est un nouveau challenge. Quand on travaille dur et qu'on aime ce qu'on fait, on progresse. C'est un processus sans fin. Sans beaucoup jouer, comment avez-vous vécu la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010 ? C'était une expérience fantastique, quelque chose que vous gardez en tête pour le futur. J'y ai tellement appris en étant entouré de tous ces grands joueurs, qui évoluent tous dans les meilleurs clubs d'Europe ! Franchement, quand c'est une telle concurrence, difficile de ne pas accepter de ne pas jouer tous les matches. Mais je me donnais à fond aux entraînements pour montrer au coach que j'étais prêt s'il avait besoin de moi. Wesley Sneijder et Arjen Robben sont nominés pour le FIFA Ballon d'Or. Pour quelle raison l'un des deux doit gagner selon vous ? A moins que vous n'ayez un autre favori… Les deux méritent de gagner, ils sont fantastiques sur mais aussi en dehors des terrains. Je n'ai pas d'autres favoris, j'espère que l'un des deux l'aura.