«Le wali a été sincère» «A ce jour, nous n'avons perçu aucun sou» Le président du MCS, Khaldi, et les membres de son bureau ont été reçus par le wali de Saïda. Le président a souligné la mauvaise santé financière du club, qui est ainsi au bord de l'asphyxie. Et comme il ne voit pas d'amélioration, le président Khaldi ne veut plus rester à la tête du club. «Le wali a été sincère» Dans notre entretien avec le président Khaldi, ce dernier est revenu sur la réunion avec le wali de Saïda : «Tout d'abord, je remercie le wali de nous avoir reçu. J'ai profité pour lui expliquer la situation, surtout le volet financier, et j'ai constaté qu'il est au courant de tout. Il a affirmé être toujours près de du l'équipe et son premier supporter et qu'il ferait tout pour que le MCS sorte de cette crise. En plus il s'est montré franc et sincère en nous déclarant qu'il ne pouvait aider le club sur le plan financier, mais qu'il va tout mettre en œuvre pour l'aider.» «A ce jour, nous n'avons perçu aucun sou» Le premier responsable du MCS n'a pas mâché ses mots : «Avant même le début de saison, je n'ai cessé de lancer des messages de détresse, mais nous n'avons rien eu. C'est une situation qui a beaucoup pénalisé le club et je pense que si nous avons fait un bon parcours ce n'est qu'un miracle quand des clubs, à milliards, traînent en bas du tableau. Dieu merci, nous avons tenu nos promesses envers les joueurs, le staff technique et les autres.» «Nous avons déboursé pas moins de 12 milliards de notre poche en deux ans» La crise financière qui frappe le MCS n'est pas récente, elle daterait de quelques années déjà : «Depuis deux ans maintenant que je suis à la tête du club, j'ai déboursé ainsi que quelques-uns des membres du bureau pas moins de 12 milliards. Lors de la saison de l'accession, pas moins de 6 milliards sont sortis de notre poche. Cette année, nous avons déboursé presque 6 autres de notre propre argent et je pense qu'aucun président de club de Ligue 1 ou 2 n'a fait mieux… Mais cette situation ne peut pas continuer, du fait que nous sommes à sec d'abord et en même temps nous avons délaissé nos obligations professionnelles pour servir le MCS.» «Saïda est la seule formation à ne pas avoir reçu d'aide» Le traitement assez particulier réservé à son club irrite au plus haut point le président Khaldi : «Dans tout cela, le MCS est le seul club à ne pas avoir reçu la moindre aide cette saison, comme s'il n'était pas un club algérien. Apparemment, il y a un embargo sur le MCS. Si on ne veut plus de nous comme dirigeants ou bien du MCS en Ligue 1 qu'on nous le dise car il est inadmissible que ce club soit délaissé.» «Les élus locaux ont tourné le dos au club» Le président du MCS n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger les élus locaux : «Le MCS, c'est le porte-flambeau de la ville et la wilaya de Saïda, on doit l'aider. Malgré mon insistance, aucune personne n'a voulu aider le club et les élus locaux lui ont tourné le dos. Cela ne se passe qu'à Saïda. Le club ne sera jamais pris dans l'engrenage de la politique. Le MCS sera toujours apolitique et appartient à tout le monde. Et comme le MCS comptait beaucoup sur les aides, finalement toutes nos espérances ont fondu. Vraiment, je ne comprends pas cette situation du moment que tous les clubs ont bénéficié de l'aide des élus locaux, excepté le MCS qui n'a rien reçu. J'ai frappé à toutes les portes, mais personne n'a répondu.» «Aucun sponsor» Dans le domaine du sponsoring, le président du MCS est très pessimiste : «C'est aussi le seul club de Ligue 1 qui n'a pas de sponsor. J'ai entamé des démarches depuis l'été dernier et je n'ai reçu aucune suite, mais je ne peux critiquer des entreprises qui sont hors de la wilaya parce qu'elles n'aident pas le club. Il y a plusieurs entreprises ici à Saïda et qui peuvent sponsoriser le club. Malgré nos multiples démarches, elles n'ont jamais répondu à nos attentes.» Dans ce sillage, Khaldi ajoutera : «Si le MCS n'a pas de sponsors, ce n'est pas que la wilaya n'a pas d'entreprises, au contraire, il y a assez de sociétés et d'entreprises de construction pour cela, mais…» «Nous n'avons jamais fermé la porte du club aux bienfaiteurs» Pourquoi le MCS ne reçoit pas l'aide des entreprises de Saïda ? A cette question, le président Khaldi est catégorique : «Avant même de créer cette SPA, nous avons distribué pas moins de 60 invitations afin que des entreprises y participent. Finalement, beaucoup ne sont pas venues. Maintenant, il y a des entrepreneurs qui disent vouloir mettre 50 ou bien 100 millions, mais il faut qu'ils soient membres influents dans le bureau. Ce n'est pas de l'aide mais du chantage ! Et on dit aimer le MCS… Je n'ai jamais fermé la porte pour quelqu'un qui viendrait aider le club, la porte de mon bureau est toujours ouverte.» «Le recrutement est tombé à l'eau» «Avec l'entraîneur Rouabah, nous avons convenu de renforcer l'équipe dans les trois compartiments et par un gardien. Nous avons ciblé les joueurs à recruter et j'ai même envoyé une invitation et un billet d'avion à un Burkinabais, finalement, avec cette crise, j'ai stoppé toutes les négociations.» «Le 18 janvier sera mon dernier jour à la tête du club» Pour l'avenir du club et le sien, le président Khaldi est catégorique : «Je vais rester jusqu'au 18 janvier prochain, qui sera mon dernier jour comme président du MCS car je suis très fatigué de cette situation que traverse le club. Je ne peux plus continuer, et les membres du bureau non plus ! Le 18 janvier prochain, ce sera le dernier match de la phase aller et aussi notre dernier jour au club. Si on ne veut plus de nous à la tête du club et si quelqu'un veut le prendre qu'il vienne dès maintenant. L'essentiel est que le MCS reste en Ligue 1 et trouve une solution à son problème financier.»