Hamad bin Khalifa (Prince du Qatar) : «Nous promettons un Mondial qui honorera les Arabes» L'Angleterre a-t-elle payé les révélations du Sunday Times et de la BBC ? La candidature anglaise pour l'organisation de la Coupe du monde 2018 semblait pourtant être la favorite après les propos de Sepp Blatter en octobre dernier. Le président de la FIFA s'était montré impressionné par le projet de «la mère du football». Depuis, la presse britannique a secoué le monde du football en dévoilant des enquêtes sur la corruption au sein de la Fédération internationale, entraînant l'exclusion de deux membres et la mise en cause de quatre autres. Un vote «truqué» Il n'y a alors qu'un pas à franchir entre cette affaire et la préférence donnée à la Russie. Face à l'agacement de Blatter, les médias anglais craignaient une sanction de la part du Comité exécutif avant le vote. Et c'est visiblement ce qu'il s'est passé. Balayée dès le premier tour, l'Angleterre n'a récolté que deux votes, dont le sien. «L'Angleterre a un seul ami dans le monde entier», ironise le Daily Mirror en parlant du Camerounais Issa Hayatou. Mais la presse se déchaîne ce vendredi contre la FIFA. Le Times estime que le système des élections est corrompu et a été manipulé. Alors que le Sun n'hésite pas à titrer en Une : «Truqué !» Et l'éditorialiste, Terry Venables, va même plus loin en visant également la Russie et en affirmant que la «FIFA et le KGB sont juste les deux dernières organisations secrètes de la planète». De son côté, le Daily Mirror accuse la fédération d'être vendue et s'en prend aux deux gagnants : «La Russie, un Etat mafieux pourri jusqu'à la moelle par la corruption; le Qatar, un royaume médiéval sans liberté d'expression; les deux nagent dans l'argent du pétrole». La Russie s'inquiète du coût de l'organisation Si les propos sont sévères à l'encontre des deux nations, il faut toutefois reconnaître que l'Angleterre était bien supérieure sur le plan technique et économique. Le chef de file de la candidature anglaise, Andy Anson, est surtout déçu. «Ceux qui nous avaient promis leurs votes n'ont pas voté pour nous. Mais la plus grande déception à mes yeux, c'est de voir que nous avons perdu en ayant la meilleure proposition sur le plan technique, économique. Tout le monde m'avait dit que nous avions la meilleure présentation», a-t-il expliqué. Humiliée, l'Angleterre ne devrait pas s'en remettre de sitôt, surtout que la victoire soulève des interrogations en Russie. «Le prix à payer n'est-il pas trop élevé ?», s'interroge le quotidien Vedomosti. Ce dernier estime que l'organisation du Mondial devrait coûter au moins 50 milliards de dollars ! «Le projet peut devenir l'un des plus chers et des plus difficiles de son histoire», explique de son côté Kommersant. Les Anglais rêvaient d'accueillir une nouvelle fois depuis 1966 la plus prestigieuse des compétitions, il faudra encore patienter plusieurs années et sans doute demander à ses médias de se montrer plus discrets à l'avenir... ---------------------------- Hamad bin Khalifa (Prince du Qatar) : «Nous promettons un Mondial qui honorera les Arabes» Le Prince du Qatar, Hamad bin Khalifa al Thany, a déclaré, après la désignation de son pays comme pays organisateur de la Coupe du monde 2022 : «Nous promettons un Mondial qui honorera tous les Arabes». Et d'ajouter : «Nous savons que le monde voit le Qatar comme un petit pays qui ne peut pas tout réaliser, mais je suis convaincu que nous pouvons tout faire». ---------------------------- Les USA, une option de secours, selon Lalas Alexi Lalas, ancien international américain qui commentait pour une chaîne sportive la décision de la FIFA, exprimait l'idée que le Qatar aurait peut-être besoin d'une solution de remplacement, quelques instants seulement après l'annonce. «Si le Qatar n'est pas capable de le faire, ça viendra directement aux Etats-Unis», a-t-il dit, en référence probablement à l'édition 2003 du Mondial dames qu'avaient accueilli les Etats-Unis après le retrait de la Chine, à la suite de l'épidémie de SRAS. Le Japon déçu, mais reste déterminé La Fédération japonaise de football a exprimé sa déception de n'avoir pas été retenue pour organiser le Mondial 2022, attribué au Qatar, tout en réaffirmant sa détermination à continuer à se battre pour que le Japon accueille une Coupe du monde d'ici 2050. «Nous avons entendu que la bataille faisait rage, mais je suis quand même déçu», a réagi Kuniya Daini, vice-président de la Fédération nippone. «Et comme nous avons fixé notre but de l'organiser d'ici 2050, nous allons donc poursuivre notre combat». Le Japon, co-organisateur du Mondial-2002 avec la Corée du Sud, a été éliminé au deuxième tour avec deux votes. «J'étais surpris parce que je ne comprends pas très bien quel a été le facteur déterminant. Peut-être que ça a un sens de l'organiser pour la première fois au Moyen-Orient», a ajouté M. Daini. Interrogé sur la possibilité d'une compétition avec la Chine à l'avenir, M. Daini a admis que Pékin serait un redoutable concurrent : «Mais nous avons de l'expérience, a-t-il tempéré. Nous voulons continuer à travailler en confiance. Et il est nécessaire d'étendre nos activités de manière globale afin de renforcer notre influence» dans le monde.