«La participation offensive en EN est quasi nulle et c'est ce qui complique la tâche aux attaquants.» L'attaquant algérien de l'AEK Athènes, Rafik Djebbour, s'est exprimé en direct hier matin dans l'émission sportive «Football Magazine» de la radio Chaîne III où il a répondu à plusieurs questions relatives à son actualité au club et en sélection nationale. D'emblée, le joueur a tenu à rassurer ses fans concernant sa blessure à l'épaule qui, dit-il «est en voie de guérison» et qu'il sera de ce fait bientôt de retour à la compétition. Le baroudeur des Verts parlera par la suite des chances de l'EN dans ces éliminatoires de la CAN 2012, et du match très attendu face au Maroc, prévu en mars prochain. Un match qu'il faudra remporter coûte que coûte pour garder nos chances intactes de qualification, et se rassurer avant la manche retour. Questionné sur les raisons qui font que l'attaque algérienne trouve du mal à s'exprimer et à marquer des buts, Djebbour affirme que l'EN, depuis quelques années maintenant, a perdu son football offensif et joue plus défensivement. C 'est ce qui explique son manque d'efficacité : «On a commencé le travail avec Benchikha pour trouver une solution à notre manque d'efficacité. Le coach veut que l'équipe garde sa stabilité défensive, mais aussi qu'elle aille plus de l'avant. Ce qui fait défaut à notre sélection aujourd'hui, c'est qu'elle ne joue plus le football à l'algérienne. Celui qu'avaient pratiqués Madjer, Belloumi et consorts. Il faut qu'on retrouve l'identité de notre football et qu'on joue plus libérés. On a essayé de jouer trop défensif, mais ça n'a pas vraiment marché. Il faut que notre équipe ose beaucoup plus vers l'avant, et ce n'est pas grave si on gagne nos matchs par des scores de 4-2 ou 5-3. Après, bien entendu, il y a d'autres facteurs qui entrent en considération.» «La participation offensive en EN est quasi nulle et c'est ce qui complique la tâche aux attaquants» Djabour a enchaîné : «Personnellement, j'aime bien qu'il y ait des critiques objectives, car c'est avec cela qu'on avance et qu'on progresse. Chaque personne a sa propre opinion des choses, mais il faut voir aussi qui est celui qui parle. En ce moment, le football algérien a un problème récurrent au niveau du jeu offensif. On doit tous mettre la main à la pâte et régler tout ça. Ça ne concerne pas uniquement les attaquants. Je l'ai souvent dit, le Barça est l'équipe référence aujourd'hui. Il n'y a pas que Messi ou Villa qui marquent des buts, mais presque toute l'équipe, et cela parce qu'elle est constamment en mouvement et que tout le monde participe au jeu offensif. Je dois dire qu'en Equipe nationale, la participation offensive est quasi nulle. A partir de là, il est très difficile pour les attaquants de s'illustrer et de marquer des buts.» «Le statut de mondialiste a été assez lourd à porter pour certains joueurs» La régression assez inquiétante qu'a connue l'EN après son retour de l'Afrique de Sud, Djebbour l'explique par le fait que certains éléments, manquant certainement d'expérience, ont mal géré leur statut de mondialiste. Cela a pesé lourd et a conduit l'équipe à enregistrer les contre-performances : «Après toutes les émotions qu'on a vécues ces deux dernières années, il était quelque peu attendu qu'on subisse des moments de faiblesse, comme celles qu'on est en train de traverser actuellement. On a toujours été dans une lignée positive, avec les bons résultats qu'on accumulait il est tout à fait normal qu'à présent on trouve du mal à garder le même niveau pour une troisième ou une quatrième année de suite. Quand on est revenus d'Afrique de Sud, on avait acquis un nouveau statut, celui de mondialiste. Et je dois avouer que ce fut assez lourd à porter pour certains. Aussi, tous nos adversaires sortaient le grand jeu pour nous battre et se mettre ainsi en évidence. Ça été un peu dur pour nous, et cela nous a conduits à accuser une certaine régression. Cependant, on ne doit pas se chercher des excuses à chaque fois. On est des hommes et on se doit de faire la différence sur le terrain. Il y a eu aussi quelques détails qui ont été, à mon avis, négligés et maintenant c'est à nous, en tant que professionnels, de régler tout cela.» «On doit gagner le Maroc pour l'honneur du peuple algérien» Concernant le match au sommet qui opposera l'EN à son homologue du Maroc, lors de la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2012, Djebbour est assez confiant : «Le Maroc est une équipe solide et talentueuse. Cependant, nous aussi on est une équipe costaude et on ne craint personne. On a prouvé par le passé qu'on pouvait battre n'importe quelle sélection. Le jeu des Marocains ressemble beaucoup au nôtre, et ce sera quelque peu à notre avantage. On doit gagner cette rencontre pour l'honneur du peuple algérien et pour rester aussi dans la compétition. On aura une belle occasion de retrouver le moral et la confiance. D'ici là, on mettra tous les arguments de notre côté pour aller de l'avant et réaliser un bon résultat, inch'Allah.» «Ma blessure est en voie de guérison» «Concernant sa blessure à l'épaule, Djabour dira qu'elle est presque guérie : «Cette blessure est en voie de guérison et je serai bientôt remis en forme. C'est toujours gênant de contracter des blessures, notamment dans les moments décisifs, mais cela fait partie de la carrière d'un footballeur. Je prends mon mal en patience en attendant mon retour.» «Je me sens bien à l'AEK» Comme il nous l'avait déclaré lors d'une interview exclusive, Rafik Djebbour se sent bien en Grèce, plus particulièrement à l'AEK, et n'écarte pas l'éventualité de continuer l'aventure pour d'autres années au pays de la déesse Athéna «Je suis un joueur qui a un feeling assez particulier en football. J'aime bien le métier que je fais et j'admire sa beauté. A partir de là, je dirai que je n'ai pas de priorité précise par rapport au pays où j'ai envie de jouer. Je me sens bien en Grèce et je n'écarte pas l'éventualité d'y continuer mon aventure pour d'autres années encore. Je dois dire aussi qu'à l'AEK, j'ai trouvé mes repères, d'autant plus que je vis dans une atmosphère qui me rappelle beaucoup l'Algérie.» «Je n'aime pas trop m'exposer dans les medias» «C'est vrai que le football grec ne bénéficie pas d'une grande couverture médiatique à l'échelle européenne, mais cela ne me dérange pas, car je n'aime pas être trop exposé dans les medias. Je suis quelqu'un qui aime rester dans son coin et travailler sans faire de bruit. Mon objectif est de prendre du plaisir à jouer dans le haut niveau et de pouvoir participer à la Coupe d'Europe, et c'est ce que m'offre actuellement l'AEK. Actuellement, je reste ouvert à toutes les possibilités concernant mon avenir, même si la priorité va à mon club», a dit l'attaquant des Verts.